le patriote n° 1086 du 14/04/03

POLITIQUE

Interview exclusive
Tentative d'assassinat le 19 septembre, exfiltration par les forces spéciales françaises
LES REVELATIONS DE DOMINIQUE OUATTARA

Madame Dominique Folleroux Ouattara parle. L'épouse d'Alassane Ouattara, le principal opposant au régime de Laurent Gbagbo se soumet pour la première fois aux questionnaire d'un quotidien. Elle est sorti de sa réserve pour raconter un épisode douloureux de sa vie (politique), pour décrire la seconde tentative d'assassinat de son époux le 19 septembre 2002 par des éléments des forces de sécurité proches du Président Laurent Gbagbo. Témoin et actrice privilégiée de l'histoire, Mme Ouattara évoque aussi l'exfiltration du Président du RDR décidée depuis par Jacques Chirac, le Chef de l'Etat français. Un document.

Le Patriote : Comment avez-vous vécu la journée du 19 septembre, jour du déclenchement de la rébellion ?
Madame Dominique Ouattara : Ce jour-là, à cinq heures du matin, nous avons été réveillés par des coups de téléphone qui nous disaient qu'il y avait des tirs en ville La sécurité nous a prévenus, puis des amis ont appelé.. Nous étions à la maison et nous ne savions pas de quoi il était question.
La veille, nous étions, Alassane et moi, au bureau. Nous arrivions de France et devions repartir aux Etats-Unis à la fin de la semaine où des réunions étaient prévues. Alassane était rentré à Abidjan parce qu'il devait voir ses collaborateurs pour l'IIA (Institut International pour l'Afrique). Et je me suis dit que j'accompagnerai mon époux, même pour quelques jours, et de là, nous repartirions pour Paris et Washington.

L.P. : A Washington, vous deviez assister aux assemblées annuelles du Fonds Monétaire International ?
Mme D.O. : Oui. Nous avions plusieurs réunions prévues et avions fait notre programme en conséquence. Nous sommes donc revenus pour quelques jours à la maison. .
Tôt le matin, le jeudi 19 septembre, il y a eu un communiqué incriminant le Général Guéi Robert. Nous avons entendu cela en sachant que cela n'était pas forcément vrai, car on a tôt fait de trouver des boucs émissaires.
Dans la nuit du 18 au 19 Septembre, nous n'avions que neuf militaires pour assurer la sécurité à la maison au lieu de vingt, comme d'habitude. Les autres étaient chez eux, puisqu'ils résident à leur domicile. Il ne leur a même pas été possible de revenir à la résidence le lendemain matin. Nous nous sommes donc retrouvés avec un effectif extrêmement réduit.

L.P. : Avez-vous eu un échange par téléphone avec le Général Guéi le 19 septembre ?
Mme D.O : Non. Nous étions à la maison en train de suivre les événements, répondre aux coups de fil, écouter les informations à la radio.

L.P : Aux alentours de treize heures trente, les choses s'accélèrent.
Mme D.O : Les choses se sont accélérées effectivement. J'ai reçu un coup de téléphone. Mon correspondant m'a dit "Ils ont liquidé le Général Gueï, sa femme et toute sa famille, dix-neuf personnes en tout, et ils se dirigeraient vers vous". Je n'ai pas pris cette information au sérieux, en me disant que nous n'étions pas concernés. J'en ai parlé à mon époux qui m'a dit qu'il ne s'agissait que de manœuvres d'intimidation.
Ensuite, il y a eu des bruits persistants. Plusieurs personnes ont appelé Alassane pour dire qu'il y avait des chars qui faisaient manœuvre vers notre résidence. Il a appelé le Ministre de la Défense d'alors, et le chef d'État-Major. Il leur a fait part des informations qu'on lui a données et a demandé de quoi il s'agissait. Ils ont répondu qu'il n'y avait rien à craindre et ont proposé d'envoyer deux officiers pour s'assurer qu'il n'y avait pas de problème.

L.P: Qui sont ces officiers ?
Mme D.O : En fait ils ne sont jamais venus. Puis les choses se sont quand-même accélérées. Vers 14 heures 45, les chars étaient devant la résidence dont un char bleu, baptisé Comoé. Ils commençaient à défoncer le portail. Et c'est à ce moment-là que la sécurité nous a dit qu'ils étaient fortement armés et étaient venus avec des airs belliqueux. La sécurité nous a donc demandé d'aller chez notre voisin, l'Ambassadeur d'Allemagne. Ce que nous avons fait. C'était d'autant plus pénible qu'il ne s'agissait pas de la première fois. Nous l'avions déjà vécu en octobre 2000.

L.P: Vous avez revu "le film" d'octobre 2000 ?
Mme D.O : Exactement ! Mais cette fois, c'était difficile, beaucoup plus difficile. Ils étaient pratiquement sous nos yeux lorsque nous sommes passés de l'autre côté. En Octobre 2000, nous avions attendu à peu près une heure, puis nous étions rentrés chez nous. Mais cette fois-là, impossible parce les militaires avaient carrément investi notre maison.
L'Ambassadeur d'Allemagne qui nous a accueillis a été très bien. C'était un nouvel Ambassadeur, arrivé depuis seulement quinze jours. Il nous a pris alors que nous étions nombreux. Nous étions avec la famille Toungara dont les enfants sont arrivés chez nous, en pyjamas et chaussons. Ils étaient épouvantés parce que des militaires étaient venus chez eux en affirmant que certains suspects s'étaient cachés chez les Toungara.
Nous avions donc commencé à déjeuner et à rassurer les enfants quand un de nos gardes du corps est venu nous demander de le suivre à l'Ambassade d'Allemagne, car les chars défonçaient notre portail....

L.P: A l'Ambassade d'Allemagne, vous vous sentiez toujours menacés ?
Mme D.O : En dépit de son statut de Chef de mission diplomatique, les militaires menaçaient de pénétrer chez l'Ambassadeur. Nous nous demandions ce qu'ils voulaient et qui ils étaient. Etait-ce des forces du gouvernement ou d'autres forces ? Plus tard, nous serons situés.. Nous étions à l'intérieur de l'Ambassade d'Allemagne. L'ambassadeur prenait ses ordres de Berlin et n'arrêtait pas de téléphoner à ses supérieurs. Les militaires pendant ce temps menaçaient d'investir la mission diplomatique. Il y avait vraiment de la tension.

L.P : Des dispositions particulières ont-elles été prises par la chancellerie ?
Mme D.O : Le Ministre des Affaires Etrangères d'Allemagne (Joshka Fisher : Ndlr) a téléphoné à son Ambassadeur. Il y a eu beaucoup d'échanges au plan diplomatique pour signifier aux autorités de Côte d'Ivoire d'empêcher les militaires de franchir le portail de l'Ambassade d'Allemagne. Il n'empêche, les militaires continuaient leurs allers et venues sans arrêt. Ils venaient par intervalles secouer le portail de l'Ambassadeur pour exiger que nous soyons livrés. Ils repartaient puis revenaient. Ils faisaient vraiment pression sur nous. Alassane était en permanence au téléphone avec Renaud Vignal, l'Ambassadeur de France à l'époque, avec le Ministre de la Défense (Lida Kouassi : NDLR) et le Chef d'Etat Major (Doué Mathias : NDLR).

L.P : Qu'a fait l'Ambassadeur Renaud Vignal ?
Mme D.O : Plusieurs personnalités politiques à Paris ont été alertées et nous ont promis de tout faire pour nous sortir de cette situation. J'éviterais de les citer par souci de discrétion.
Entre temps, les militaires devant le portail menaçaient à nouveau d'investir l'Ambassade. Il était 22 heures 30. C'est ainsi que mon époux m'a prise de côté. Il m'a dit ceci : "je sais ce qu'ils ont fait chez Guéi, ce qu'ils ont fait à toute sa famille. Je ne veux pas que la même chose vous arrive ici. Nous somme ici 16 personnes avec l'Ambassadeur et sa femme. Je préfère aller me rendre". Il voulait se livrer pour nous protéger.
C'étaient des moments très difficiles, les plus difficiles... Je me suis opposée à sa démarche. Sinon, nous partirions à deux, lui ai-je dit. Monsieur et Madame Toungara nous ont beaucoup aidé à traverser ces moments. Ils se sont interposés aussi. Eux aussi ont dit : "nous ne sommes pas d'accord. On reste ensemble ou c'est ensemble qu'on y va". Des moments vraiment douloureux où Alassane est carrément venu me faire ses adieux... (elle s'arrête de parler un moment au bord des larmes, puis se reprend).
Renaud Vignal, entre temps, a téléphoné pour dire: " Je viens de recevoir un appel du Président Chirac. Il me demande d'aller vous chercher moi-même". Alassane a répondu simplement : "je vous en remercie. J'espère que quand vous arriverez, je serai encore en vie"... Nous étions vraiment à deux doigts du pire.

L.P : Renaud Vignal est-il venu finalement vous chercher ?
Mme D.O : A minuit 45, Renaud Vignal est effectivement arrivé. Il a pénétré dans le parking de l'Ambassade. Sa voiture était conduite par un gendarme français. Il nous a fait mettre des gilets pare-balles. Nous avons été installés dans sa voiture. Lui, était devant, nous, à l'arrière. Il a été extraordinairement courageux et il nous protégeait de tirs possibles, en se mettant en travers entre ses agresseurs éventuels et nous. De chez l'Ambassadeur d'Allemagne à la résidence de France, il fallait passer tous les barrages devant la Présidence ivoirienne. Cela a été difficile. Notre cortège était composé d'un char ivoirien qui ouvrait la marche. L'Officier qui commandait ce char le faisait apparemment sans beaucoup de cœur car il avait des instructions de son ministre. Ils sont venus nous chercher avec deux voitures, celle de l'Ambassadeur dans laquelle nous étions, ainsi qu'un autre véhicule qui a pris la famille Toungara et les collaborateurs qui nous accompagnaient...

