le
patriote n° 1086 du 14/04/03
POLITIQUE
Interview exclusive
Tentative d'assassinat le 19 septembre, exfiltration par les forces
spéciales françaises
LES REVELATIONS DE DOMINIQUE OUATTARA
Madame Dominique Folleroux Ouattara
parle. L'épouse d'Alassane Ouattara, le principal opposant au régime
de Laurent Gbagbo se soumet pour la première fois aux questionnaire
d'un quotidien. Elle est sorti de sa réserve pour raconter un épisode
douloureux de sa vie (politique), pour décrire la seconde tentative
d'assassinat de son époux le 19 septembre 2002 par des éléments des
forces de sécurité proches du Président Laurent Gbagbo. Témoin et
actrice privilégiée de l'histoire, Mme Ouattara évoque aussi
l'exfiltration du Président du RDR décidée depuis par Jacques Chirac,
le Chef de l'Etat français. Un document.
Le Patriote : Comment avez-vous vécu la
journée du 19 septembre, jour du déclenchement de la rébellion ?
Madame Dominique Ouattara : Ce jour-là, à cinq heures du matin, nous
avons été réveillés par des coups de téléphone qui nous disaient
qu'il y avait des tirs en ville La sécurité nous a prévenus, puis des
amis ont appelé.. Nous étions à la maison et nous ne savions pas de
quoi il était question.
La veille, nous étions, Alassane et moi, au bureau. Nous arrivions de
France et devions repartir aux Etats-Unis à la fin de la semaine où
des réunions étaient prévues. Alassane était rentré à Abidjan
parce qu'il devait voir ses collaborateurs pour l'IIA (Institut
International pour l'Afrique). Et je me suis dit que j'accompagnerai mon
époux, même pour quelques jours, et de là, nous repartirions pour
Paris et Washington.
L.P. : A Washington, vous deviez assister
aux assemblées annuelles du Fonds Monétaire International ?
Mme D.O. : Oui. Nous avions plusieurs réunions prévues et avions fait
notre programme en conséquence. Nous sommes donc revenus pour quelques
jours à la maison. .
Tôt le matin, le jeudi 19 septembre, il y a eu un communiqué
incriminant le Général Guéi Robert. Nous avons entendu cela en
sachant que cela n'était pas forcément vrai, car on a tôt fait de
trouver des boucs émissaires.
Dans la nuit du 18 au 19 Septembre, nous n'avions que neuf militaires
pour assurer la sécurité à la maison au lieu de vingt, comme
d'habitude. Les autres étaient chez eux, puisqu'ils résident à leur
domicile. Il ne leur a même pas été possible de revenir à la
résidence le lendemain matin. Nous nous sommes donc retrouvés avec un
effectif extrêmement réduit.
L.P. : Avez-vous eu un échange par
téléphone avec le Général Guéi le 19 septembre ?
Mme D.O : Non. Nous étions à la maison en train de suivre les
événements, répondre aux coups de fil, écouter les informations à
la radio.
L.P : Aux alentours de treize heures
trente, les choses s'accélèrent.
Mme D.O : Les choses se sont accélérées effectivement. J'ai reçu un
coup de téléphone. Mon correspondant m'a dit "Ils ont liquidé le
Général Gueï, sa femme et toute sa famille, dix-neuf personnes en
tout, et ils se dirigeraient vers vous". Je n'ai pas pris cette
information au sérieux, en me disant que nous n'étions pas concernés.
J'en ai parlé à mon époux qui m'a dit qu'il ne s'agissait que de manœuvres
d'intimidation.
Ensuite, il y a eu des bruits persistants. Plusieurs personnes ont appelé
Alassane pour dire qu'il y avait des chars qui faisaient manœuvre vers
notre résidence. Il a appelé le Ministre de la Défense d'alors, et le
chef d'État-Major. Il leur a fait part des informations qu'on lui a
données et a demandé de quoi il s'agissait. Ils ont répondu qu'il n'y
avait rien à craindre et ont proposé d'envoyer deux officiers pour
s'assurer qu'il n'y avait pas de problème.
L.P: Qui sont ces officiers ?
Mme D.O : En fait ils ne sont jamais venus. Puis les choses se sont
quand-même accélérées. Vers 14 heures 45, les chars étaient devant
la résidence dont un char bleu, baptisé Comoé. Ils commençaient à
défoncer le portail. Et c'est à ce moment-là que la sécurité nous a
dit qu'ils étaient fortement armés et étaient venus avec des airs
belliqueux. La sécurité nous a donc demandé d'aller chez notre
voisin, l'Ambassadeur d'Allemagne. Ce que nous avons fait. C'était
d'autant plus pénible qu'il ne s'agissait pas de la première fois.
Nous l'avions déjà vécu en octobre 2000.
L.P: Vous avez revu "le film"
d'octobre 2000 ?
Mme D.O : Exactement ! Mais cette fois, c'était difficile, beaucoup
plus difficile. Ils étaient pratiquement sous nos yeux lorsque nous
sommes passés de l'autre côté. En Octobre 2000, nous avions attendu
à peu près une heure, puis nous étions rentrés chez nous. Mais cette
fois-là, impossible parce les militaires avaient carrément investi
notre maison.
L'Ambassadeur d'Allemagne qui nous a accueillis a été très bien.
C'était un nouvel Ambassadeur, arrivé depuis seulement quinze jours.
Il nous a pris alors que nous étions nombreux. Nous étions avec la
famille Toungara dont les enfants sont arrivés chez nous, en pyjamas et
chaussons. Ils étaient épouvantés parce que des militaires étaient
venus chez eux en affirmant que certains suspects s'étaient cachés
chez les Toungara.
Nous avions donc commencé à déjeuner et à rassurer les enfants quand
un de nos gardes du corps est venu nous demander de le suivre à
l'Ambassade d'Allemagne, car les chars défonçaient notre portail....
L.P: A l'Ambassade d'Allemagne, vous vous
sentiez toujours menacés ?
Mme D.O : En dépit de son statut de Chef de mission diplomatique, les
militaires menaçaient de pénétrer chez l'Ambassadeur. Nous nous
demandions ce qu'ils voulaient et qui ils étaient. Etait-ce des forces
du gouvernement ou d'autres forces ? Plus tard, nous serons situés..
Nous étions à l'intérieur de l'Ambassade d'Allemagne. L'ambassadeur
prenait ses ordres de Berlin et n'arrêtait pas de téléphoner à ses
supérieurs. Les militaires pendant ce temps menaçaient d'investir la
mission diplomatique. Il y avait vraiment de la tension.
L.P : Des dispositions particulières
ont-elles été prises par la chancellerie ?
Mme D.O : Le Ministre des Affaires Etrangères d'Allemagne (Joshka
Fisher : Ndlr) a téléphoné à son Ambassadeur. Il y a eu beaucoup
d'échanges au plan diplomatique pour signifier aux autorités de Côte
d'Ivoire d'empêcher les militaires de franchir le portail de
l'Ambassade d'Allemagne. Il n'empêche, les militaires continuaient
leurs allers et venues sans arrêt. Ils venaient par intervalles secouer
le portail de l'Ambassadeur pour exiger que nous soyons livrés. Ils
repartaient puis revenaient. Ils faisaient vraiment pression sur nous.
Alassane était en permanence au téléphone avec Renaud Vignal,
l'Ambassadeur de France à l'époque, avec le Ministre de la Défense (Lida
Kouassi : NDLR) et le Chef d'Etat Major (Doué Mathias : NDLR).
L.P : Qu'a fait l'Ambassadeur Renaud
Vignal ?
Mme D.O : Plusieurs personnalités politiques à Paris ont été
alertées et nous ont promis de tout faire pour nous sortir de cette
situation. J'éviterais de les citer par souci de discrétion.
Entre temps, les militaires devant le portail menaçaient à nouveau
d'investir l'Ambassade. Il était 22 heures 30. C'est ainsi que mon
époux m'a prise de côté. Il m'a dit ceci : "je sais ce qu'ils
ont fait chez Guéi, ce qu'ils ont fait à toute sa famille. Je ne veux
pas que la même chose vous arrive ici. Nous somme ici 16 personnes avec
l'Ambassadeur et sa femme. Je préfère aller me rendre". Il
voulait se livrer pour nous protéger.
C'étaient des moments très difficiles, les plus difficiles... Je me
suis opposée à sa démarche. Sinon, nous partirions à deux, lui ai-je
dit. Monsieur et Madame Toungara nous ont beaucoup aidé à traverser
ces moments. Ils se sont interposés aussi. Eux aussi ont dit :
"nous ne sommes pas d'accord. On reste ensemble ou c'est ensemble
qu'on y va". Des moments vraiment douloureux où Alassane est
carrément venu me faire ses adieux... (elle s'arrête de parler un
moment au bord des larmes, puis se reprend).
Renaud Vignal, entre temps, a téléphoné pour dire: " Je viens de
recevoir un appel du Président Chirac. Il me demande d'aller vous
chercher moi-même". Alassane a répondu simplement : "je vous
en remercie. J'espère que quand vous arriverez, je serai encore en
vie"... Nous étions vraiment à deux doigts du pire.
L.P : Renaud Vignal est-il venu
finalement vous chercher ?
Mme D.O : A minuit 45, Renaud Vignal est effectivement arrivé. Il a
pénétré dans le parking de l'Ambassade. Sa voiture était conduite
par un gendarme français. Il nous a fait mettre des gilets pare-balles.
Nous avons été installés dans sa voiture. Lui, était devant, nous,
à l'arrière. Il a été extraordinairement courageux et il nous
protégeait de tirs possibles, en se mettant en travers entre ses
agresseurs éventuels et nous. De chez l'Ambassadeur d'Allemagne à la
résidence de France, il fallait passer tous les barrages devant la
Présidence ivoirienne. Cela a été difficile. Notre cortège était
composé d'un char ivoirien qui ouvrait la marche. L'Officier qui
commandait ce char le faisait apparemment sans beaucoup de cœur car il
avait des instructions de son ministre. Ils sont venus nous chercher
avec deux voitures, celle de l'Ambassadeur dans laquelle nous étions,
ainsi qu'un autre véhicule qui a pris la famille Toungara et les
collaborateurs qui nous accompagnaient...