L.P : Entre le coup de fil de M. Vignal et votre transfert à la résidence de France, pourquoi s'est-il écoulé tant de temps ?
Mme D.O : A cause du couvre-feu, M. Renaud Vignal ne pouvait pas venir nous chercher sans escorte militaire ivoirienne. C'est ce qui a mis du temps. Il nous a expliqué qu'il ne nous déplacerait pas tant qu'il n'était assuré de notre sécurité.

L.P: Aviez-vous pris des précautions avant de quitter votre résidence ? Etes-vous partis avec quelques affaires ?
Mme D.O : Rien pratiquement. Nous avions nos téléphones portables. Moi dans une robe d'été avec des petites sandales et Alassane en chemise, jeans et tennis. C'est avec cela que nous sommes partis. C'était tout notre patrimoine. Nous avons tout laissé.
D'ailleurs, de l'Ambassade d'Allemagne, nous avons assisté au pillage systématique de notre maison. On voyait les gens aller et venir avec des camions, prendre des meubles, des appareils électroménagers... Tout cela sous nos yeux. Ensuite, dans la nuit du Samedi 21 Septembre, il y a eu l'incendie de la maison. Ce qui est triste, c'est de savoir dans quel état est notre maison aujourd'hui. Il n' en reste qu'un champ de ruines. En dehors du mobilier, qui a été pillé, tout a été saccagé volontairement : les portes, les fenêtres, les sanitaires, les carrelages, ainsi que tous nos souvenirs - j'avais emmené en Côte d'Ivoire la plupart de nos meubles de famille, des objets anciens que je tenais de ma mère, ainsi que ceux ramenés de nos voyages et surtout les photos de nos enfants, lorsqu'ils étaient tous petits.. Pourquoi tant de haine, tant de méchanceté ? Je ne me l'explique pas. Nous n'avons rien fait qui puisse mériter cela .
Pire que tout, l'aide de camp d'Alassane, le Capitaine Dosso, a été sauvagement torturé puis assassiné alors qu'il essayait de nous rejoindre. Ce brillant jeune homme de 35 ans était fiancé et devait se marier avant la fin de l'année.

LP: A quoi ressemblait une journée à la résidence de France ?
Mme D.O : Nous y étions très bien traités. Pour les repas, le cuisinier nous demandait ce que nous voulions. J'ai pu avoir un ordinateur portable pour me remettre à travailler. Au début, nous ne nous connaissions pas, puis nous sommes devenus des amis. La cohabitation nous a rapprochés. On se réveillait le matin. Alassane se réveillait tôt. Il prenait le petit déjeuner et écoutait la radio. Ensuite, il travaillait sur des dossiers qu'on lui amenait. Moi, je travaillais sur l'ordinateur. Je prenais contact avec mes collaborateurs pour suivre un peu mes affaires. A midi et demi, nous écoutions la radio. Après c'était le déjeuner. Ensuite, soit on était sur l'ordinateur, soit on se reposait, soit on faisait un peu de sport. Alassane marchait beaucoup et moi je faisais de la natation.
A 18 heures 30, nous nous retrouvions. On parlait un peu. On prenait l'apéritif puis nous allions dîner. Après
nous discu tions. C'était parfois des dis cussions un peu philosophiques, ou alors nous regardions un film. Bien
entendu, le cœur était lourd, nous étions dans l'incertitude. Nos familles, surtout nos enfants étaient inquiets et téléphonaient pour prendre de nos nouvelles. Moi, je me sentais de plus en plus mal. Je faisais des crises de paludisme à répétition.

Question : Qui a décidé de votre exfiltration le 28 novembre ?
Mme D.O : Un mois avant, l'Ambassade nous demandait si nous voulions partir. Nous ne voulions pas gêner nos hôtes. . Donc Alassane a donné son accord pour une exfiltration. Mais la veille de l'opération, il y a eu un problème : l'Ambassadeur est arrivé et nous a dit que Paris souhaitait qu'Alassane fasse une lettre par laquelle il s'engageait à ne pas déstabiliser son pays. Il pourrait ainsi être exfiltré sur la France. Alassane a répondu que cela était insultant, qu'il avait déjà été en France en exil et qu'il n'en avait pas pour autant déstabilisé son pays. Il a souligné qu'il ne comprenait pas qu'on lui demande cela. A cette condition, il a dit qu'il refuse d'être exfiltré et d'aller à Paris.
Mais il a demandé aux Français de bien vouloir le déposer à Kong, chez lui. L'Ambassadeur était apparemment très, très embarrassé. Il a répondu que c'était embêtant car Kong, c'est chez les mutins. Alassane lui a répondu que Kong, c'est d'abord chez lui. Le projet d'exfiltration a été suspendu jusqu'à l'arrivée de Dominique de Villepin. Et comme j'étais souvent malade, Alassane a convenu avec l'Ambassadeur, à mon insu, de me faire partir. J'aurais pu partir avant, mais je ne voulais pas. Ils voulaient me mettre dans un avion.
Mais le jour de l'arrivée de Dominique de Villepin (le Ministre des Affaires Etrangères français : Ndlr) des militaires français ont aussi débarqué par bateau. Ils étaient en treillis. Ils sont arrivés vers 9 heures à la résidence de France par la lagune. On nous a fait croire d'abord que c'était pour la sécurité de M. de Villepin. Cela nous semblait logique. En fait, il s'agissait d'un commando spécial, entraîné pour les prises d'otages. Ils venaient préparer le terrain mais nous ne le savions pas. A 13h10, ils font irruption à la résidence, sans prévenir, alors que nous regardions les actualités. Et ils disent : "Monsieur le Premier Ministre Ouattara, sur ordre du gouvernement français, nous venons vous exfiltrer. Vous êtes sept. Nous vous donnons vingt minutes pour vous préparer. Prenez peu d'affaires". Nous avons enfoui quelques affaires dans une valise.
Ils nous ont conseillé de nous vêtir de manière appropriée : pantalons, chaussures plates, ce que nous avons fait. Ils nous ont pris nos téléphones, pour éviter les communications par mesure de sécurité. Ils ont mis tous les employés de la maison sur la terrasse, surveillés par un militaire armé. C'était impressionnant. Ils voulaient par précaution, empêcher les gens de la maison de communiquer avec l'extérieur.
Les militaires français nous ont étiqueté. A chacun, un numéro. Alassane était numéro un. Ils nous ont demandé de manger quelque chose avant de départ pour éviter le mal de l'air. Puis, pendant quinze minutes, ils nous ont expliqué ce qu'il fallait avoir comme attitude pendant l'opération : se tenir en file indienne avec un commando entre chaque personne et obéir aux consignes.

L.P: Par quel moyen avez-vous quitté l'Ambassade ?
Mme D.O : A 14h30, un hélicoptère est arrivé. Il a atterri à l'arrière en laissant tourner les moteurs. Nous y sommes montés comme prévu à la suite les uns des autres. Et là, c'était le moment le plus dangereux car lorsque l'hélicoptère s'est levé, les portes étaient ouvertes et des armes étaient brandies, des kalachnikovs mais aussi des auto mitrailleuses pour la riposte car il n'était pas sûr que nous ne soyons pas attaqués. Un deuxième hélicoptère nous a rejoint en l'air. Il s'est mis à droite pour assurer la sécurité. C'était impressionnant mais c'était bien organisé, comme dans un film.

L.P : C'est vrai qu'aucun officier français ne vous a prévenu de cette exfiltration avant ?
Mme D.O : Non, absolument pas. Je crois que les autorités françaises avaient souhaité garder le plus grand secret pour notre sécurité. C'est grâce au Président Chirac et à Dominique de Villepin que nous sommes en vie aujourd'hui.

L.P : De l'hélicoptère, où est-ce que vous êtes emmenés ?
Mme D.O : Nous nous posions nous aussi la question. Yamoussoukro, Accra... ?Nous savions que la destination finale, c'était Libreville, à l'invitation du Président Bongo. Après trente minutes de vol, avec des gilets pare-balles qui pesaient une tonne, nous avons atterri dans une clairière au milieu d'une plantation d'hévéas, en territoire ivoirien. Où exactement ? Nous ne saurions dire. Il y avait un Transall qui nous attendait, un avion militaire français. Sous une pluie battante, nous sommes sortis de l'hélicoptère pour aller vers le Transall en trois minutes à peine. De là, il nous a fallu quatre heures et demie pour arriver à Libreville, avec le sentiment d'être enfin en sécurité.

L.P : Y a-t-il eu des moments où votre époux ou vous avez décidé que M. Ouattara se retire de la scène politique après cet épisode ?
Mme D.O : Cela n'a jamais été envisagé. Les adversaires d'Alassane ne comprennent peut-être pas qu'il a un idéal. Il n'a rien à prouver. Professionnellement, il a démontré ses capacités par de nombreuses fonctions qu'il a occupées
Mais son combat aujourd'hui c'est un idéal. Et cet idéal, on ne pourra pas le lui enlever. Quant à moi, j'aime mon époux et je sais que pour qu'il soit heureux, il faut qu'il réalise cet idéal. Beaucoup de gens ont confiance en lui. Une grande partie de la population lui fait confiance. Il ne peut donc pas se retirer de la scène politique à cause des intimidations.
Je suis peinée de la manière dont les choses se sont passées. Je n'imaginais pas que les gens soient capables d'une telle animosité. Je prie Dieu pour que les uns et les autres se retrouvent, afin qu'on n'assiste plus jamais à de telles choses.

M.S.


L'histoire d'un entretien

Il ne s'agissait pas d'une interview. Tout au plus "une conversation au coin du feu", une épreuve psychanalytique pour évacuer et se soigner de l'angoisse, des souvenirs d'une période douloureuse de la vie. Cette conversation au coin du feu avec Mme Ouattara a eu lieu le lundi 20 janvier à 16 heures dans un bureau luxueux de la rue Mérimée, place Victor Hugo, dans le seizième arrondissement de Paris. Sa publication était soumise à des conditions que d'avance nous avons acceptées. Sa diffusion n'est acquise qu'aujourd'hui, lundi 14 avril 2003, trois mois après. Entre temps, que de pourparlers, d'argumentaires pour vaincre surtout les réticences du président du RDR qui rechigne à voir son épouse aux avant postes d'un débat politique rude et impitoyable. C'est principalement pour cette raison que "cette conversation au coin du feu" est demeurée longtemps dans les tiroirs. Comme Houphouët, ADO s'efforce de soustraire sa famille de la scène politique. Pas de mandat électif, pas de meeting, pas d'interview, autant que possible.
Cette première sortie de Dominique Ouattara sera-t-elle la dernière ? Cela n'est pas impossible. En attendant, cette conversation aura valeur de témoignage pour l'histoire. Un témoignage sur le vrai visage du régime de Laurent Gbagbo. Là seulement était l'objectif de cet exercice.

M.S.


Démocratie sans opposant

"Depuis que Laurent Gbagbo est au pouvoir, on peut parler... on peut dire quand on n' est pas d'accord...". Ainsi s'exprimait Mme Ehivet Simone Gbagbo, fin mars devant une des nombreuses délégations de femmes venues lui rendre visite au Palais présidentiel. Tout cela pour dire que le régime frontiste est un régime de démocratie et de liberté. La première dame, il faut en convenir, a bien besoin de le marteler puisqu'aux yeux de nombreux concitoyens, la démocratie et la liberté ne sautent pas aux yeux. Sous Laurent Gbagbo, on tue l'opposition et les opposants, au sens propre comme au sens figuré. Alassane Ouattara en est à subir sa seconde tentative d'assassinat. D'abord le 26 octobre 2000, le jour de la prestation de serment de Laurent Gbagbo et de la découverte du charnier de Yopougon. Ensuite le 19 septembre 2002, dans la foulée de la crise armée qui déchire le pays depuis, des miliciens proches du pouvoir frontiste ont encore essayé de supprimer l'opposant récalcitrant. La première fois, son crime était d'avoir contesté l'installation du nouveau pouvoir et réclamé de nouvelles élections. La seconde fois, il était accusé, après le Général Guéi Robert, d'être le commanditaire de la tentative de coup d'Etat manqué. Le pouvoir frontiste avait-il des preuves ou même un début d'indices concordants ? Naturellement pas.
Pour un commanditaire d'insurrection, ADO avait une drôle d'attitude : au-delà de son calendrier (voyage aux Etats Unis prévu pour le samedi 21 septembre pour les Assemblées annuelles du FMI et des réunions de l'Institut international de l'Afrique), le Président du RDR, son épouse et leurs protégés étaient tranquillement en train de déjeuner à leur résidence de Cocody-les-Ambassades quand des chars de l'Armée en défonçaient le portail. La suite, tout le monde la connaît. Ouattara, à la différence de Guéi Robert, dont la culpabilité n'a toujours pas été prouvée malgré son exécution, n'a eu la vie sauve que parce qu'il résidait à proximité d'une résidence d'Ambassadeur. Rien de plus. Il s'est réfugié chez l'Ambassadeur d'Allemagne, puis à la résidence de France. Sa maison a été pillée puis incendiée. Tout cela en dépit du fait que le ministre de la Défense de l'époque (Lida Kouassi) et le Chef d'Etat major (Doué Mathias) aient été officiellement saisis de la situation.
Qui a donc donné l'ordre d'assassiner ADO ? Qui a donné l'ordre d'exécuter Guéi Robert, dont le Premier ministre Affi N'Guessan a dit qu'il est tombé sur le théâtre des opérations "alors même qu'il allait à la télévision pour se proclamer Président de la République" ? Des militaires, éléments dits incontrôlés, peuvent-ils seuls prendre une décision aussi grave ?
Au figuré, Laurent Gbagbo a également essayé, au détour de la crise actuelle, de broyer son opposition. A l'aide d'un manichéisme bien ciblé, la scène politique a été artificiellement divisée par les frontistes en deux blocs : les partisans de la République (de Laurent Gbagbo) d'un côté ; ceux de la rébellion, les hors la loi, de l'autre. D'un côté, la protection et la sécurité des forces de sécurité de l'Etat et de l'autre, à terme, les menaces physiques et une exécution possible par des escadrons de la mort. L'opposition avait donc le choix : se soumettre ou disparaître. Voilà l'état selon les frontistes.
L'état de terreur cependant a un nom et une justification : le défaut de légitimité et la minorité chronique dans le microcosme politique ivoirien. Beaucoup d'observateurs avisés pensent en effet que Laurent Gbagbo ne gagnerait jamais une présidentielle ouverte et transparente contre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Je suis de leur avis. C'est pour cette raison-là que Laurent Gbagbo, comme tout autocrate qui s'ignore, veut une démocratie sans opposants. C'est pour cette raison aussi que Ouattara, son épouse, certains de ses collaborateurs et leur famille ont été à un cheveu d'être exécutés le 19 septembre 2002. Comme Robert Guéi. Cet entretien avec Mme Ouattara ne manquera pas de susciter des réactions des porte-faix du pouvoir. Normal. Les consciences sont si chargées.

M.S.



Traits d'esprits
Pyromane et pompier

Sur son ordre les hélicos ont décollé. Les canons se sont mis à tonner. L'Ouest est à nouveau. A feu et à sang. La contagion gagne. Centre, Ouest puis Est. Les fronts s'embrasent. Du haut de sa frondaison, il intervient à nouveau. Que les canons se taisent ! Faiseur de guerre. Faiseur de paix. Ce "christ". Un pyromane. Qui se donne des allures de pompier.

Al Séni

Gouvernement de réconciliation nationale
Cinq ministres de la rébellion à Abidjan depuis hier

Cette fois-ci semble être la bonne. Le processus de réconciliation nationale a pris de nouvelles allures après la bordée de plomb qu'il a encaissée en fin de semaine dernière avec la reprise des combats sur plusieurs fronts.
Depuis hier, en effet, la rébellion a redécouvert la chaleur abidjanaise. Cinq ministres des Forces nouvelles sont arrivés à Abidjan vers 16h 00 mn. Après un week-end de tractations au sommet, les mouvements rebelles ont consenti à laisser venir cinq de leurs ministres pour occuper leurs postes. Ainsi, MM. Roger Banchi (MPIGO), ministre des Petites et Moyennes entreprises, Youssouf Soumahoro (MJP), ministre de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle, le Colonel-Major Issa Diakité, ministre de l'Administration du territoire, Dosso Moussa, ministre de l'Artisanat et de l'Encadrement du secteur informel, Koné Mamadou, ministre de la Recherche Scientifique, tous trois du MPCI, sont arrivés à Abidjan. Ils ont embarqué à bord d'un avion militaire de type Casa appartenant à l'armée française. C'est vers 15 heures que les cinq ministres ont dit "au revoir" à Bouaké. Dans l'avion, se trouvaient des soldats de la Force Licorne, de l'ECOMICI et un émissaire du premier ministre Seydou Diarra, M. Alain Donwahi, conseiller à la sécurité et au Sport. L'avion qui les transportait a directement atterri au 43e BIMA d'Abidjan Port-Bouët.
Surprise de taille, il se trouve que les ministres rebelles n'ont pas avec eux, les combattants de leurs mouvements respectifs qu'ils avaient pourtant réclamés pour assurer leur sécurité. Après de longs échanges avec la Commission spéciale créée pour statuer sur la question, il a été décidé que la sécurité des ministres de la rébellion serait assurée par les gendarmes français et les soldats de la CEDEAO. Seulement, quatre responsables de la rébellion à Bouaké ont embarqué dans l'avion militaire pour Abidjan. Il s'agit du Colonel Bakayoko Soumaïla, Commandant en second des opérations militaires du MPCI, du Capitaine Sam, de Ouattara Daniel et du Commissaire Ouattara, tous spécialistes, nous dit-on, des questions de sécurité. Ce sont eux qui auront à coordonner la sécurité et les déplacements des ministres des Forces nouvelles à Abidjan. juste après leur descente d'avion, les ministres ont eu une séance de travail avec le Premier ministre Seydou Diarra
Déjà ce matin, les cinq ministres doivent procéder aux différentes passations des charges dans leurs ministères respectifs. Pour des questions de sécurité, les passations des charges auront lieu, toutes, à la Primature. Les ministres sont tous logés à l'Hôtel du Golf (Riviera) où seront installés leurs bureaux avant que ne soient faits les derniers réglages. Quant aux autres ministres des Forces nouvelles, Guillaume Soro (Communication), Tuo Fozié (Jeunesse et service civique) Gueu Michel (Sports et Loisirs), Messamba Koné (Victimes de guerre), ils doivent rejoindre les "éclaireurs" probablement le mercredi pour certains, et en fin de semaine pour les derniers.
Intervenant sur RFI samedi, le ministre Guillaume Soro avait dit les raisons de la présence des ministres à Abidjan : "Marcoussis prévoit que nous prenions notre place dans le gouvernement. Notre objectif est d'être à Abidjan. Notre objectif est de demeurer inscrits dans le processus de réconciliation". Poursuivant sur la question de la sécurité, le Secrétaire général du MPCI qui avait déjà repoussé la venue de son mouvement à Abidjan en invoquant des dispositions d'ordre pratique, de manque de confiance, a souligné : "Bien entendu, il n'y a pas de sécurité à 100 %. Les combattants iront à leurs risques et périls".
En fin de week-end dernier, le Chef de l'Etat dont plusieurs partisans restent farouchement opposés à la présence des rebelles à Abidjan avait publié un communiqué pour demander aux ministres des Forces nouvelles de rejoindre leurs postes et se mettre au service de la Nation. Hier pourtant, des dizaines de "jeunes patriotes" qui prennent les instructions à la Présidence de la République, ont encore posé des barricades au niveau du Corridor Nord de Yopougon, disant vouloir "empêcher l'arrivée des rebelles à Abidjan".