L.P : Entre le coup de fil de M. Vignal
et votre transfert à la résidence de France, pourquoi s'est-il
écoulé tant de temps ?
Mme D.O : A cause du couvre-feu, M. Renaud Vignal ne pouvait pas venir
nous chercher sans escorte militaire ivoirienne. C'est ce qui a mis du
temps. Il nous a expliqué qu'il ne nous déplacerait pas tant qu'il
n'était assuré de notre sécurité.
L.P: Aviez-vous pris des précautions
avant de quitter votre résidence ? Etes-vous partis avec quelques
affaires ?
Mme D.O : Rien pratiquement. Nous avions nos téléphones portables. Moi
dans une robe d'été avec des petites sandales et Alassane en chemise,
jeans et tennis. C'est avec cela que nous sommes partis. C'était tout
notre patrimoine. Nous avons tout laissé.
D'ailleurs, de l'Ambassade d'Allemagne, nous avons assisté au pillage
systématique de notre maison. On voyait les gens aller et venir avec
des camions, prendre des meubles, des appareils électroménagers...
Tout cela sous nos yeux. Ensuite, dans la nuit du Samedi 21 Septembre,
il y a eu l'incendie de la maison. Ce qui est triste, c'est de savoir
dans quel état est notre maison aujourd'hui. Il n' en reste qu'un champ
de ruines. En dehors du mobilier, qui a été pillé, tout a été
saccagé volontairement : les portes, les fenêtres, les sanitaires, les
carrelages, ainsi que tous nos souvenirs - j'avais emmené en Côte
d'Ivoire la plupart de nos meubles de famille, des objets anciens que je
tenais de ma mère, ainsi que ceux ramenés de nos voyages et surtout
les photos de nos enfants, lorsqu'ils étaient tous petits.. Pourquoi
tant de haine, tant de méchanceté ? Je ne me l'explique pas. Nous
n'avons rien fait qui puisse mériter cela .
Pire que tout, l'aide de camp d'Alassane, le Capitaine Dosso, a été
sauvagement torturé puis assassiné alors qu'il essayait de nous
rejoindre. Ce brillant jeune homme de 35 ans était fiancé et devait se
marier avant la fin de l'année.
LP: A quoi ressemblait une journée à la
résidence de France ?
Mme D.O : Nous y étions très bien traités. Pour les repas, le
cuisinier nous demandait ce que nous voulions. J'ai pu avoir un
ordinateur portable pour me remettre à travailler. Au début, nous ne
nous connaissions pas, puis nous sommes devenus des amis. La
cohabitation nous a rapprochés. On se réveillait le matin. Alassane se
réveillait tôt. Il prenait le petit déjeuner et écoutait la radio.
Ensuite, il travaillait sur des dossiers qu'on lui amenait. Moi, je
travaillais sur l'ordinateur. Je prenais contact avec mes collaborateurs
pour suivre un peu mes affaires. A midi et demi, nous écoutions la
radio. Après c'était le déjeuner. Ensuite, soit on était sur
l'ordinateur, soit on se reposait, soit on faisait un peu de sport.
Alassane marchait beaucoup et moi je faisais de la natation.
A 18 heures 30, nous nous retrouvions. On parlait un peu. On prenait
l'apéritif puis nous allions dîner. Après
nous discu tions. C'était parfois des dis cussions un peu
philosophiques, ou alors nous regardions un film. Bien
entendu, le cœur était lourd, nous étions dans l'incertitude. Nos
familles, surtout nos enfants étaient inquiets et téléphonaient pour
prendre de nos nouvelles. Moi, je me sentais de plus en plus mal. Je
faisais des crises de paludisme à répétition.
Question : Qui a décidé de votre
exfiltration le 28 novembre ?
Mme D.O : Un mois avant, l'Ambassade nous demandait si nous voulions
partir. Nous ne voulions pas gêner nos hôtes. . Donc Alassane a donné
son accord pour une exfiltration. Mais la veille de l'opération, il y a
eu un problème : l'Ambassadeur est arrivé et nous a dit que Paris
souhaitait qu'Alassane fasse une lettre par laquelle il s'engageait à
ne pas déstabiliser son pays. Il pourrait ainsi être exfiltré sur la
France. Alassane a répondu que cela était insultant, qu'il avait
déjà été en France en exil et qu'il n'en avait pas pour autant
déstabilisé son pays. Il a souligné qu'il ne comprenait pas qu'on lui
demande cela. A cette condition, il a dit qu'il refuse d'être exfiltré
et d'aller à Paris.
Mais il a demandé aux Français de bien vouloir le déposer à Kong,
chez lui. L'Ambassadeur était apparemment très, très embarrassé. Il
a répondu que c'était embêtant car Kong, c'est chez les mutins.
Alassane lui a répondu que Kong, c'est d'abord chez lui. Le projet
d'exfiltration a été suspendu jusqu'à l'arrivée de Dominique de
Villepin. Et comme j'étais souvent malade, Alassane a convenu avec
l'Ambassadeur, à mon insu, de me faire partir. J'aurais pu partir
avant, mais je ne voulais pas. Ils voulaient me mettre dans un avion.
Mais le jour de l'arrivée de Dominique de Villepin (le Ministre des
Affaires Etrangères français : Ndlr) des militaires français ont
aussi débarqué par bateau. Ils étaient en treillis. Ils sont arrivés
vers 9 heures à la résidence de France par la lagune. On nous a fait
croire d'abord que c'était pour la sécurité de M. de Villepin. Cela
nous semblait logique. En fait, il s'agissait d'un commando spécial,
entraîné pour les prises d'otages. Ils venaient préparer le terrain
mais nous ne le savions pas. A 13h10, ils font irruption à la
résidence, sans prévenir, alors que nous regardions les actualités.
Et ils disent : "Monsieur le Premier Ministre Ouattara, sur ordre
du gouvernement français, nous venons vous exfiltrer. Vous êtes sept.
Nous vous donnons vingt minutes pour vous préparer. Prenez peu
d'affaires". Nous avons enfoui quelques affaires dans une valise.
Ils nous ont conseillé de nous vêtir de manière appropriée :
pantalons, chaussures plates, ce que nous avons fait. Ils nous ont pris
nos téléphones, pour éviter les communications par mesure de
sécurité. Ils ont mis tous les employés de la maison sur la terrasse,
surveillés par un militaire armé. C'était impressionnant. Ils
voulaient par précaution, empêcher les gens de la maison de
communiquer avec l'extérieur.
Les militaires français nous ont étiqueté. A chacun, un numéro.
Alassane était numéro un. Ils nous ont demandé de manger quelque
chose avant de départ pour éviter le mal de l'air. Puis, pendant
quinze minutes, ils nous ont expliqué ce qu'il fallait avoir comme
attitude pendant l'opération : se tenir en file indienne avec un
commando entre chaque personne et obéir aux consignes.
L.P: Par quel moyen avez-vous quitté
l'Ambassade ?
Mme D.O : A 14h30, un hélicoptère est arrivé. Il a atterri à
l'arrière en laissant tourner les moteurs. Nous y sommes montés comme
prévu à la suite les uns des autres. Et là, c'était le moment le
plus dangereux car lorsque l'hélicoptère s'est levé, les portes
étaient ouvertes et des armes étaient brandies, des kalachnikovs mais
aussi des auto mitrailleuses pour la riposte car il n'était pas sûr
que nous ne soyons pas attaqués. Un deuxième hélicoptère nous a
rejoint en l'air. Il s'est mis à droite pour assurer la sécurité.
C'était impressionnant mais c'était bien organisé, comme dans un
film.
L.P : C'est vrai qu'aucun officier
français ne vous a prévenu de cette exfiltration avant ?
Mme D.O : Non, absolument pas. Je crois que les autorités françaises
avaient souhaité garder le plus grand secret pour notre sécurité.
C'est grâce au Président Chirac et à Dominique de Villepin que nous
sommes en vie aujourd'hui.
L.P : De l'hélicoptère, où est-ce que
vous êtes emmenés ?
Mme D.O : Nous nous posions nous aussi la question. Yamoussoukro,
Accra... ?Nous savions que la destination finale, c'était Libreville,
à l'invitation du Président Bongo. Après trente minutes de vol, avec
des gilets pare-balles qui pesaient une tonne, nous avons atterri dans
une clairière au milieu d'une plantation d'hévéas, en territoire
ivoirien. Où exactement ? Nous ne saurions dire. Il y avait un Transall
qui nous attendait, un avion militaire français. Sous une pluie
battante, nous sommes sortis de l'hélicoptère pour aller vers le
Transall en trois minutes à peine. De là, il nous a fallu quatre
heures et demie pour arriver à Libreville, avec le sentiment d'être
enfin en sécurité.
L.P : Y a-t-il eu des moments où votre
époux ou vous avez décidé que M. Ouattara se retire de la scène
politique après cet épisode ?
Mme D.O : Cela n'a jamais été envisagé. Les adversaires d'Alassane ne
comprennent peut-être pas qu'il a un idéal. Il n'a rien à prouver.
Professionnellement, il a démontré ses capacités par de nombreuses
fonctions qu'il a occupées
Mais son combat aujourd'hui c'est un idéal. Et cet idéal, on ne pourra
pas le lui enlever. Quant à moi, j'aime mon époux et je sais que pour
qu'il soit heureux, il faut qu'il réalise cet idéal. Beaucoup de gens
ont confiance en lui. Une grande partie de la population lui fait
confiance. Il ne peut donc pas se retirer de la scène politique à
cause des intimidations.
Je suis peinée de la manière dont les choses se sont passées. Je
n'imaginais pas que les gens soient capables d'une telle animosité. Je
prie Dieu pour que les uns et les autres se retrouvent, afin qu'on
n'assiste plus jamais à de telles choses.
M.S.
L'histoire d'un entretien
Il ne s'agissait pas d'une interview.
Tout au plus "une conversation au coin du feu", une épreuve
psychanalytique pour évacuer et se soigner de l'angoisse, des souvenirs
d'une période douloureuse de la vie. Cette conversation au coin du feu
avec Mme Ouattara a eu lieu le lundi 20 janvier à 16 heures dans un
bureau luxueux de la rue Mérimée, place Victor Hugo, dans le seizième
arrondissement de Paris. Sa publication était soumise à des conditions
que d'avance nous avons acceptées. Sa diffusion n'est acquise
qu'aujourd'hui, lundi 14 avril 2003, trois mois après. Entre temps, que
de pourparlers, d'argumentaires pour vaincre surtout les réticences du
président du RDR qui rechigne à voir son épouse aux avant postes d'un
débat politique rude et impitoyable. C'est principalement pour cette
raison que "cette conversation au coin du feu" est demeurée
longtemps dans les tiroirs. Comme Houphouët, ADO s'efforce de
soustraire sa famille de la scène politique. Pas de mandat électif,
pas de meeting, pas d'interview, autant que possible.
Cette première sortie de Dominique Ouattara sera-t-elle la dernière ?
Cela n'est pas impossible. En attendant, cette conversation aura valeur
de témoignage pour l'histoire. Un témoignage sur le vrai visage du
régime de Laurent Gbagbo. Là seulement était l'objectif de cet
exercice.
M.S.
Démocratie sans opposant
"Depuis que Laurent Gbagbo est au
pouvoir, on peut parler... on peut dire quand on n' est pas
d'accord...". Ainsi s'exprimait Mme Ehivet Simone Gbagbo, fin mars
devant une des nombreuses délégations de femmes venues lui rendre
visite au Palais présidentiel. Tout cela pour dire que le régime
frontiste est un régime de démocratie et de liberté. La première
dame, il faut en convenir, a bien besoin de le marteler puisqu'aux yeux
de nombreux concitoyens, la démocratie et la liberté ne sautent pas
aux yeux. Sous Laurent Gbagbo, on tue l'opposition et les opposants, au
sens propre comme au sens figuré. Alassane Ouattara en est à subir sa
seconde tentative d'assassinat. D'abord le 26 octobre 2000, le jour de
la prestation de serment de Laurent Gbagbo et de la découverte du
charnier de Yopougon. Ensuite le 19 septembre 2002, dans la foulée de
la crise armée qui déchire le pays depuis, des miliciens proches du
pouvoir frontiste ont encore essayé de supprimer l'opposant
récalcitrant. La première fois, son crime était d'avoir contesté
l'installation du nouveau pouvoir et réclamé de nouvelles élections.
La seconde fois, il était accusé, après le Général Guéi Robert,
d'être le commanditaire de la tentative de coup d'Etat manqué. Le
pouvoir frontiste avait-il des preuves ou même un début d'indices
concordants ? Naturellement pas.
Pour un commanditaire d'insurrection, ADO avait une drôle d'attitude :
au-delà de son calendrier (voyage aux Etats Unis prévu pour le samedi
21 septembre pour les Assemblées annuelles du FMI et des réunions de
l'Institut international de l'Afrique), le Président du RDR, son
épouse et leurs protégés étaient tranquillement en train de
déjeuner à leur résidence de Cocody-les-Ambassades quand des chars de
l'Armée en défonçaient le portail. La suite, tout le monde la
connaît. Ouattara, à la différence de Guéi Robert, dont la
culpabilité n'a toujours pas été prouvée malgré son exécution, n'a
eu la vie sauve que parce qu'il résidait à proximité d'une résidence
d'Ambassadeur. Rien de plus. Il s'est réfugié chez l'Ambassadeur
d'Allemagne, puis à la résidence de France. Sa maison a été pillée
puis incendiée. Tout cela en dépit du fait que le ministre de la
Défense de l'époque (Lida Kouassi) et le Chef d'Etat major (Doué
Mathias) aient été officiellement saisis de la situation.
Qui a donc donné l'ordre d'assassiner ADO ? Qui a donné l'ordre
d'exécuter Guéi Robert, dont le Premier ministre Affi N'Guessan a dit
qu'il est tombé sur le théâtre des opérations "alors même
qu'il allait à la télévision pour se proclamer Président de la
République" ? Des militaires, éléments dits incontrôlés,
peuvent-ils seuls prendre une décision aussi grave ?
Au figuré, Laurent Gbagbo a également essayé, au détour de la crise
actuelle, de broyer son opposition. A l'aide d'un manichéisme bien
ciblé, la scène politique a été artificiellement divisée par les
frontistes en deux blocs : les partisans de la République (de Laurent
Gbagbo) d'un côté ; ceux de la rébellion, les hors la loi, de
l'autre. D'un côté, la protection et la sécurité des forces de
sécurité de l'Etat et de l'autre, à terme, les menaces physiques et
une exécution possible par des escadrons de la mort. L'opposition avait
donc le choix : se soumettre ou disparaître. Voilà l'état selon les
frontistes.
L'état de terreur cependant a un nom et une justification : le défaut
de légitimité et la minorité chronique dans le microcosme politique
ivoirien. Beaucoup d'observateurs avisés pensent en effet que Laurent
Gbagbo ne gagnerait jamais une présidentielle ouverte et transparente
contre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Je suis de leur avis.
C'est pour cette raison-là que Laurent Gbagbo, comme tout autocrate qui
s'ignore, veut une démocratie sans opposants. C'est pour cette raison
aussi que Ouattara, son épouse, certains de ses collaborateurs et leur
famille ont été à un cheveu d'être exécutés le 19 septembre 2002.
Comme Robert Guéi. Cet entretien avec Mme Ouattara ne manquera pas de
susciter des réactions des porte-faix du pouvoir. Normal. Les
consciences sont si chargées.
M.S.
Traits d'esprits
Pyromane et pompier
Sur son ordre les hélicos ont décollé.
Les canons se sont mis à tonner. L'Ouest est à nouveau. A feu et à
sang. La contagion gagne. Centre, Ouest puis Est. Les fronts
s'embrasent. Du haut de sa frondaison, il intervient à nouveau. Que les
canons se taisent ! Faiseur de guerre. Faiseur de paix. Ce
"christ". Un pyromane. Qui se donne des allures de pompier.
Al Séni
Gouvernement de réconciliation nationale
Cinq ministres de la rébellion à Abidjan depuis hier
Cette fois-ci semble être la bonne. Le
processus de réconciliation nationale a pris de nouvelles allures
après la bordée de plomb qu'il a encaissée en fin de semaine
dernière avec la reprise des combats sur plusieurs fronts.
Depuis hier, en effet, la rébellion a redécouvert la chaleur
abidjanaise. Cinq ministres des Forces nouvelles sont arrivés à
Abidjan vers 16h 00 mn. Après un week-end de tractations au sommet, les
mouvements rebelles ont consenti à laisser venir cinq de leurs
ministres pour occuper leurs postes. Ainsi, MM. Roger Banchi (MPIGO),
ministre des Petites et Moyennes entreprises, Youssouf Soumahoro (MJP),
ministre de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle,
le Colonel-Major Issa Diakité, ministre de l'Administration du
territoire, Dosso Moussa, ministre de l'Artisanat et de l'Encadrement du
secteur informel, Koné Mamadou, ministre de la Recherche Scientifique,
tous trois du MPCI, sont arrivés à Abidjan. Ils ont embarqué à bord
d'un avion militaire de type Casa appartenant à l'armée française.
C'est vers 15 heures que les cinq ministres ont dit "au
revoir" à Bouaké. Dans l'avion, se trouvaient des soldats de la
Force Licorne, de l'ECOMICI et un émissaire du premier ministre Seydou
Diarra, M. Alain Donwahi, conseiller à la sécurité et au Sport.
L'avion qui les transportait a directement atterri au 43e BIMA d'Abidjan
Port-Bouët.
Surprise de taille, il se trouve que les ministres rebelles n'ont pas
avec eux, les combattants de leurs mouvements respectifs qu'ils avaient
pourtant réclamés pour assurer leur sécurité. Après de longs
échanges avec la Commission spéciale créée pour statuer sur la
question, il a été décidé que la sécurité des ministres de la
rébellion serait assurée par les gendarmes français et les soldats de
la CEDEAO. Seulement, quatre responsables de la rébellion à Bouaké
ont embarqué dans l'avion militaire pour Abidjan. Il s'agit du Colonel
Bakayoko Soumaïla, Commandant en second des opérations militaires du
MPCI, du Capitaine Sam, de Ouattara Daniel et du Commissaire Ouattara,
tous spécialistes, nous dit-on, des questions de sécurité. Ce sont
eux qui auront à coordonner la sécurité et les déplacements des
ministres des Forces nouvelles à Abidjan. juste après leur descente
d'avion, les ministres ont eu une séance de travail avec le Premier
ministre Seydou Diarra
Déjà ce matin, les cinq ministres doivent procéder aux différentes
passations des charges dans leurs ministères respectifs. Pour des
questions de sécurité, les passations des charges auront lieu, toutes,
à la Primature. Les ministres sont tous logés à l'Hôtel du Golf
(Riviera) où seront installés leurs bureaux avant que ne soient faits
les derniers réglages. Quant aux autres ministres des Forces nouvelles,
Guillaume Soro (Communication), Tuo Fozié (Jeunesse et service civique)
Gueu Michel (Sports et Loisirs), Messamba Koné (Victimes de guerre),
ils doivent rejoindre les "éclaireurs" probablement le
mercredi pour certains, et en fin de semaine pour les derniers.
Intervenant sur RFI samedi, le ministre Guillaume Soro avait dit les
raisons de la présence des ministres à Abidjan : "Marcoussis
prévoit que nous prenions notre place dans le gouvernement. Notre
objectif est d'être à Abidjan. Notre objectif est de demeurer inscrits
dans le processus de réconciliation". Poursuivant sur la question
de la sécurité, le Secrétaire général du MPCI qui avait déjà
repoussé la venue de son mouvement à Abidjan en invoquant des
dispositions d'ordre pratique, de manque de confiance, a souligné :
"Bien entendu, il n'y a pas de sécurité à 100 %. Les combattants
iront à leurs risques et périls".
En fin de week-end dernier, le Chef de l'Etat dont plusieurs partisans
restent farouchement opposés à la présence des rebelles à Abidjan
avait publié un communiqué pour demander aux ministres des Forces
nouvelles de rejoindre leurs postes et se mettre au service de la
Nation. Hier pourtant, des dizaines de "jeunes patriotes" qui
prennent les instructions à la Présidence de la République, ont
encore posé des barricades au niveau du Corridor Nord de Yopougon,
disant vouloir "empêcher l'arrivée des rebelles à Abidjan".