Charles Sanga

Yao Yao jules était à Bouaké, hier

C'est une première depuis le 19 septembre 2002. Des Officiers supérieurs des Forces armées nationales étaient à Bouaké, dans le fief du MPCI, hier dimanche. Conduite par le Lieutenant-Colonel Yao Yao Jules, cette délégation de cinq militaires fait partie de la Commission spéciale mise sur pied après la récente rencontre entre Seydou Diarra et Guillaume Soro à Accra pour étudier les questions sécuritaires pour les ministres issus des Forces nouvelles. Avec le Lieutenant-Colonel Yao Yao Jules, se trouvaient le Colonel Yapo Kouassi, les Lieutenants- Colonels Kouassi Clovis, Alassane Diallo, Kouassi Patrice. Ils étaient à Bouaké pour discuter des modalités pratiques de la sécurité des ministres du MPCI, du MPIGO et du MJP. En l'absence du Colonel Michel Gueu et du Sergent Chérif Ousmane, membres de la Commission (actuellement au front à l'Ouest), c'est le Colonel Bakayoko Soumaïla et le Capitaine de Corvette Djakaridja, qui ont discuté avec la mission des Forces armées nationales. Selon nos informations, l'ambiance fut chaleureuse et cordiale entre les Officiers supérieurs qui se sont combattus hier. De chaleureuses poignées de mains ont marqué la séparation avant le décollage du Casa de l'opération "Licorne". Les délégations se sont mises d'accord sur le fait que la sécurité des ministres MPCI, MPIGO et MJP sera l'affaires exclusive des forces françaises appuyées par celles de la CEDEAO.

C.S.

Fofana Zémogo, à propos de la sécurité des ministres de la rébellion :
"Il faut faire confiance aux forces françaises et à la CEDEAO"

"La confiance entre les Ivoiriens s'est dégradée. Dans un premier temps, il faut qu'ils fassent confiance ensemble aux forces de l'opération "Licorne" et à celles de la CEDEAO. Et il y a un groupe de contact au niveau des FANCI qui est en liaison avec leurs homologues des "Forces nouvelles". Ils travaillent ensemble et les travaux avancent relativement bien".

(Source RFI)

Sur une col
L'appât et le poisson

"Il n'y a pas de sécurité à 100 %, nos combattants iront à Abidjan à leurs risques et périls". Hier, Soro Guillaume a lâché ces mots, certainement la gorge un peu nouée d'amertume. Le Secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire annonçait à l'occasion, l'arrivée à Abidjan des ministres issus de la rébellion, pour procéder aux passations des charges qui leur ont été confiées dans le cadre du gouvernement de réconciliation nationale. C'est un peu la mort dans l'âme que le responsable politique du MPCI parle de ce retour qui se situe quelques jours après la reprise des combats dans l'Ouest du pays. Reprise des combats dont tout le monde sait qu'elle n'est que le résultat du bon vouloir du Président Gbagbo qui, violant le cessez-le-feu, a lancé la semaine dernière, ses redoutables hélicoptères MI-24 contre les positions rebelles à Bin-Houyé, Tiépleu et Danané, faisant des dizaines de victimes parmi les populations civiles. L'erreur qu'il ne faut pas faire, c'est de croire que l'ancien opposant fait dans une sorte de dilettantisme stratégico-militaire lorsqu'il frappe des positions adverses en dépit du cessez-le-feu. Gbagbo sait bien ce qu'il fait. Et il le fait en professionnel. Semer le trouble au sein de ses adversaires, les amener à commettre l'erreur de reprendre la guerre totale sur tous les fronts, escomptant ainsi les mettre dans l'embarras face aux forces tampon de l'opération "Licorne" et de l'Ecoforce, et prendre ainsi la situation à son profit. Voilà ce que veut Gbagbo. L'attaque de la semaine dernière n'avait cependant, qu'un objectif immédiat : empêcher les ministres issus de la rébellion de siéger au gouvernement de réconciliation et contenter par la même occasion les extrémistes de son camp dont un certain nombre s'agite déjà depuis quelques jours en s'exhibant au corridor de Yopougon Gesco. Mais surtout, faire du gouvernement Diarra un gouvernement boiteux dont l'inanité serait ainsi établie. Quand Soro Guillaume parle donc de sécurité qui n'est pas garantie à 100 % et de "risques et périls" pour ses ministres, il a raison. Gbagbo a tellement montré qu'il n'est pas digne de confiance et que son sobriquet de "boulanger" est loin d'être usurpé, qu'un homme averti comme Soro ne peut être dupe. L'ancien député de Ouragahio, pour leur faire payer leur entêtement d'être venus au gouvernement malgré toutes ses manœuvres, est capable -on ne le souhaite pas- de réserver des surprises aux ministres de la rébellion une fois ces derniers à Abidjan, de surcroît, regroupés dans un hôtel. Les forces commises à leur protection pourraient n'y voir que du feu. Au sens propre du terme. Les dernières professions de foi de Gbagbo sous forme de gage de bonne volonté et d'appel à la paix et, surtout, d'invitation des forces nouvelles à rentrer à Abidjan ne risqueraient de ressembler alors qu'à un bel appât d'un pêcheur professionnel à un gros poisson.

Koré Emmanuel

Visite de soutien de Soro Guillaume à Man
Les chefs militaires veulent reconquérir les villes perdues

Le Secrétaire général du MPCI, M. Soro Guillaume, a effectué une visite de travail samedi dernier à Man. En compagnie du Sergent Chérif Ousmane, Soro Guillaume est venu rencontrer les responsables du MJP (Mouvement pour la justice et la paix) qui contrôle la capitale de l'Ouest montagneux. Il a, à cette occasion, exprimé le soutien de son mouvement aux autres composantes des Forces nouvelles. Ces dernières qui font face aux attaques des soldats gouvernementaux depuis plus d'une semaine dans la région de Danané ont fortement apprécié cette visite du Secrétaire général du MPCI. Sur les échanges qui se sont déroulés à la Préfecture, les différentes délégations n'ont pas souhaité faire de déclaration. Mais, de sources concordantes, les responsables du MPCI, du MJP et du MPIGO ont passé en revue la situation à l'Ouest à la lumière de l'évolution militaire de ces derniers jours. La résolution semble avoir été prise de faire preuve d'intransigeance face aux attaques des loyalistes. D'ailleurs, rompant avec le silence général qui a prévalu après la réunion, le Sergent-chef Ousmane Coulibaly, chef des opérations militaires à Man a annoncé une reconquête rapide des villes de Zouan-Hounien et Bin-Houyé tombées la semaine dernière, aux mains des gouvernementaux. Des renforts en hommes et en matériel étaient en tout cas visibles, à Man ces derniers jours.

D. Al Séni

Rencontre entre les Dan et le chef de l'Etat cet après-midi
Le contenu du discours divise les élus et cadres Dan

Une rencontre du chef de l'Etat avec les ressortissants de l'Ouest du pays, en l'occurrence les populations Yacouba est prévue cet après-midi. Quel discours faut-il lire à cette occasion ? C'est pour répondre à cette préoccupation que les populations Yacouba, se sont retrouvées hier matin à la salle des fêtes de l'Assemblée nationale. Mais ceux qui sont accusés par leurs frères Wê d'être leurs bourreaux à l'Ouest du pays ont eu bien du mal à se mettre d'accord sur le contenu du discours à prononcer devant leur hôte, le chef de l'Etat. Deux clans se sont affrontés. Celui de ceux qui souhaitent que la déclaration soit dépourvue de tout aspect politique. "Nos frères, les Wê, nous accusent de soutenir la rébellion et surtout d'être leurs bourreaux. On parle même de génocide Wê. Pourtant, depuis des années, nous avons toujours vécu en bonne intelligence. Nous nous marions entre nous (...). Il s'agira, au cours de la rencontre de demain (ndlr : aujourd'hui) avec le Président, d'éclairer l'opinion nationale et internationale sur ce qui se passe véritablement à l'Ouest. Il faut laisser de côté la politique", soutiennent les partisans de cette thèse avec à leur tête, Hervé Siaba, Conseiller de Gbagbo, appuyé par les militants FPI. Cette proposition n'a pas été du goût de ceux qui estiment que le face-à-face avec Laurent Gbagbo est le moment idéal de poser les vrais problèmes. C'est-à-dire s'indigner contre le parti pris du couple présidentiel dans cette crise. Ils évoquent en substance, les accusations de Mme Gbagbo qui, recevant les femmes Wê, avaient ouvertement déclaré que les Yacouba étaient de connivence avec les rebelles pour tuer leurs frères Wê. En outre, ces derniers ne veulent pas que l'on occulte l'assassinat de Guéi Robert, aux premières heures de la rébellion.
En clair, "on ne peut pas rencontrer le chef de l'Etat dans le contexte actuel et fermer les yeux sur les vrais problèmes", selon un participant à la réunion. Cette thèse est celle des élus UDPCI et des jeunes. Branle-bas dans la salle. Les partisans d'un discours "pas politique" menacent de protester et de tenir séance tenante un autre discours dans la salle. Un Comité de rédaction devrait être mis sur pied pour préparer "le discours qui doit être lu" devant Laurent Gbagbo. Pourtant, en situant le cadre de la rencontre, M. Tia Koné, président de la Cour suprême qui avait à ses côtés les ministres Mabri Toikeusse, Alphonse Douaty et Noutoua Youdé, président du groupe parlementaire UDPCI, avait demandé que les cadres parlent d'une seule voix. "Nous partons devant le chef de l'Etat en tant que Dan. C'est-à-dire que nous devons être unis, et parler d'une même voix. N'y allons pas en tant que UDPCI, RDR, FPI ou PDCI. Car, il n'y a qu'un peuple Dan", avait-il averti. Mais ces garde-fous posés par le président de la Cour suprême n'ont pu empêcher des débordements.