Charles Sanga
Yao Yao jules était à Bouaké, hier
C'est une première depuis le 19
septembre 2002. Des Officiers supérieurs des Forces armées nationales
étaient à Bouaké, dans le fief du MPCI, hier dimanche. Conduite par
le Lieutenant-Colonel Yao Yao Jules, cette délégation de cinq
militaires fait partie de la Commission spéciale mise sur pied après
la récente rencontre entre Seydou Diarra et Guillaume Soro à Accra
pour étudier les questions sécuritaires pour les ministres issus des
Forces nouvelles. Avec le Lieutenant-Colonel Yao Yao Jules, se
trouvaient le Colonel Yapo Kouassi, les Lieutenants- Colonels Kouassi
Clovis, Alassane Diallo, Kouassi Patrice. Ils étaient à Bouaké pour
discuter des modalités pratiques de la sécurité des ministres du MPCI,
du MPIGO et du MJP. En l'absence du Colonel Michel Gueu et du Sergent
Chérif Ousmane, membres de la Commission (actuellement au front à
l'Ouest), c'est le Colonel Bakayoko Soumaïla et le Capitaine de
Corvette Djakaridja, qui ont discuté avec la mission des Forces armées
nationales. Selon nos informations, l'ambiance fut chaleureuse et
cordiale entre les Officiers supérieurs qui se sont combattus hier. De
chaleureuses poignées de mains ont marqué la séparation avant le
décollage du Casa de l'opération "Licorne". Les
délégations se sont mises d'accord sur le fait que la sécurité des
ministres MPCI, MPIGO et MJP sera l'affaires exclusive des forces
françaises appuyées par celles de la CEDEAO.
C.S.
Fofana Zémogo, à propos de la
sécurité des ministres de la rébellion :
"Il faut faire confiance aux forces françaises et à la CEDEAO"
"La confiance entre les Ivoiriens
s'est dégradée. Dans un premier temps, il faut qu'ils fassent
confiance ensemble aux forces de l'opération "Licorne" et à
celles de la CEDEAO. Et il y a un groupe de contact au niveau des FANCI
qui est en liaison avec leurs homologues des "Forces
nouvelles". Ils travaillent ensemble et les travaux avancent
relativement bien".
(Source RFI)
Sur une col
L'appât et le poisson
"Il n'y a pas de sécurité à 100
%, nos combattants iront à Abidjan à leurs risques et périls".
Hier, Soro Guillaume a lâché ces mots, certainement la gorge un peu
nouée d'amertume. Le Secrétaire général du Mouvement patriotique de
Côte d'Ivoire annonçait à l'occasion, l'arrivée à Abidjan des
ministres issus de la rébellion, pour procéder aux passations des
charges qui leur ont été confiées dans le cadre du gouvernement de
réconciliation nationale. C'est un peu la mort dans l'âme que le
responsable politique du MPCI parle de ce retour qui se situe quelques
jours après la reprise des combats dans l'Ouest du pays. Reprise des
combats dont tout le monde sait qu'elle n'est que le résultat du bon
vouloir du Président Gbagbo qui, violant le cessez-le-feu, a lancé la
semaine dernière, ses redoutables hélicoptères MI-24 contre les
positions rebelles à Bin-Houyé, Tiépleu et Danané, faisant des
dizaines de victimes parmi les populations civiles. L'erreur qu'il ne
faut pas faire, c'est de croire que l'ancien opposant fait dans une
sorte de dilettantisme stratégico-militaire lorsqu'il frappe des
positions adverses en dépit du cessez-le-feu. Gbagbo sait bien ce qu'il
fait. Et il le fait en professionnel. Semer le trouble au sein de ses
adversaires, les amener à commettre l'erreur de reprendre la guerre
totale sur tous les fronts, escomptant ainsi les mettre dans l'embarras
face aux forces tampon de l'opération "Licorne" et de l'Ecoforce,
et prendre ainsi la situation à son profit. Voilà ce que veut Gbagbo.
L'attaque de la semaine dernière n'avait cependant, qu'un objectif
immédiat : empêcher les ministres issus de la rébellion de siéger au
gouvernement de réconciliation et contenter par la même occasion les
extrémistes de son camp dont un certain nombre s'agite déjà depuis
quelques jours en s'exhibant au corridor de Yopougon Gesco. Mais
surtout, faire du gouvernement Diarra un gouvernement boiteux dont
l'inanité serait ainsi établie. Quand Soro Guillaume parle donc de
sécurité qui n'est pas garantie à 100 % et de "risques et
périls" pour ses ministres, il a raison. Gbagbo a tellement
montré qu'il n'est pas digne de confiance et que son sobriquet de
"boulanger" est loin d'être usurpé, qu'un homme averti comme
Soro ne peut être dupe. L'ancien député de Ouragahio, pour leur faire
payer leur entêtement d'être venus au gouvernement malgré toutes ses
manœuvres, est capable -on ne le souhaite pas- de réserver des
surprises aux ministres de la rébellion une fois ces derniers à
Abidjan, de surcroît, regroupés dans un hôtel. Les forces commises à
leur protection pourraient n'y voir que du feu. Au sens propre du terme.
Les dernières professions de foi de Gbagbo sous forme de gage de bonne
volonté et d'appel à la paix et, surtout, d'invitation des forces
nouvelles à rentrer à Abidjan ne risqueraient de ressembler alors
qu'à un bel appât d'un pêcheur professionnel à un gros poisson.
Koré Emmanuel
Visite de soutien de Soro Guillaume à
Man
Les chefs militaires veulent reconquérir les villes perdues
Le Secrétaire général du MPCI, M. Soro
Guillaume, a effectué une visite de travail samedi dernier à Man. En
compagnie du Sergent Chérif Ousmane, Soro Guillaume est venu rencontrer
les responsables du MJP (Mouvement pour la justice et la paix) qui
contrôle la capitale de l'Ouest montagneux. Il a, à cette occasion,
exprimé le soutien de son mouvement aux autres composantes des Forces
nouvelles. Ces dernières qui font face aux attaques des soldats
gouvernementaux depuis plus d'une semaine dans la région de Danané ont
fortement apprécié cette visite du Secrétaire général du MPCI. Sur
les échanges qui se sont déroulés à la Préfecture, les différentes
délégations n'ont pas souhaité faire de déclaration. Mais, de
sources concordantes, les responsables du MPCI, du MJP et du MPIGO ont
passé en revue la situation à l'Ouest à la lumière de l'évolution
militaire de ces derniers jours. La résolution semble avoir été prise
de faire preuve d'intransigeance face aux attaques des loyalistes.
D'ailleurs, rompant avec le silence général qui a prévalu après la
réunion, le Sergent-chef Ousmane Coulibaly, chef des opérations
militaires à Man a annoncé une reconquête rapide des villes de
Zouan-Hounien et Bin-Houyé tombées la semaine dernière, aux mains des
gouvernementaux. Des renforts en hommes et en matériel étaient en tout
cas visibles, à Man ces derniers jours.
D. Al Séni
Rencontre entre les Dan et le chef de l'Etat
cet après-midi
Le contenu du discours divise les élus et cadres Dan
Une rencontre du chef de l'Etat avec les
ressortissants de l'Ouest du pays, en l'occurrence les populations
Yacouba est prévue cet après-midi. Quel discours faut-il lire à cette
occasion ? C'est pour répondre à cette préoccupation que les
populations Yacouba, se sont retrouvées hier matin à la salle des
fêtes de l'Assemblée nationale. Mais ceux qui sont accusés par leurs
frères Wê d'être leurs bourreaux à l'Ouest du pays ont eu bien du
mal à se mettre d'accord sur le contenu du discours à prononcer devant
leur hôte, le chef de l'Etat. Deux clans se sont affrontés. Celui de
ceux qui souhaitent que la déclaration soit dépourvue de tout aspect
politique. "Nos frères, les Wê, nous accusent de soutenir la
rébellion et surtout d'être leurs bourreaux. On parle même de
génocide Wê. Pourtant, depuis des années, nous avons toujours vécu
en bonne intelligence. Nous nous marions entre nous (...). Il s'agira,
au cours de la rencontre de demain (ndlr : aujourd'hui) avec le
Président, d'éclairer l'opinion nationale et internationale sur ce qui
se passe véritablement à l'Ouest. Il faut laisser de côté la
politique", soutiennent les partisans de cette thèse avec à leur
tête, Hervé Siaba, Conseiller de Gbagbo, appuyé par les militants FPI.
Cette proposition n'a pas été du goût de ceux qui estiment que le
face-à-face avec Laurent Gbagbo est le moment idéal de poser les vrais
problèmes. C'est-à-dire s'indigner contre le parti pris du couple
présidentiel dans cette crise. Ils évoquent en substance, les
accusations de Mme Gbagbo qui, recevant les femmes Wê, avaient
ouvertement déclaré que les Yacouba étaient de connivence avec les
rebelles pour tuer leurs frères Wê. En outre, ces derniers ne veulent
pas que l'on occulte l'assassinat de Guéi Robert, aux premières heures
de la rébellion.
En clair, "on ne peut pas rencontrer le chef de l'Etat dans le
contexte actuel et fermer les yeux sur les vrais problèmes", selon
un participant à la réunion. Cette thèse est celle des élus UDPCI et
des jeunes. Branle-bas dans la salle. Les partisans d'un discours
"pas politique" menacent de protester et de tenir séance
tenante un autre discours dans la salle. Un Comité de rédaction
devrait être mis sur pied pour préparer "le discours qui doit
être lu" devant Laurent Gbagbo. Pourtant, en situant le cadre de
la rencontre, M. Tia Koné, président de la Cour suprême qui avait à
ses côtés les ministres Mabri Toikeusse, Alphonse Douaty et Noutoua
Youdé, président du groupe parlementaire UDPCI, avait demandé que les
cadres parlent d'une seule voix. "Nous partons devant le chef de l'Etat
en tant que Dan. C'est-à-dire que nous devons être unis, et parler
d'une même voix. N'y allons pas en tant que UDPCI, RDR, FPI ou PDCI.
Car, il n'y a qu'un peuple Dan", avait-il averti. Mais ces
garde-fous posés par le président de la Cour suprême n'ont pu
empêcher des débordements.
Yves M. Abiet
Rentrée politique de la Jeunesse
Sociale-Démocrate
Climanlo Jérôme (Secrétaire général de l'USD) :
"la crise ivoirienne est une crise de confiance"
La rentrée politique de la jeunesse de
l'USD (Union des Sociaux Démocrates), le samedi 11 avril dernier à
Abobo (Centre d'Action culturelle), a été l'occasion pour le
Secrétaire général de ce parti, Jérôme Climanlo Coulibaly , de
faire savoir sa position sur la crise socio-politique et militaire que
traverse le pays depuis le 19 septembre 2002. Pour le professeur de
droit, cette crise tire son origine pour l'essentiel, dans la
composition des partis politiques en Côte d'Ivoire et dans le manque de
confiance qui mine la classe politique. "En 2001, quand nous sommes
revenus de la rencontre (entre des responsables politiques ivoiriens) de
Capetown en Afrique du Sud, je n'ai pas manqué de dire qu'il y a une
crise de confiance. Alassane a dit qu'il ne fait pas confiance à Gbagbo,
Bédié a dit qu'il ne fait pas confiance à Gbagbo, Guéi a dit qu'il
ne fait pas confiance à Gbagbo... Vous voyez, quand on ne se fait pas
confiance, voilà où nous en sommes arrivés. D'ailleurs, je vais citer
un auteur français Loisel qui disait : " On lie les bœufs par les
cornes. On lie les hommes par la parole". Vous savez, on est en
Afrique. Et chez nous, la parole donnée est sacrée, il faut la
respecter. Mais au FPI (dans ses alliances), on n'en a cure. Et cela
apparaît comme une tactique politique. Et on dit qu'il n'y a pas de
morale en politique. Je dis non. En politique, il faut une morale. Pas
de morale pas de politique. Et c'est ce que nous disons à l'USD",
a-t-il soutenu. Et de poursuivre : "Aussi, vous savez chez nous
ici, les partis politiques sont constitués sur une base ethnique. Que
ce soit au PDCI, au FPI, au RDR... c'est la même chose. On a fait des
alliances Akan-Malinké, Malinké-Wê, Akan-Wê, Wê-Malinké pour
gouverner ce pays. Et voilà le résultat aujourd'hui. Nous à l'USD,
nous disons qu'il faut se réunir sur une base idéologique et non
ethnique". Parlant des pressions faites sur Gbagbo par son
entourage dont a fait cas Gbaï Tagro (PRCI), Climanlo a été on ne
peut plus clair : "Je dis non. Je ne crois pas que sa femme (Simone
Gbagbo) et les "jeunes patriotes" aient une influence sur lui.
Gbagbo qui se dit lui-même un manipulateur ne peut pas se laisser
manipuler comme ça. Tout ce que les gens disent, ce n'est pas vrai.
Gbagbo adhère pleinement à ce que son entourage fait. Si Gbagbo
n'était pas d'accord, il aurait réagi autrement." Que faire alors
pour sortir de cette crise ? Pour lui, il faut agir maintenant. Il faut
passer aux actes (application des accords signés). "Ce sont des
actes qui vont ramener la paix et non les mots. L'objectif de la
politique, c'est de rendre les gens heureux. Gbagbo doit rendre les
Ivoiriens heureux. Et je ne crois pas que cela passe par la
guerre", a-t-il tranché.
A cette cérémonie d'investiture du Bureau Exécutif National de la JSD,
on a eu droit à une conférence sur le thème : "La crise
socio-politique en Côte d'Ivoire : situation et perspectives".
Pour le conférencier, M. Paul N'Dépo, les causes de cette crise sont
plus endogènes qu'exogènes. Il faut donc, selon lui, trouver une
solution à nos contradictions internes et mettre fin à cette guerre.
"La guerre n'arrange ni les rebelles ni le pouvoir.(...) Il faut
appliquer les accords librement signés à Marcoussis et à Accra. Que
les va-t-en-guerre laissent Gbagbo travailler", a-t-il préconisé.
M. Aka Modeste, le président de la JSD et son BEN ont été
officiellement investis ce jour par le Secrétaire général de l'USD
qui leur fait cette recommandation. "Il faut l'union dans tout ce
que vous ferez. Il faut l'union dans la réflexion, réfléchir pour
agir, agir pour construire. Il faut privilégier la force des arguments
et non l'argument de la force", a-t-il conclu.
Kossou Jean-Marc
Soupçonnée d'être de collusion avec le
MPIGO
L'épouse d'un proche de guei robert enlevée par la gendarmerie
Dame Cissé Youba née Marie Akoua
Amoikon vient d'inscrire son nom sur la liste, déjà trop longue, des
personnes enlevées par les forces de l'ordre depuis le déclenchement
de la crise, le 19 septembre 2002.
Samedi dernier, alors qu'elle se trouvait à son domicile, à Adjamé
non loin des locaux de la mairie, elle a reçu, vers 13 heures, la
visite d'hommes en armes. Des gendarmes arrivés à bord de deux
véhicules 4x4 et vêtus, pour certains, de tenues civiles et pour
d'autres de treillis avec des insignes qui indiquent clairement leur
appartenance à la gendarmerie nationale.
Après s'être assurés de son identité, les gendarmes ont embarqué
Dame Cissé Youba et l'ont conduite à la Brigade de recherches de la
gendarmerie nationale, au Plateau.
Quelques instants après, les gendarmes reviennent sur les lieux avec
Dame Cissé pour une perquisition de son domicile. Toute la maison est
fouillée de fond en comble. Sans rien trouver. Comme si cela ne
suffisait pas, les hommes en armes se sont rendus à son autre domicile
à Koumassi pour une autre perquisition. Là encore, les gendarmes ne
trouveront rien. Mais ils décident, malgré tout, de reconduire madame
Youba à la Brigade de recherches pour sa détention.
Mais au fait, que reprochent-ils à cette dame ? Selon ses proches, les
Forces de l'ordre soupçonnent Mme Cissé Youba née Marie Akoua Amoikon
de servir de relais entre son époux, M. Cissé Youba, ancien Chargé de
missions à la Présidence de la République, sous feu le Général
Robert Guéi et le mouvement rebelle, le MPIGO.
Il faut noter que M. Cissé s'était rendu aux USA en août 2002 et
devait regagner la Côte d'Ivoire en septembre de la même année. Mais
il a préféré rester aux Etats-Unis, à cause de la situation qui
prévaut dans le pays.
C'est lui qui est accusé, par les autorités militaires du pays, de
financer le mouvement de Félix Doh. Elles accusent également son
épouse d'organiser des réunions à caractère subversives.
Voilà donc qui rappelle à ceux qui croyaient que le temps des
enlèvements et autres exactions sur les populations était révolu,
qu'il n'en est rien du tout.
Issa Bamba
Secret...
Rififi à Akouédo
Le Sergent Oulaï Delafosse est le
"leader" du FLGO. Chef de la Garde rapprochée du Colonel
Bombet Denis, Commandant des Forces terrestres (COMTER), c'est au Camp
d'Akouédo, au Bureau du COMTER qu'il tient toutes les réunions avec
les rebelles libériens des Forces LIMA. Ce qui suscite actuellement la
grogne des militaires ivoiriens. Car, la présence des Forces LIMA remet
en cause tout le dispositif de cette unité. D'autant que le Sergent
Oulaï place ses hommes dans l'effectif d'Akouédo.
Au vu et au su de tous.
Reconstruction de la Côte d'Ivoire
ADO devant les étudiants américains ce matin
Le président du RDR , qui se trouve
actuellement au pays de l'Oncle Sam anime , ce matin à 10h, à
l'Université Johns Hopkins , sise sur le Massachusetts Avenue, à
Washington DC, une conférence.
Cette rencontre avec les étudiants américains a pour thème :
"Reconstruction de la Côte d'Ivoire : la part de la communauté
internationale". Le leader du RDR entend profiter de cette tribune
pour lancer un SOS pour la reconstruction de son pays. Il se prononcera
également sur le processus de réconciliation en cours et informera les
étudiants américains sur la crise que traverse la Côte d'Ivoire
depuis bientôt sept mois.
Rappelons que le président du RDR , qui conduisait une délégation de
son parti dans ce pays a été reçu à la Maison Blanche au Sénat et
au Congrès américains du 07 au 09 avril dernier.
Pendant son séjour, M. Ouattara a rencontré les "grosses
têtes" de la politique américaine. Vendredi, il a eu un
tête-à-tête avec le Vice-président de la Commission des Affaires
africaines du Sénat, M. Donald Paynes, pendant une heure d'horloge.
Devant cette personnalité réputée être l'un des membres les plus
influents de cette Commission en particulier et des Affaires africaines
en général, M. Ouattara a exposé sur la situation en Côte d'Ivoire.
En outre, il a évoqué la nécessité d'appliquer les accords de
Marcoussis, non sans insister sur le rôle de la communauté
internationale dans la résolution du conflit ivoirien. Sur ce point
particulier, ADO a demandé que l'Union Européenne pèse de tout son
poids.
Après avoir écouté son hôte, M. Paynes a fait part de ses
inquiétudes quant à l'évolution de la situation sur le terrain,
dominée par des actes de violence. L'auguste personnalité américaine
a annoncé qu'il écrira au Département d'Etat et saisira la Maison
Blanche.
Le leader du RDR a également profité de ce séjour pour rencontrer les
responsables et militants de son parti aux USA.
Avant-hier samedi, il a rencontré plus de 150 délégués du RDR à
Washington, venus de tous les Etats qui composent les Etats-Unis
d'Amérique. Après les avoir instruits, sur la situation ivoirienne,
ADO a demandé, aux nombreux militants et animateurs du parti, de
continuer à soutenir la cause défendue par le RDR, car il rêve d'une
Côte d'Ivoire démocratique et en paix. Pour ces militants, l'obstacle
à la réconciliation nationale et à l'application des accords de
Marcoussis n'est personne d'autre que Laurent Gbagbo lui-même.
Animé de mauvaise foi, le service presse et de communication de
l'ambassade de Côte d'Ivoire, à Washington, a tenté de dénaturer la
réalité en affirmant, que le président du RDR et sa délégation
n'ont pu rencontrer "ni Député, ni Sénateur" et que ses
interlocuteurs lui auraient demandé de rentrer au pays.