Yves M. Abiet


Rentrée politique de la Jeunesse Sociale-Démocrate
Climanlo Jérôme (Secrétaire général de l'USD) :
"la crise ivoirienne est une crise de confiance"

La rentrée politique de la jeunesse de l'USD (Union des Sociaux Démocrates), le samedi 11 avril dernier à Abobo (Centre d'Action culturelle), a été l'occasion pour le Secrétaire général de ce parti, Jérôme Climanlo Coulibaly , de faire savoir sa position sur la crise socio-politique et militaire que traverse le pays depuis le 19 septembre 2002. Pour le professeur de droit, cette crise tire son origine pour l'essentiel, dans la composition des partis politiques en Côte d'Ivoire et dans le manque de confiance qui mine la classe politique. "En 2001, quand nous sommes revenus de la rencontre (entre des responsables politiques ivoiriens) de Capetown en Afrique du Sud, je n'ai pas manqué de dire qu'il y a une crise de confiance. Alassane a dit qu'il ne fait pas confiance à Gbagbo, Bédié a dit qu'il ne fait pas confiance à Gbagbo, Guéi a dit qu'il ne fait pas confiance à Gbagbo... Vous voyez, quand on ne se fait pas confiance, voilà où nous en sommes arrivés. D'ailleurs, je vais citer un auteur français Loisel qui disait : " On lie les bœufs par les cornes. On lie les hommes par la parole". Vous savez, on est en Afrique. Et chez nous, la parole donnée est sacrée, il faut la respecter. Mais au FPI (dans ses alliances), on n'en a cure. Et cela apparaît comme une tactique politique. Et on dit qu'il n'y a pas de morale en politique. Je dis non. En politique, il faut une morale. Pas de morale pas de politique. Et c'est ce que nous disons à l'USD", a-t-il soutenu. Et de poursuivre : "Aussi, vous savez chez nous ici, les partis politiques sont constitués sur une base ethnique. Que ce soit au PDCI, au FPI, au RDR... c'est la même chose. On a fait des alliances Akan-Malinké, Malinké-Wê, Akan-Wê, Wê-Malinké pour gouverner ce pays. Et voilà le résultat aujourd'hui. Nous à l'USD, nous disons qu'il faut se réunir sur une base idéologique et non ethnique". Parlant des pressions faites sur Gbagbo par son entourage dont a fait cas Gbaï Tagro (PRCI), Climanlo a été on ne peut plus clair : "Je dis non. Je ne crois pas que sa femme (Simone Gbagbo) et les "jeunes patriotes" aient une influence sur lui. Gbagbo qui se dit lui-même un manipulateur ne peut pas se laisser manipuler comme ça. Tout ce que les gens disent, ce n'est pas vrai. Gbagbo adhère pleinement à ce que son entourage fait. Si Gbagbo n'était pas d'accord, il aurait réagi autrement." Que faire alors pour sortir de cette crise ? Pour lui, il faut agir maintenant. Il faut passer aux actes (application des accords signés). "Ce sont des actes qui vont ramener la paix et non les mots. L'objectif de la politique, c'est de rendre les gens heureux. Gbagbo doit rendre les Ivoiriens heureux. Et je ne crois pas que cela passe par la guerre", a-t-il tranché.
A cette cérémonie d'investiture du Bureau Exécutif National de la JSD, on a eu droit à une conférence sur le thème : "La crise socio-politique en Côte d'Ivoire : situation et perspectives". Pour le conférencier, M. Paul N'Dépo, les causes de cette crise sont plus endogènes qu'exogènes. Il faut donc, selon lui, trouver une solution à nos contradictions internes et mettre fin à cette guerre. "La guerre n'arrange ni les rebelles ni le pouvoir.(...) Il faut appliquer les accords librement signés à Marcoussis et à Accra. Que les va-t-en-guerre laissent Gbagbo travailler", a-t-il préconisé.
M. Aka Modeste, le président de la JSD et son BEN ont été officiellement investis ce jour par le Secrétaire général de l'USD qui leur fait cette recommandation. "Il faut l'union dans tout ce que vous ferez. Il faut l'union dans la réflexion, réfléchir pour agir, agir pour construire. Il faut privilégier la force des arguments et non l'argument de la force", a-t-il conclu.

Kossou Jean-Marc

Soupçonnée d'être de collusion avec le MPIGO
L'épouse d'un proche de guei robert enlevée par la gendarmerie

Dame Cissé Youba née Marie Akoua Amoikon vient d'inscrire son nom sur la liste, déjà trop longue, des personnes enlevées par les forces de l'ordre depuis le déclenchement de la crise, le 19 septembre 2002.
Samedi dernier, alors qu'elle se trouvait à son domicile, à Adjamé non loin des locaux de la mairie, elle a reçu, vers 13 heures, la visite d'hommes en armes. Des gendarmes arrivés à bord de deux véhicules 4x4 et vêtus, pour certains, de tenues civiles et pour d'autres de treillis avec des insignes qui indiquent clairement leur appartenance à la gendarmerie nationale.
Après s'être assurés de son identité, les gendarmes ont embarqué Dame Cissé Youba et l'ont conduite à la Brigade de recherches de la gendarmerie nationale, au Plateau.
Quelques instants après, les gendarmes reviennent sur les lieux avec Dame Cissé pour une perquisition de son domicile. Toute la maison est fouillée de fond en comble. Sans rien trouver. Comme si cela ne suffisait pas, les hommes en armes se sont rendus à son autre domicile à Koumassi pour une autre perquisition. Là encore, les gendarmes ne trouveront rien. Mais ils décident, malgré tout, de reconduire madame Youba à la Brigade de recherches pour sa détention.
Mais au fait, que reprochent-ils à cette dame ? Selon ses proches, les Forces de l'ordre soupçonnent Mme Cissé Youba née Marie Akoua Amoikon de servir de relais entre son époux, M. Cissé Youba, ancien Chargé de missions à la Présidence de la République, sous feu le Général Robert Guéi et le mouvement rebelle, le MPIGO.
Il faut noter que M. Cissé s'était rendu aux USA en août 2002 et devait regagner la Côte d'Ivoire en septembre de la même année. Mais il a préféré rester aux Etats-Unis, à cause de la situation qui prévaut dans le pays.
C'est lui qui est accusé, par les autorités militaires du pays, de financer le mouvement de Félix Doh. Elles accusent également son épouse d'organiser des réunions à caractère subversives.
Voilà donc qui rappelle à ceux qui croyaient que le temps des enlèvements et autres exactions sur les populations était révolu, qu'il n'en est rien du tout.

Issa Bamba

Secret...
Rififi à Akouédo

Le Sergent Oulaï Delafosse est le "leader" du FLGO. Chef de la Garde rapprochée du Colonel Bombet Denis, Commandant des Forces terrestres (COMTER), c'est au Camp d'Akouédo, au Bureau du COMTER qu'il tient toutes les réunions avec les rebelles libériens des Forces LIMA. Ce qui suscite actuellement la grogne des militaires ivoiriens. Car, la présence des Forces LIMA remet en cause tout le dispositif de cette unité. D'autant que le Sergent Oulaï place ses hommes dans l'effectif d'Akouédo.
Au vu et au su de tous.

Reconstruction de la Côte d'Ivoire
ADO devant les étudiants américains ce matin

Le président du RDR , qui se trouve actuellement au pays de l'Oncle Sam anime , ce matin à 10h, à l'Université Johns Hopkins , sise sur le Massachusetts Avenue, à Washington DC, une conférence.
Cette rencontre avec les étudiants américains a pour thème : "Reconstruction de la Côte d'Ivoire : la part de la communauté internationale". Le leader du RDR entend profiter de cette tribune pour lancer un SOS pour la reconstruction de son pays. Il se prononcera également sur le processus de réconciliation en cours et informera les étudiants américains sur la crise que traverse la Côte d'Ivoire depuis bientôt sept mois.
Rappelons que le président du RDR , qui conduisait une délégation de son parti dans ce pays a été reçu à la Maison Blanche au Sénat et au Congrès américains du 07 au 09 avril dernier.
Pendant son séjour, M. Ouattara a rencontré les "grosses têtes" de la politique américaine. Vendredi, il a eu un tête-à-tête avec le Vice-président de la Commission des Affaires africaines du Sénat, M. Donald Paynes, pendant une heure d'horloge.
Devant cette personnalité réputée être l'un des membres les plus influents de cette Commission en particulier et des Affaires africaines en général, M. Ouattara a exposé sur la situation en Côte d'Ivoire. En outre, il a évoqué la nécessité d'appliquer les accords de Marcoussis, non sans insister sur le rôle de la communauté internationale dans la résolution du conflit ivoirien. Sur ce point particulier, ADO a demandé que l'Union Européenne pèse de tout son poids.
Après avoir écouté son hôte, M. Paynes a fait part de ses inquiétudes quant à l'évolution de la situation sur le terrain, dominée par des actes de violence. L'auguste personnalité américaine a annoncé qu'il écrira au Département d'Etat et saisira la Maison Blanche.
Le leader du RDR a également profité de ce séjour pour rencontrer les responsables et militants de son parti aux USA.
Avant-hier samedi, il a rencontré plus de 150 délégués du RDR à Washington, venus de tous les Etats qui composent les Etats-Unis d'Amérique. Après les avoir instruits, sur la situation ivoirienne, ADO a demandé, aux nombreux militants et animateurs du parti, de continuer à soutenir la cause défendue par le RDR, car il rêve d'une Côte d'Ivoire démocratique et en paix. Pour ces militants, l'obstacle à la réconciliation nationale et à l'application des accords de Marcoussis n'est personne d'autre que Laurent Gbagbo lui-même.
Animé de mauvaise foi, le service presse et de communication de l'ambassade de Côte d'Ivoire, à Washington, a tenté de dénaturer la réalité en affirmant, que le président du RDR et sa délégation n'ont pu rencontrer "ni Député, ni Sénateur" et que ses interlocuteurs lui auraient demandé de rentrer au pays.

Yves M. Abiet

Seydou Diarra à Dakar pour remercier Abdoulaye wade

Le Premier ministre ivoirien Seydou Elimane Diarra a rencontré vendredi à Dakar le président sénégalais Abdoulaye Wade pour lui transmettre "la reconnaissance du gouvernement ivoirien", a rapporté la télévision nationale sénégalaise.
"Je suis très heureux de voir le président Wade qui nous aide beaucoup (...) je suis venu affirmer la reconnaissance du gouvernement ivoirien pour tout ce que le président Wade fait pour nous", a déclaré M. Diarra.
"Les choses ne sont pas faciles, mais avec le soutien de personnalités telles que le président Wade, nous ne pouvons qu'être déterminés dans notre action de réconciliation", a-t-il ajouté.
M. Diarra a toutefois reconnu que "remettre les Ivoiriens ensemble n'est pas chose facile après six mois de guerre".
Mais, a-t-il ajouté, "il faut croire, il faut avoir foi en la réconciliation (...) j'ai le réconfort et le soutien du président Wade pour cette orientation" vers la réconciliation.
La Côte d'Ivoire tente de sortir d'une grave crise militaro-politique de six mois avec notamment la formation d'un gouvernement de réconciliation nationale incluant toutes les parties en conflit.