Yves M. Abiet
Seydou Diarra à Dakar pour remercier
Abdoulaye wade
Le Premier ministre ivoirien Seydou
Elimane Diarra a rencontré vendredi à Dakar le président sénégalais
Abdoulaye Wade pour lui transmettre "la reconnaissance du
gouvernement ivoirien", a rapporté la télévision nationale
sénégalaise.
"Je suis très heureux de voir le président Wade qui nous aide
beaucoup (...) je suis venu affirmer la reconnaissance du gouvernement
ivoirien pour tout ce que le président Wade fait pour nous", a
déclaré M. Diarra.
"Les choses ne sont pas faciles, mais avec le soutien de
personnalités telles que le président Wade, nous ne pouvons qu'être
déterminés dans notre action de réconciliation", a-t-il ajouté.
M. Diarra a toutefois reconnu que "remettre les Ivoiriens ensemble
n'est pas chose facile après six mois de guerre".
Mais, a-t-il ajouté, "il faut croire, il faut avoir foi en la
réconciliation (...) j'ai le réconfort et le soutien du président
Wade pour cette orientation" vers la réconciliation.
La Côte d'Ivoire tente de sortir d'une grave crise militaro-politique
de six mois avec notamment la formation d'un gouvernement de
réconciliation nationale incluant toutes les parties en conflit.
(Source : AFP)
Reprise du transport ferroviaire
Pourquoi le train doit aller à Ouaga
L'annonce de la réouverture prochaine de
la ligne de chemin de fer Abidjan/Ouagadougou a provoqué au sein de la
population de virulents commentaires et des réactions passionnées,
fondés pour la grande majorité sur un manque patent d'information.
Aussi le ministre d'Etat, ministre des Transports, juge-t-il nécessaire
et utile de mieux informer la population, afin que celle-ci perçoive le
bien fondé de cette mesure.
L'on a coutume de dire que la route précède le développement ; mais,
en réalité, c'est la mise en œuvre de l'ensemble des transports qui,
en permettant les contacts entre les hommes, les échanges de
marchandises et les flux financiers, initient et accélèrent le
développement. D'où la nécessité de faire revivre toutes les voies
de transport et de communication dans notre pays.
C'est donc sur la base de cette réalité, et en n'ignorant pas les
risques encourus, que le gouvernement de réconciliation nationale dans
son ensemble, à commencer par le Président de la République et le
Premier ministre, a décidé d'étudier et d'accélérer la possibilité
d'ouverture de la voie ferrée qui traverse notre pays du Sud au Nord,
ainsi que l'ouverture de toutes les voies terrestres, maritimes et
aériennes.
Le ministre des Transports, pour ce qui le concerne, et conformément à
la mission à lui assignée, ne fait que rechercher les voies et moyens
pour appliquer cette décision que partagent les plus hautes autorités
de l'Etat.
Les craintes de la population, notamment celles relatives aux problèmes
de sécurité et de défense, sont totalement justifiées. Le
gouvernement les partage, et il les a prises en compte.
En effet, nous croyons avoir compris que la partie de la population
hostile à cette décision redoute que le chemin de fer ne soit la voie
idéale d'acheminement de troupes et d'armes pour une invasion du Sud de
la Côte d'Ivoire.
Il convient donc de donner la bonne information quant aux enjeux et au
mode opératoire, afin que chacun comprenne le bien fondé de
l'opération en cours.
A - Pourquoi ?
Pour ce qui est de l'enjeu, il faut
savoir qu'il s'agit de la survie de notre économie, car l'ouverture des
routes et du chemin de fer constituera une bouffée d'oxygène pour
cette économie. Cette décision, hautement politique par essence, est
donc avant tout dictée par des impératifs économiques et sociaux qui
n'échappent à personne, puisqu'il s'agit de sauver la SIR, le Port
Autonome d'Abidjan, la SITARAIL, la SIPF, de nombreuses autres
entreprises ainsi que les entreprises de transport en général.
B - Comment ?
Quant au mode opératoire, il se
présente comme suit :
Pour les trains qui seront mis en service très bientôt, les convois ne
comporteront que des wagons plombés au départ d'Abidjan en présence
de représentants des douanes, de la gendarmerie, des FANCI, de la Force
de la CEDEAO et des Forces françaises. Des manifestes seront établis
avec tout le détail du contenu de chaque wagon. A chaque gare, les
wagons arrivés à destination seront dépotés et déchargés en
présence de toutes les parties, au vu du manifeste établi au
chargement. Cela sera valable dans le sens Sud/Nord, comme, au retour
dans le sens Nord/Sud. Dans la partie nord du parcours, des
représentants du MPCI se joindront au groupe de contrôle pour éviter
tout incident.
Dans le sens Abidjan/Ouagadougou comme au retour, la SITARAIL ne prendra
que des marchandises. Le trafic passager ne sera repris que beaucoup
plus tard, lorsque la situation en Côte d'Ivoire sera totalement
revenue à la normale. Le rail sera le facteur clé de la reconstitution
de la solidarité Nord/Sud et de l'intégration nationale.
C'est une équipe inter-ministérielle regroupant les Forces de
Sécurité et de Défense, ainsi que les opérateurs économiques, les
organisations professionnelles qui travaillent sur ce projet avec le
ministère des Transports.
Tous ont à cœur d'éviter à nos populations de probables agressions
émanant de hordes de rebelles ou de mercenaires débarquant du train
pour envahir et prendre Abidjan.
En conclusion, retenons que le train n'aura comme passagers que les
conducteurs et mécaniciens de SITARAIL ainsi que les éléments de
surveillance des FANCI, de l'ECOMOG, de LICORNE etc...
Il ne contiendra que des marchandises et elles seront déchargées sous
surveillance.
Nous invitons la population à faire confiance au Président de la
République, au Premier ministre, au gouvernement et aux FANCI, qui
suivent toutes ces opérations, et qui ne permettraient pas que leur
sécurité ne soit pas assurée.
Le ministère d'Etat, ministère des Transports, est tout autant
préoccupé par la réouverture ou le "dégagement" de tous
les axes routiers desservant l'ensemble de la Côte d'Ivoire.
Dans ce cadre, une réunion s'est tenue le mardi 8 avril 2003 au
ministère du Commerce, et elle associait toutes les administrations
concernées par le commerce et les échanges, ainsi que toutes les
centrales des opérateurs (commerçants, transporteurs, banques, etc)
La reprise normale des transport (route, fer, etc...) y a été
réclamée par tous les opérateurs économiques, ne serait-ce que pour
arrêter le flux des fermetures d'usines et d'entreprises afin de ne pas
créer des milliers de nouveaux chômeurs voués eux aussi au
désespoir.
Et que dire de toutes les populations des villes et villages traversés
par le train et dont une bonne partie des habitants vivait des échanges
avec les passagers des trains ?
C'est ainsi que le convoi expérimental envoyé le 08 avril a été
accueilli avec liesse et ferveur populaire dans toutes les gares où il
est passé. La situation bénéficiera également à l'Economie des pays
voisins et elle devra apaiser les esprits pour préparer la nécessaire
réconciliation entre la Côte d'Ivoire et ses voisins.
Le gouvernement parie sur l'avenir en anticipant sur le retour à une
paix définitive et générale.
Le ministère des Transports choisit d'être positif et hardi dans cette
tâche à lui confiée par le gouvernement, et mettra tout en œuvre
pour améliorer les conditions de vie des Ivoiriens en ce domaine, qui
est le plus qualifié pour rapprocher et réconcilier les peuples.
Il s'engage à veiller désormais à une meilleure information de la
population, pour ne pas la livrer à l'intoxication de personnes, qui de
toute évidence, ne veulent pas la réconciliation entre Ivoiriens.
Il n'y a donc vraiment pas de raison de déboulonner les "rails d'Anaky"
car ils porteront les "train de Diarra et Gbagbo" qui
rouleront pour une Côte d'Ivoire réunie et réconciliée, qui
redeviendra la locomotive de l'Afrique de l'Ouest.
Innocent Kobena Anaky
SOCIETE
Transport, éducation, administration
"La Journée continue" toujours en vigueur
A la faveur de la révision des horaires
du couvre-feu au mois de mars dernier, certains secteurs d'activités
ont repris les heures normales de travail. Mais bon nombre
d'entreprises, par sécurité, estiment qu'il faut maintenir "la
journée continue" pour permettre aux travailleurs de vite
rejoindre leur domicile.
"D'ici l'effectivité de la seconde rentrée prévue le lundi 06
janvier prochain, nous demanderons la révision des horaires du couvre
feu afin que les enseignements puissent se dérouler aussi bien le matin
que dans l'après-midi". Ces propos du ministre de l'Education
nationale tenus à la veille de la deuxième rentrée du 06 janvier 2003
à l'intention des élèves et enseignants déplacés des zones de
guerre traduisent clairement les difficultés dans cette période de
couvre-feu, en tout cas jusqu'à la révision des horaires en mars
dernier, dans le privé et l'administration publique. En effet, depuis
l'éclatement de la crise armée en Côte d'Ivoire, le gouvernement a
décidé d'instaurer un couvre-feu allant de 19 heures à 06 heures du
matin. Cette décision des autorités n'est pas restée sans
conséquences pour bon nombre de secteurs d'activités. Et l'une de ces
nombreuses conséquences est bien entendue la réduction des heures de
travail qui va même conduire certains patrons à instaurer la journée
continue. "Chez nous ici à la mairie de Treichville, nous avons
décidé de faire la journée continue. Nous commençons le travail à
7h30 pour l'arrêter à 15h30. Afin de permettre à tous les
travailleurs de rejoindre leur domicile tôt", explique Mme Elloh
Marie-Chantal.
Cette situation semblait bien plus meilleure que dans certains secteurs
comme la Société de distribution d'eau de Côte d'Ivoire (SODECI) et
la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE) où les clients pour le
règlement de leurs facteurs devaient se présenter devant les guichets
de 8h00 à 13h00. Au-delà de ces heures il n'y avait plus de service
"hormis ceux des services dépannage et entretien qui restaient un
peu plus tard", affirme M. Kouassi du Service facturation à la
CIE. Egalement pour la même raison, celle de permettre aux élèves et
aux enseignants de rejoindre leur domicile avant l'heure du couvre-feu
qui était prévu en son temps à 19h00. Le Directeur régional de
l'éducation nationale d'Abidjan avait au mois de décembre 2002 fait
circuler une note demandant aux Censeurs et autres chefs
d'établissement de fixer le début des enseignements à 8h00 et leur
fin à 16h00. Mais cette décision n'avait pas été suivie par bon
nombre d'établissements surtout du privé qui estimaient que les
emplois du temps avaient déjà été établis et qu'il était
impossible de les reprendre au risque de perturber le programme déjà
avancé des enseignements. Aussi, on estime que l'instauration du
couvre-feu de 19 heures à 06 heures du matin qui a conduit à
l'institution de la journée continue dans la quasi-totalité des
services publics, para-publics et privés n'avait rien d'avantageux.
Bien au contraire, les travailleurs ne parlent que d'inconvénients.
A la SODECI, M. Kouassi Jérôme nous a fait savoir que cette situation
à conduit aux mois de décembre et janvier derniers au licenciement de
plus d'une centaine de travailleurs. Les transporteurs ne sont pas en
reste dans la ligne des mécontents.
"Pour nous, il n'y avait pas d'avantages. Nous ne subissons que des
conséquences. Tenez-vous bien ! Avant l'instauration du couvre-feu,
nous travaillons de 04 heures 30 minutes à minuit et cela nous
rapportait des recettes de quarante-cinq mille francs voire cinquante
mille francs. Mais quand il y a eu le couvre-feu à peine nous
réalisons des recettes de quinze mille francs ou vingt mille francs.
Cela, parce que nos chauffeurs ne travaillaient que de 7 heures à 17
heures ou tout au plus à 18 heures", déplore M. Diaby Mema du
syndicat des transport terrestre.
Mais, ce calvaire que vivaient les travailleurs et les patrons est en
train de trouver une solution. En effet, à la mi-mars, suite à la mise
en place du gouvernement de transition et à un calme relatif sur les
différents fronts de combat, les autorités ont procédé à la
révision des horaires du couvre-feu allant désormais de 24 heures à
06 heures du matin. Toute chose qui laisse aux travailleurs une marge de
manœuvre considérable par l'accomplissement des tâches quotidiennes.
"Nous sommes très satisfaits des nouveaux horaires du couvre feu.
Car cela nous permet de travailler jusqu'à une certaine heure de la
nuit et d'améliorer nos recettes", se réjouit Keita Drissa,
chauffeur de "gbaka". M. Ouattara Moussa chauffeur de "wôrô-wôrô"
à Koumassi, ne dit pas le contraire : "Nous sommes heureux de
travailler de 06 heures 30 à 22 heures. Cela nous permet aujourd'hui de
boucler les recettes". Ces nouveaux horaires ont amené certaines
entreprises à revoir les heures de travail. A la CIE et à la SODECI,
les heures sont revenues à la normale.
"C'est une joie pour nous de retrouver notre ancienne façon de
travailler. Car cela nous permet de satisfaire tous nos clients et
surtout leur permettre de payer leurs factures à temps", déclare
Mme Dago Angeline Caissière à la CIE. Et de renchérir :
"Actuellement nous observons une pause entre 12 heures et 14
heures. C'est pénible pour nous de faire du non-stop".
S'il est vrai qu'avec la révision des heures du couvre-feu des
entreprises et administration fonctionnent aux heures normales de
travail, il n'en demeure pas moins que d'autres par mesure de sécurité
fonctionnent toujours selon le programme initié avec l'instauration des
horaires du couvre-feu. "Nous avons proposé à notre patron de
revenir aux heures normales de travail, c'est-à-dire de 7h30 à 12h00
et de 14h30 à 17h30. Mais il a refusé. Car selon lui, les conditions
de sécurité ne sont pas encore réunies pour que les employés
traînent longtemps dehors", confie M. Kassy Antoine, délégué du
personnel de Ivoire-Café. A la mairie de Treichville également, les
heures restent toujours en vigueur. "Pour le moment rien n'a
changé chez nous ici. Nous continuons de travailler de 8 heures à 15
heures", déclare Mme Elloh.
En outre, dans les cabinets ministériels rien ne semble avoir changé.
En dehors des ministres, des Directeurs de cabinet, des chefs de cabinet
et très souvent les Conseillers qui restent jusqu'à des heures
avancées, la plupart des travailleurs quittent les bureaux à partir de
16 heures.
"Chez nous ici l'heure d'arrivée, c'est 7 heures 30 et l'heure de
départ, c'est 16 heures. Nous ne voulons même pas que cela change pour
le moment. Car avec la situation d'insécurité, nous souhaitons vite
rejoindre nos domiciles", explique Mme Koné au ministère de
l'Environnement. En somme, le changement des horaires du couvre-feu (de
24 heures à 06 heures) n'a pas modifié considérablement les habitudes
des populations qui restent prudentes à cause de la situation qui est
encore fragile, surtout le problème d'insécurité.
Coulibaly Moussa
Caravane du pardon
L'Abbé Jean Sinsin veut que les rebelles demandent pardon publiquement
Les chrétiens catholiques de Côte
d'Ivoire ont lancé, avant-hier, à la Cathédrale Saint Paul du
Plateau, la Caravane du pardon, en vue du retour de la paix dans notre
pays.
Cette cérémonie a été marquée par une conférence animée par le
Père Jean Sinsin, enseignant à l'Université catholique de l'Afrique
de l'Ouest (UCAO). Et une messe dite par Monseigneur Joseph Aké,
Evêque auxiliaire d'Abidjan. Au cours de sa conférence fort
appréciée par les fidèles catholiques, avec à leur tête le Cardinal
Bernard Agré qui était de passage, l'Abbé Sinsin a rappelé les
affres de la guerre en Côte d'Ivoire. Il a ensuite mis un accent
particulier sur le sens du pardon. Un pardon divin afin de retrouver la
paix. "Est-il possible de nous regarder en face, de nous donner la
main ? Est-il possible de nous pardonner ?", s'est-il interrogé
avant de répondre : "pour retrouver la paix, il faut entrer dans
le pardon de Dieu". Ce pardon est celui prôné par Jésus-Christ
durant toute sa vie et même sur la croix où il a demandé à Dieu de
pardonner à ses bourreaux. L'Abbé Sinsin veut que l'on entre dans la
logique du pardon gage du salut de notre pays.
Au niveau spirituel il faut, selon lui, se tourner vers Dieu.
"Entrer dans la prière, nous éloigner de la tentation de la
xénophobie, de la tentation de ceux qui indiquent les maisons des
policiers, des gendarmes, des militaires... aux malfaiteurs". Au
niveau social, l'Abbé Jean Sinsin prône la vérité. Car le pardon est
possible, dit-il, par la vérité des faits, par la reconnaissance
publique des torts causés et leurs auteurs.
Toute chose qui, de son avis, va se faire avec la cessation des
hostilités et des destructions massives. Pour cette attitude, il
demande la réconciliation entre les ethnies. Mieux, l'Abbé Sinsin
souhaite que "les rebelles, rebaptisés "Forces
nouvelles", demandent publiquement pardon. Non pour les humilier,
mais ils doivent demander pardon pour leurs fautes, pour les vies
humaines qu'ils ont détruites". Il souhaite également la
réconciliation entre les communautés religieuses, entre les forces
politiques et entre les militaires. Pour conclure son exposé, le
Prêtre Jean Sinsin s'est interrogé : "Et si ce pardon ne venait
ni des uns ni des autres. Que faut-il faire" ? En guise de réponse
à cette interrogation, il demande qu'il faut absolument le pardon pour
détruire les gênes d'une nouvelle guerre. Il faut ouvrir une
fraternité nouvelle.
Le Cardinal Bernard Agré a, quant à lui, souhaité que les Catholiques
soient de véritables chrétiens, c'est-à-dire capables, eux-mêmes, de
pardonner au cours de la caravane afin de résister aux injures et
réussir leur mission. Mme Aka Anghui, qui a pris part à cette
rencontre "en tant que chrétienne catholique engagée", selon
ses propres mots, a pris le conférencier au mot pour demander aux
Ivoiriens de se remettre en cause et de faire preuve de discernement.
Aux catholiques, elle a demandé de ne pas être hypocrites puisque leur
Eglise, qui accompagne toujours les paroles des actes, ne l'est pas. Une
messe a mis fin au lancement de "la Caravane du pardon de l'Eglise
catholique".
Glodé Francelin
Fête des rameaux 2003
Les chrétiens célèbrent l'entrée triomphale de Jésus a Jérusalem
En l'an 33, le Seigneur Jésus-Christ
entre triomphalement à Jérusalem où il est accueilli par une foule
compacte d'hommes et de femmes, des tiges de rameaux en main. Cette
manifestation, à l'Eglise, est appelée "la Fête des
rameaux". A l'instar des chrétiens du monde entier, ceux de la
Côte d'Ivoire ont célébré les rameaux, hier, dans leurs Paroisses
respectives.
A la Paroisse Saint Raphaël de Vridi, les chrétiens Célestes de Côte
d'Ivoire avec à leur tête, le Supérieur évangélistes Ediémou Blin
Jacob, chef du diocèse de Côte d'Ivoire, ont commencé la
commémoration de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem par une
procession, avec des tiges de rameaux en main, à travers des artères
de la commune de Port-Bouët. Partis de la route de Vridi, ils ont
convergé en direction de leur temple où ils ont eu droit à la Messe
des rameaux. Celle-ci a été officiée par le Supérieur Ediémou Blin
Jacob lui-même. L'homme de Dieu a d'abord donné le sens des rameaux
qui rappellent la royauté de Jésus-Christ et sa passion. Ila aussi
demandé à Dieu d'avoir sa main sur la Côte d'Ivoire, afin que cesse
la guerre qui la secoue et l'attriste.