(Source : AFP)


Reprise du transport ferroviaire
Pourquoi le train doit aller à Ouaga

L'annonce de la réouverture prochaine de la ligne de chemin de fer Abidjan/Ouagadougou a provoqué au sein de la population de virulents commentaires et des réactions passionnées, fondés pour la grande majorité sur un manque patent d'information. Aussi le ministre d'Etat, ministre des Transports, juge-t-il nécessaire et utile de mieux informer la population, afin que celle-ci perçoive le bien fondé de cette mesure.
L'on a coutume de dire que la route précède le développement ; mais, en réalité, c'est la mise en œuvre de l'ensemble des transports qui, en permettant les contacts entre les hommes, les échanges de marchandises et les flux financiers, initient et accélèrent le développement. D'où la nécessité de faire revivre toutes les voies de transport et de communication dans notre pays.
C'est donc sur la base de cette réalité, et en n'ignorant pas les risques encourus, que le gouvernement de réconciliation nationale dans son ensemble, à commencer par le Président de la République et le Premier ministre, a décidé d'étudier et d'accélérer la possibilité d'ouverture de la voie ferrée qui traverse notre pays du Sud au Nord, ainsi que l'ouverture de toutes les voies terrestres, maritimes et aériennes.
Le ministre des Transports, pour ce qui le concerne, et conformément à la mission à lui assignée, ne fait que rechercher les voies et moyens pour appliquer cette décision que partagent les plus hautes autorités de l'Etat.
Les craintes de la population, notamment celles relatives aux problèmes de sécurité et de défense, sont totalement justifiées. Le gouvernement les partage, et il les a prises en compte.
En effet, nous croyons avoir compris que la partie de la population hostile à cette décision redoute que le chemin de fer ne soit la voie idéale d'acheminement de troupes et d'armes pour une invasion du Sud de la Côte d'Ivoire.
Il convient donc de donner la bonne information quant aux enjeux et au mode opératoire, afin que chacun comprenne le bien fondé de l'opération en cours.

A - Pourquoi ?

Pour ce qui est de l'enjeu, il faut savoir qu'il s'agit de la survie de notre économie, car l'ouverture des routes et du chemin de fer constituera une bouffée d'oxygène pour cette économie. Cette décision, hautement politique par essence, est donc avant tout dictée par des impératifs économiques et sociaux qui n'échappent à personne, puisqu'il s'agit de sauver la SIR, le Port Autonome d'Abidjan, la SITARAIL, la SIPF, de nombreuses autres entreprises ainsi que les entreprises de transport en général.
B - Comment ?

Quant au mode opératoire, il se présente comme suit :
Pour les trains qui seront mis en service très bientôt, les convois ne comporteront que des wagons plombés au départ d'Abidjan en présence de représentants des douanes, de la gendarmerie, des FANCI, de la Force de la CEDEAO et des Forces françaises. Des manifestes seront établis avec tout le détail du contenu de chaque wagon. A chaque gare, les wagons arrivés à destination seront dépotés et déchargés en présence de toutes les parties, au vu du manifeste établi au chargement. Cela sera valable dans le sens Sud/Nord, comme, au retour dans le sens Nord/Sud. Dans la partie nord du parcours, des représentants du MPCI se joindront au groupe de contrôle pour éviter tout incident.
Dans le sens Abidjan/Ouagadougou comme au retour, la SITARAIL ne prendra que des marchandises. Le trafic passager ne sera repris que beaucoup plus tard, lorsque la situation en Côte d'Ivoire sera totalement revenue à la normale. Le rail sera le facteur clé de la reconstitution de la solidarité Nord/Sud et de l'intégration nationale.
C'est une équipe inter-ministérielle regroupant les Forces de Sécurité et de Défense, ainsi que les opérateurs économiques, les organisations professionnelles qui travaillent sur ce projet avec le ministère des Transports.
Tous ont à cœur d'éviter à nos populations de probables agressions émanant de hordes de rebelles ou de mercenaires débarquant du train pour envahir et prendre Abidjan.
En conclusion, retenons que le train n'aura comme passagers que les conducteurs et mécaniciens de SITARAIL ainsi que les éléments de surveillance des FANCI, de l'ECOMOG, de LICORNE etc...
Il ne contiendra que des marchandises et elles seront déchargées sous surveillance.
Nous invitons la population à faire confiance au Président de la République, au Premier ministre, au gouvernement et aux FANCI, qui suivent toutes ces opérations, et qui ne permettraient pas que leur sécurité ne soit pas assurée.
Le ministère d'Etat, ministère des Transports, est tout autant préoccupé par la réouverture ou le "dégagement" de tous les axes routiers desservant l'ensemble de la Côte d'Ivoire.
Dans ce cadre, une réunion s'est tenue le mardi 8 avril 2003 au ministère du Commerce, et elle associait toutes les administrations concernées par le commerce et les échanges, ainsi que toutes les centrales des opérateurs (commerçants, transporteurs, banques, etc)
La reprise normale des transport (route, fer, etc...) y a été réclamée par tous les opérateurs économiques, ne serait-ce que pour arrêter le flux des fermetures d'usines et d'entreprises afin de ne pas créer des milliers de nouveaux chômeurs voués eux aussi au désespoir.
Et que dire de toutes les populations des villes et villages traversés par le train et dont une bonne partie des habitants vivait des échanges avec les passagers des trains ?
C'est ainsi que le convoi expérimental envoyé le 08 avril a été accueilli avec liesse et ferveur populaire dans toutes les gares où il est passé. La situation bénéficiera également à l'Economie des pays voisins et elle devra apaiser les esprits pour préparer la nécessaire réconciliation entre la Côte d'Ivoire et ses voisins.
Le gouvernement parie sur l'avenir en anticipant sur le retour à une paix définitive et générale.
Le ministère des Transports choisit d'être positif et hardi dans cette tâche à lui confiée par le gouvernement, et mettra tout en œuvre pour améliorer les conditions de vie des Ivoiriens en ce domaine, qui est le plus qualifié pour rapprocher et réconcilier les peuples.
Il s'engage à veiller désormais à une meilleure information de la population, pour ne pas la livrer à l'intoxication de personnes, qui de toute évidence, ne veulent pas la réconciliation entre Ivoiriens.
Il n'y a donc vraiment pas de raison de déboulonner les "rails d'Anaky" car ils porteront les "train de Diarra et Gbagbo" qui rouleront pour une Côte d'Ivoire réunie et réconciliée, qui redeviendra la locomotive de l'Afrique de l'Ouest.

Innocent Kobena Anaky


SOCIETE

Transport, éducation, administration
"La Journée continue" toujours en vigueur

A la faveur de la révision des horaires du couvre-feu au mois de mars dernier, certains secteurs d'activités ont repris les heures normales de travail. Mais bon nombre d'entreprises, par sécurité, estiment qu'il faut maintenir "la journée continue" pour permettre aux travailleurs de vite rejoindre leur domicile.
"D'ici l'effectivité de la seconde rentrée prévue le lundi 06 janvier prochain, nous demanderons la révision des horaires du couvre feu afin que les enseignements puissent se dérouler aussi bien le matin que dans l'après-midi". Ces propos du ministre de l'Education nationale tenus à la veille de la deuxième rentrée du 06 janvier 2003 à l'intention des élèves et enseignants déplacés des zones de guerre traduisent clairement les difficultés dans cette période de couvre-feu, en tout cas jusqu'à la révision des horaires en mars dernier, dans le privé et l'administration publique. En effet, depuis l'éclatement de la crise armée en Côte d'Ivoire, le gouvernement a décidé d'instaurer un couvre-feu allant de 19 heures à 06 heures du matin. Cette décision des autorités n'est pas restée sans conséquences pour bon nombre de secteurs d'activités. Et l'une de ces nombreuses conséquences est bien entendue la réduction des heures de travail qui va même conduire certains patrons à instaurer la journée continue. "Chez nous ici à la mairie de Treichville, nous avons décidé de faire la journée continue. Nous commençons le travail à 7h30 pour l'arrêter à 15h30. Afin de permettre à tous les travailleurs de rejoindre leur domicile tôt", explique Mme Elloh Marie-Chantal.
Cette situation semblait bien plus meilleure que dans certains secteurs comme la Société de distribution d'eau de Côte d'Ivoire (SODECI) et la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE) où les clients pour le règlement de leurs facteurs devaient se présenter devant les guichets de 8h00 à 13h00. Au-delà de ces heures il n'y avait plus de service "hormis ceux des services dépannage et entretien qui restaient un peu plus tard", affirme M. Kouassi du Service facturation à la CIE. Egalement pour la même raison, celle de permettre aux élèves et aux enseignants de rejoindre leur domicile avant l'heure du couvre-feu qui était prévu en son temps à 19h00. Le Directeur régional de l'éducation nationale d'Abidjan avait au mois de décembre 2002 fait circuler une note demandant aux Censeurs et autres chefs d'établissement de fixer le début des enseignements à 8h00 et leur fin à 16h00. Mais cette décision n'avait pas été suivie par bon nombre d'établissements surtout du privé qui estimaient que les emplois du temps avaient déjà été établis et qu'il était impossible de les reprendre au risque de perturber le programme déjà avancé des enseignements. Aussi, on estime que l'instauration du couvre-feu de 19 heures à 06 heures du matin qui a conduit à l'institution de la journée continue dans la quasi-totalité des services publics, para-publics et privés n'avait rien d'avantageux. Bien au contraire, les travailleurs ne parlent que d'inconvénients.
A la SODECI, M. Kouassi Jérôme nous a fait savoir que cette situation à conduit aux mois de décembre et janvier derniers au licenciement de plus d'une centaine de travailleurs. Les transporteurs ne sont pas en reste dans la ligne des mécontents.
"Pour nous, il n'y avait pas d'avantages. Nous ne subissons que des conséquences. Tenez-vous bien ! Avant l'instauration du couvre-feu, nous travaillons de 04 heures 30 minutes à minuit et cela nous rapportait des recettes de quarante-cinq mille francs voire cinquante mille francs. Mais quand il y a eu le couvre-feu à peine nous réalisons des recettes de quinze mille francs ou vingt mille francs. Cela, parce que nos chauffeurs ne travaillaient que de 7 heures à 17 heures ou tout au plus à 18 heures", déplore M. Diaby Mema du syndicat des transport terrestre.
Mais, ce calvaire que vivaient les travailleurs et les patrons est en train de trouver une solution. En effet, à la mi-mars, suite à la mise en place du gouvernement de transition et à un calme relatif sur les différents fronts de combat, les autorités ont procédé à la révision des horaires du couvre-feu allant désormais de 24 heures à 06 heures du matin. Toute chose qui laisse aux travailleurs une marge de manœuvre considérable par l'accomplissement des tâches quotidiennes. "Nous sommes très satisfaits des nouveaux horaires du couvre feu. Car cela nous permet de travailler jusqu'à une certaine heure de la nuit et d'améliorer nos recettes", se réjouit Keita Drissa, chauffeur de "gbaka". M. Ouattara Moussa chauffeur de "wôrô-wôrô" à Koumassi, ne dit pas le contraire : "Nous sommes heureux de travailler de 06 heures 30 à 22 heures. Cela nous permet aujourd'hui de boucler les recettes". Ces nouveaux horaires ont amené certaines entreprises à revoir les heures de travail. A la CIE et à la SODECI, les heures sont revenues à la normale.
"C'est une joie pour nous de retrouver notre ancienne façon de travailler. Car cela nous permet de satisfaire tous nos clients et surtout leur permettre de payer leurs factures à temps", déclare Mme Dago Angeline Caissière à la CIE. Et de renchérir : "Actuellement nous observons une pause entre 12 heures et 14 heures. C'est pénible pour nous de faire du non-stop".
S'il est vrai qu'avec la révision des heures du couvre-feu des entreprises et administration fonctionnent aux heures normales de travail, il n'en demeure pas moins que d'autres par mesure de sécurité fonctionnent toujours selon le programme initié avec l'instauration des horaires du couvre-feu. "Nous avons proposé à notre patron de revenir aux heures normales de travail, c'est-à-dire de 7h30 à 12h00 et de 14h30 à 17h30. Mais il a refusé. Car selon lui, les conditions de sécurité ne sont pas encore réunies pour que les employés traînent longtemps dehors", confie M. Kassy Antoine, délégué du personnel de Ivoire-Café. A la mairie de Treichville également, les heures restent toujours en vigueur. "Pour le moment rien n'a changé chez nous ici. Nous continuons de travailler de 8 heures à 15 heures", déclare Mme Elloh.
En outre, dans les cabinets ministériels rien ne semble avoir changé. En dehors des ministres, des Directeurs de cabinet, des chefs de cabinet et très souvent les Conseillers qui restent jusqu'à des heures avancées, la plupart des travailleurs quittent les bureaux à partir de 16 heures.
"Chez nous ici l'heure d'arrivée, c'est 7 heures 30 et l'heure de départ, c'est 16 heures. Nous ne voulons même pas que cela change pour le moment. Car avec la situation d'insécurité, nous souhaitons vite rejoindre nos domiciles", explique Mme Koné au ministère de l'Environnement. En somme, le changement des horaires du couvre-feu (de 24 heures à 06 heures) n'a pas modifié considérablement les habitudes des populations qui restent prudentes à cause de la situation qui est encore fragile, surtout le problème d'insécurité.

Coulibaly Moussa


Caravane du pardon
L'Abbé Jean Sinsin veut que les rebelles demandent pardon publiquement

Les chrétiens catholiques de Côte d'Ivoire ont lancé, avant-hier, à la Cathédrale Saint Paul du Plateau, la Caravane du pardon, en vue du retour de la paix dans notre pays.
Cette cérémonie a été marquée par une conférence animée par le Père Jean Sinsin, enseignant à l'Université catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO). Et une messe dite par Monseigneur Joseph Aké, Evêque auxiliaire d'Abidjan. Au cours de sa conférence fort appréciée par les fidèles catholiques, avec à leur tête le Cardinal Bernard Agré qui était de passage, l'Abbé Sinsin a rappelé les affres de la guerre en Côte d'Ivoire. Il a ensuite mis un accent particulier sur le sens du pardon. Un pardon divin afin de retrouver la paix. "Est-il possible de nous regarder en face, de nous donner la main ? Est-il possible de nous pardonner ?", s'est-il interrogé avant de répondre : "pour retrouver la paix, il faut entrer dans le pardon de Dieu". Ce pardon est celui prôné par Jésus-Christ durant toute sa vie et même sur la croix où il a demandé à Dieu de pardonner à ses bourreaux. L'Abbé Sinsin veut que l'on entre dans la logique du pardon gage du salut de notre pays.
Au niveau spirituel il faut, selon lui, se tourner vers Dieu. "Entrer dans la prière, nous éloigner de la tentation de la xénophobie, de la tentation de ceux qui indiquent les maisons des policiers, des gendarmes, des militaires... aux malfaiteurs". Au niveau social, l'Abbé Jean Sinsin prône la vérité. Car le pardon est possible, dit-il, par la vérité des faits, par la reconnaissance publique des torts causés et leurs auteurs.
Toute chose qui, de son avis, va se faire avec la cessation des hostilités et des destructions massives. Pour cette attitude, il demande la réconciliation entre les ethnies. Mieux, l'Abbé Sinsin souhaite que "les rebelles, rebaptisés "Forces nouvelles", demandent publiquement pardon. Non pour les humilier, mais ils doivent demander pardon pour leurs fautes, pour les vies humaines qu'ils ont détruites". Il souhaite également la réconciliation entre les communautés religieuses, entre les forces politiques et entre les militaires. Pour conclure son exposé, le Prêtre Jean Sinsin s'est interrogé : "Et si ce pardon ne venait ni des uns ni des autres. Que faut-il faire" ? En guise de réponse à cette interrogation, il demande qu'il faut absolument le pardon pour détruire les gênes d'une nouvelle guerre. Il faut ouvrir une fraternité nouvelle.
Le Cardinal Bernard Agré a, quant à lui, souhaité que les Catholiques soient de véritables chrétiens, c'est-à-dire capables, eux-mêmes, de pardonner au cours de la caravane afin de résister aux injures et réussir leur mission. Mme Aka Anghui, qui a pris part à cette rencontre "en tant que chrétienne catholique engagée", selon ses propres mots, a pris le conférencier au mot pour demander aux Ivoiriens de se remettre en cause et de faire preuve de discernement. Aux catholiques, elle a demandé de ne pas être hypocrites puisque leur Eglise, qui accompagne toujours les paroles des actes, ne l'est pas. Une messe a mis fin au lancement de "la Caravane du pardon de l'Eglise catholique".

Glodé Francelin


Fête des rameaux 2003
Les chrétiens célèbrent l'entrée triomphale de Jésus a Jérusalem

En l'an 33, le Seigneur Jésus-Christ entre triomphalement à Jérusalem où il est accueilli par une foule compacte d'hommes et de femmes, des tiges de rameaux en main. Cette manifestation, à l'Eglise, est appelée "la Fête des rameaux". A l'instar des chrétiens du monde entier, ceux de la Côte d'Ivoire ont célébré les rameaux, hier, dans leurs Paroisses respectives.
A la Paroisse Saint Raphaël de Vridi, les chrétiens Célestes de Côte d'Ivoire avec à leur tête, le Supérieur évangélistes Ediémou Blin Jacob, chef du diocèse de Côte d'Ivoire, ont commencé la commémoration de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem par une procession, avec des tiges de rameaux en main, à travers des artères de la commune de Port-Bouët. Partis de la route de Vridi, ils ont convergé en direction de leur temple où ils ont eu droit à la Messe des rameaux. Celle-ci a été officiée par le Supérieur Ediémou Blin Jacob lui-même. L'homme de Dieu a d'abord donné le sens des rameaux qui rappellent la royauté de Jésus-Christ et sa passion. Ila aussi demandé à Dieu d'avoir sa main sur la Côte d'Ivoire, afin que cesse la guerre qui la secoue et l'attriste.
La Messe des rameaux a été aussi l'occasion, pour les chrétiens célestes, de prendre la Sainte cène. Notons qu'à la veille déjà, le Supérieur évangéliste Ediemou a lavé les pieds de tous les chargés paroissiaux. A leur tour ils iront, dans leurs différentes paroisses, laver les pieds de leurs fidèles et leur donner la Sainte cène, le Jeudi saint. Ce dimanche des rameaux, la joie des chrétiens célestes était à son comble avec la remise, au Supérieur Ediémou, du trophée SAFAM - COM, le prix du même nom, du meilleur homme religieux de l'année 2002, pour la recherche de la paix. C'est par les nominations et les affectations des différents coordinateurs, chefs de régions... que le culte des rameaux a pris fin.
A la cathédrale Saint Paul du Plateau, c'est l'Abbé Anoh Blaise, Vicaire général de l'Archevêché qui a officié les cérémonies commémoratives des rameaux. Il a béni les tiges de rameaux de ses fidèles avant la procession partie de la statut de la Vierge Marie, à l'entrée principale de la cathédrale jusqu'à l'intérieur de la batisse. Dans son homélie, le serviteur de Dieu a demandé aux fidèles catholiques d'être le réconfort de tous ceux qui les entourent. Il a aussi prié Dieu pour tous ceux qui souffrent de la guerre et de l'isolement. L'Abbé Anoh Blaise est également revenu sur le sens des rameaux. Une fête qui a lieu le dernier dimanche avant Pâques. Et qui marque le début de la Semaine sainte pendant laquelle l'on célèbre le Chemin de croix , l'étape de la souffrance de Jésus-Christ.

G.F.

SPORTS

Football : Ligue des champions (seizièmes de finale-aller) : Asec - AS Niamey (3-0)
L'Asec prend une bonne option

L'Asec d'Abidjan a réalisé, hier dimanche, une bonne opération au stade Félix Houphouët Boigny en battant l'AS Niamey du Niger (3-0) pour le compte du match aller des seizièmes de finale de la Ligue des champions. Mais, que ce fut difficile pour les "Jaune et Noir". Malgré la mauvaise prestation des Nigériens visiblement en manque de condition physique, les Mimos ont développé un jeu à la limite de la satisfaction. Pour Aka Kouamé, le coach mimos, "l'essentiel était de réussir le maximum de buts avant le voyage de Niamey pour le match retour. Ce qui demande beaucoup d'effort, de concentration et de travail". Il a en outre fait cas du nombre important de balles de but que ses joueurs auraient pu concrétiser s'ils étaient efficaces et promptes en attaque. Hier, il faut le dire tout net, les attaquants Mimos (Alassane Koivogui, Sombo, Soga, Loukou Kouassi) n'ont pas donné la pleine mesure de leur talent. Et il a fallu que le défenseur Lolo Igor Alexandre prenne ses responsabilités (trentième minute) pour ouvrir le chemin des buts aux Mimos. Suivant son exemple, le milieu de terrain, Beugré Ahiba Hermane (quarante-quatrième minute) réalise le doublé pour l'Asec avant la pause. Les Actionnaires relativement nombreux pour ce match, peuvent pousser un ouf de soulagement. Pendant ce temps, les joueurs de L'AS Niamey reçoivent les conseils de Yéo Martial. Rappelons que l'ex-entraîneur des Eléphants fait office de Directeur technique national au Niger. Et de retour des vestiaires, les Nigériens essayent tant bien que mal de donner la réplique. Les offensives menées par Idrissa Saïdou et Houessou Bernard inquiètent la défense mimos. Youan Bi Gama, Doumbia Mamadou, Lolo Igor, Mahan Mondankan font échec aux attaques de l'AS Niamey. Le match perd en intensité jusqu'à ce qu'à la soixante-huitième minute où Mabéa Beauregard fait son entrée à la place de Alassane Koivogui. Les velléités offensives de l'Asec sont de plus en plus nettes. Et c'est un autre défenseur, Doumbia Mamadou (quatre-vingt-septième minute) qui donne le coup de grâce à l'Asec. Permettant ainsi à l'AS Niamey d'avoir une bonne marge de manœuvre avant la manche retour.

Adam Khalil

Football : Coupe des vainqueurs de coupes (seizièmes de finale-aller) :
Africa - Dyto de Lomé : 1-1
Les Aiglons ratent leur envol

La vingt-neuvième édition de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupes risque de tourner court pour les Aiglons. Le samedi dernier, en match comptant pour les seizièmes de finale aller, les "Verts et rouges" ont été contraints au nul (1-1) par le représentant togolais, le Dyto de Lomé, au stade Félix Houpouët Boigny. Et pourtant, quel ne fut pas l'engagement des poulains de Gbonké Tia Martin dès l'entame de la rencontre. Avec l'ouverture du score, à la septième minute par Dagbei Paul qui, à la réception d'un tir de Komara Yacouba trompe le portier de Dyto de Lomé, Salifou Safiou d'une talonnade. Dès cet instant, les Membres associés qui s'attendaient à un festival de buts de leur équipe, vont vite déchanter. Car successivement, N'Da Kouadio à la quatorzième et à la dix-neuvième minutes, Komara Yacouba à la vingt-quatrième minute, gâchent différentes occasions de corser l'addition. Maïna Kadjovi, le coach de Dyto n'en demandait pas mieux. Il repositionne son milieu de terrain qui fournit son attaque en ballons. Et sur une offensive dans le temps additionnel, Mariko Seydou concède un corner. Oudéhi Ikiloulou lève le ballon au point de penalty. Galley Yao yves, à l'affût, obtient l'égalisation suite à une série de ratés de la défense "Vert et rouge". C'est ainsi que l'arbitre gambien, Sillah Malick, met fin à la première mi-temps. A la reprise, le coach togolais impose un nouveau système de jeu à son équipe qui procède par des contres. Gbonké Tia, lui, dans un 4-4-2 classique n'arrive pas à deverrouiller ce bastion défensif togolais. Grah Congo, Togbé Hugues et le capitaine Diomandé Lassina éprouvent d'énormes difficultés à développer leur jeu, qui perd de sa saveur. Les Aiglons, quasi-timorés, n'inquiètent pas l'adversaire qui tient le bon bout. De ce fait, les Togolais se regroupent en défense pour protéger leur cage. Ainsi, ce sera le statu quo jusqu'à la fin du match. Comme on le constate, le Dyto obtient le match nul (1-1). Quant à Alain Donwahi et ses protégés, ils ont tout simplement raté leur entrée sur la scène continentale.

Ouattara Gaoussou

Propos de...

Maina Kadjovi (Entraîneur de Dyto)
"Nous nous qualifierons au retour"

"Au match retour, nous ferons tout pour nous qualifier. Certes, l'Africa joue bien, mais nous allons nous imposer chez nous. Nous n'avons pas le choix, si nous voulons continuer l'aventure. Et mes poulains en sont conscients".

Yves Zogbo Junior (Vice-président chargé de la Communication de l'Africa)
"L'équipe a un problème"

"La Coupe d'Afrique a ses vérités. On a joué dix minutes et après le but, rien de plus. Les Togolais sont venus pour jouer leur partition et ils l'ont réussie. Avec ce que nous avons vu, il nous sera très difficile de revenir avec une victoire de Lomé. Je crois que l'équipe a un problème qui n'est ni d'ordre matériel ni d'ordre financier. Nous allons chercher la cause de ce problème pour construire une bonne équipe".

Sanoussi Ikougbouyigbé (Capitaine de Dyto)
"L'aventure de l'Africa est terminée"

"L'aventure de l'Africa est terminée ici à Abidjan. Nous allons faire honneur au président qui fait beaucoup pour l'équipe. Si nous devons sortir de la compétition, ce n'est pas l'Africa qui va nous gagner. Mes camarades et moi allons montrer, à l'Africa, que nous savons jouer au ballon, au match retour. Ce que nous avons fait ici est un aperçu. L'Africa est une bonne équipe, mais nous allons lui montrer que nous sommes forts".

Gbonké Tia Martin (Entraîneur de l'Africa)
"Nous avons encore nos chances"

"Il reste beaucoup à faire. Nous allons remédier à ces insuffisances. La qualification est encore possible au match retour. Nous avons nos chances. Il faut aussi reconnaître que nous avons eu droit à une belle opposition. Le Dyto est une très bonne équipe. Mais, nous y croyons toujours".

O.G.

Handball : Coupe nationale (8e de finale)
Le Rombo écarte l'Africa

Annoncée comme le choc des huitièmes de finale de la coupe nationale de handball, l'opposition entre les championnes de Côte d'Ivoire, le Rombo de Kpouêbo et l'Africa Sports (dame) a été une rencontre peu enlevée qui a tourné à l'avantage du Rombo (16-10). Dès l'entame, les deux formations affichent leur ferme volonté de se qualifier pour les quarts de finale. Mais après une première parité (1-1) et une seconde (3-3), Rombo impose sa suprématie. Adoptant une défense en 1-5, les filles de Mme Akpa se montrent très mobiles en attaque. Malgré les arrêts spectaculaires de la gardienne Vert et Rouge, Kouassi Elisabeth, l'Africa part à la pause avec un passif de sept points. Le score à la mi-temps étant de dix à trois pour le Rombo. A la reprise, les filles de Paul Gogoua, gonflées à bloc par leurs entraîneurs Akpa Guy et Thero Jean et galvanisées par la présence du président central de l'Africa Alain Richard Donwahi tentent de refaire leur retard. Dago Constance et ses camarades optent pour une défense à neuf mètres. Ce qui déstabilise les filles du Rombo qui passeront une dizaine de minutes sans inscrire le moindre but. Contrairement à l'Africa qui ramène l'écart à quatre points (8-12). Mais les filles de Dicko Souleymane se réveillent dans les dernières dix minutes pour finalement remporter le gain du match (16-10). Une victoire qui les qualifie pour les quarts de finale. Mais dans le fond, elles n'ont pas vraiment convaincu. Dans les autres oppositions, le Racing a battu son "frère" du WAC (26-20) quand les filles de Tiassalé laminaient celles de Don Bosco (31-8). Cocody HBC2 n'a fait qu'une bouchée Sport Plus de Yamoussoukro (28-15). Les militaires de la SOA ont simplement pilonné Positive et le Red Star en a fait de même devant Espoir (33-15). Quant à l'opposition entre l'AUC et Sport Plus, elle fut arrêtée au moment où les jeunes de Yamoussoukro menaient par 13 à 8. Les protégés de MBo sont donc qualifiés pour les quarts de finale.

Koné Lassiné


Maracana : Tournoi de la fraternité du trésor
Les choses sérieuses ont commencé

Lancé le 05 avril dernier, le tournoi de maracana du Trésor de Côte d'Ivoire est entré dans sa phase active le samedi dernier. Au complexe sportif de la Brigade anti-émeute (BAE) à Yopougon, neuf rencontres ont meublé cette deuxième journée de la zone d'Abidjan. Poussés par la musique et les encouragements des supporters, les agents du Trésor (toutes sections confondues) ont démontré qu'ils savaient taper dans le ballon rond. ACCD a battu TP Abobo (4-0) ; AJT + RGS est venu, de justesse, à bout de la direction du Trésor (3-2), quand TP Yopougon laminait TP Treichville (8-0). La fusion Koumassi-Port-Bouët a été sans pitié pour ACDP/DP (4-1). Même score pour ACCC qui a pris le dessus sur TD. UGT s'est incliné devant SDI (1-3) et TP Cocody a battu SNDI , par le plus petit score, (1-0). Deux matches nuls ont sanctionné cette journée. En effet, les oppositions TDA + TP Attécoubé contre DCPP et Direction générale + SDRHMG contre TGE + ACCT se sont soldées par le même score (1-1). Notons que la troisième journée se disputera le samedi prochain au stade de la BAE.

K.L

 



 

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