La Messe des rameaux a été aussi l'occasion, pour les chrétiens
célestes, de prendre la Sainte cène. Notons qu'à la veille déjà, le
Supérieur évangéliste Ediemou a lavé les pieds de tous les chargés
paroissiaux. A leur tour ils iront, dans leurs différentes paroisses,
laver les pieds de leurs fidèles et leur donner la Sainte cène, le
Jeudi saint. Ce dimanche des rameaux, la joie des chrétiens célestes
était à son comble avec la remise, au Supérieur Ediémou, du trophée
SAFAM - COM, le prix du même nom, du meilleur homme religieux de
l'année 2002, pour la recherche de la paix. C'est par les nominations
et les affectations des différents coordinateurs, chefs de régions...
que le culte des rameaux a pris fin.
A la cathédrale Saint Paul du Plateau, c'est l'Abbé Anoh Blaise,
Vicaire général de l'Archevêché qui a officié les cérémonies
commémoratives des rameaux. Il a béni les tiges de rameaux de ses
fidèles avant la procession partie de la statut de la Vierge Marie, à
l'entrée principale de la cathédrale jusqu'à l'intérieur de la
batisse. Dans son homélie, le serviteur de Dieu a demandé aux fidèles
catholiques d'être le réconfort de tous ceux qui les entourent. Il a
aussi prié Dieu pour tous ceux qui souffrent de la guerre et de
l'isolement. L'Abbé Anoh Blaise est également revenu sur le sens des
rameaux. Une fête qui a lieu le dernier dimanche avant Pâques. Et qui
marque le début de la Semaine sainte pendant laquelle l'on célèbre le
Chemin de croix , l'étape de la souffrance de Jésus-Christ.
G.F.
SPORTS
Football : Ligue des champions
(seizièmes de finale-aller) : Asec - AS Niamey (3-0)
L'Asec prend une bonne option
L'Asec d'Abidjan a réalisé, hier
dimanche, une bonne opération au stade Félix Houphouët Boigny en
battant l'AS Niamey du Niger (3-0) pour le compte du match aller des
seizièmes de finale de la Ligue des champions. Mais, que ce fut
difficile pour les "Jaune et Noir". Malgré la mauvaise
prestation des Nigériens visiblement en manque de condition physique,
les Mimos ont développé un jeu à la limite de la satisfaction. Pour
Aka Kouamé, le coach mimos, "l'essentiel était de réussir le
maximum de buts avant le voyage de Niamey pour le match retour. Ce qui
demande beaucoup d'effort, de concentration et de travail". Il a en
outre fait cas du nombre important de balles de but que ses joueurs
auraient pu concrétiser s'ils étaient efficaces et promptes en
attaque. Hier, il faut le dire tout net, les attaquants Mimos (Alassane
Koivogui, Sombo, Soga, Loukou Kouassi) n'ont pas donné la pleine mesure
de leur talent. Et il a fallu que le défenseur Lolo Igor Alexandre
prenne ses responsabilités (trentième minute) pour ouvrir le chemin
des buts aux Mimos. Suivant son exemple, le milieu de terrain, Beugré
Ahiba Hermane (quarante-quatrième minute) réalise le doublé pour l'Asec
avant la pause. Les Actionnaires relativement nombreux pour ce match,
peuvent pousser un ouf de soulagement. Pendant ce temps, les joueurs de
L'AS Niamey reçoivent les conseils de Yéo Martial. Rappelons que
l'ex-entraîneur des Eléphants fait office de Directeur technique
national au Niger. Et de retour des vestiaires, les Nigériens essayent
tant bien que mal de donner la réplique. Les offensives menées par
Idrissa Saïdou et Houessou Bernard inquiètent la défense mimos. Youan
Bi Gama, Doumbia Mamadou, Lolo Igor, Mahan Mondankan font échec aux
attaques de l'AS Niamey. Le match perd en intensité jusqu'à ce qu'à
la soixante-huitième minute où Mabéa Beauregard fait son entrée à
la place de Alassane Koivogui. Les velléités offensives de l'Asec sont
de plus en plus nettes. Et c'est un autre défenseur, Doumbia Mamadou
(quatre-vingt-septième minute) qui donne le coup de grâce à l'Asec.
Permettant ainsi à l'AS Niamey d'avoir une bonne marge de manœuvre
avant la manche retour.
Adam Khalil
Football : Coupe des vainqueurs de coupes
(seizièmes de finale-aller) :
Africa - Dyto de Lomé : 1-1
Les Aiglons ratent leur envol
La vingt-neuvième édition de la Coupe
d'Afrique des vainqueurs de coupes risque de tourner court pour les
Aiglons. Le samedi dernier, en match comptant pour les seizièmes de
finale aller, les "Verts et rouges" ont été contraints au
nul (1-1) par le représentant togolais, le Dyto de Lomé, au stade
Félix Houpouët Boigny. Et pourtant, quel ne fut pas l'engagement des
poulains de Gbonké Tia Martin dès l'entame de la rencontre. Avec
l'ouverture du score, à la septième minute par Dagbei Paul qui, à la
réception d'un tir de Komara Yacouba trompe le portier de Dyto de
Lomé, Salifou Safiou d'une talonnade. Dès cet instant, les Membres
associés qui s'attendaient à un festival de buts de leur équipe, vont
vite déchanter. Car successivement, N'Da Kouadio à la quatorzième et
à la dix-neuvième minutes, Komara Yacouba à la vingt-quatrième
minute, gâchent différentes occasions de corser l'addition. Maïna
Kadjovi, le coach de Dyto n'en demandait pas mieux. Il repositionne son
milieu de terrain qui fournit son attaque en ballons. Et sur une
offensive dans le temps additionnel, Mariko Seydou concède un corner.
Oudéhi Ikiloulou lève le ballon au point de penalty. Galley Yao yves,
à l'affût, obtient l'égalisation suite à une série de ratés de la
défense "Vert et rouge". C'est ainsi que l'arbitre gambien,
Sillah Malick, met fin à la première mi-temps. A la reprise, le coach
togolais impose un nouveau système de jeu à son équipe qui procède
par des contres. Gbonké Tia, lui, dans un 4-4-2 classique n'arrive pas
à deverrouiller ce bastion défensif togolais. Grah Congo, Togbé
Hugues et le capitaine Diomandé Lassina éprouvent d'énormes
difficultés à développer leur jeu, qui perd de sa saveur. Les
Aiglons, quasi-timorés, n'inquiètent pas l'adversaire qui tient le bon
bout. De ce fait, les Togolais se regroupent en défense pour protéger
leur cage. Ainsi, ce sera le statu quo jusqu'à la fin du match. Comme
on le constate, le Dyto obtient le match nul (1-1). Quant à Alain
Donwahi et ses protégés, ils ont tout simplement raté leur entrée
sur la scène continentale.
Ouattara Gaoussou
Propos de...
Maina Kadjovi (Entraîneur de Dyto)
"Nous nous qualifierons au retour"
"Au match retour, nous ferons tout
pour nous qualifier. Certes, l'Africa joue bien, mais nous allons nous
imposer chez nous. Nous n'avons pas le choix, si nous voulons continuer
l'aventure. Et mes poulains en sont conscients".
Yves Zogbo Junior (Vice-président
chargé de la Communication de l'Africa)
"L'équipe a un problème"
"La Coupe d'Afrique a ses vérités.
On a joué dix minutes et après le but, rien de plus. Les Togolais sont
venus pour jouer leur partition et ils l'ont réussie. Avec ce que nous
avons vu, il nous sera très difficile de revenir avec une victoire de
Lomé. Je crois que l'équipe a un problème qui n'est ni d'ordre
matériel ni d'ordre financier. Nous allons chercher la cause de ce
problème pour construire une bonne équipe".
Sanoussi Ikougbouyigbé (Capitaine de
Dyto)
"L'aventure de l'Africa est terminée"
"L'aventure de l'Africa est
terminée ici à Abidjan. Nous allons faire honneur au président qui
fait beaucoup pour l'équipe. Si nous devons sortir de la compétition,
ce n'est pas l'Africa qui va nous gagner. Mes camarades et moi allons
montrer, à l'Africa, que nous savons jouer au ballon, au match retour.
Ce que nous avons fait ici est un aperçu. L'Africa est une bonne
équipe, mais nous allons lui montrer que nous sommes forts".
Gbonké Tia Martin (Entraîneur de l'Africa)
"Nous avons encore nos chances"
"Il reste beaucoup à faire. Nous
allons remédier à ces insuffisances. La qualification est encore
possible au match retour. Nous avons nos chances. Il faut aussi
reconnaître que nous avons eu droit à une belle opposition. Le Dyto
est une très bonne équipe. Mais, nous y croyons toujours".
O.G.
Handball : Coupe nationale (8e de finale)
Le Rombo écarte l'Africa
Annoncée comme le choc des huitièmes de
finale de la coupe nationale de handball, l'opposition entre les
championnes de Côte d'Ivoire, le Rombo de Kpouêbo et l'Africa Sports
(dame) a été une rencontre peu enlevée qui a tourné à l'avantage du
Rombo (16-10). Dès l'entame, les deux formations affichent leur ferme
volonté de se qualifier pour les quarts de finale. Mais après une
première parité (1-1) et une seconde (3-3), Rombo impose sa
suprématie. Adoptant une défense en 1-5, les filles de Mme Akpa se
montrent très mobiles en attaque. Malgré les arrêts spectaculaires de
la gardienne Vert et Rouge, Kouassi Elisabeth, l'Africa part à la pause
avec un passif de sept points. Le score à la mi-temps étant de dix à
trois pour le Rombo. A la reprise, les filles de Paul Gogoua, gonflées
à bloc par leurs entraîneurs Akpa Guy et Thero Jean et galvanisées
par la présence du président central de l'Africa Alain Richard Donwahi
tentent de refaire leur retard. Dago Constance et ses camarades optent
pour une défense à neuf mètres. Ce qui déstabilise les filles du
Rombo qui passeront une dizaine de minutes sans inscrire le moindre but.
Contrairement à l'Africa qui ramène l'écart à quatre points (8-12).
Mais les filles de Dicko Souleymane se réveillent dans les dernières
dix minutes pour finalement remporter le gain du match (16-10). Une
victoire qui les qualifie pour les quarts de finale. Mais dans le fond,
elles n'ont pas vraiment convaincu. Dans les autres oppositions, le
Racing a battu son "frère" du WAC (26-20) quand les filles de
Tiassalé laminaient celles de Don Bosco (31-8). Cocody HBC2 n'a fait
qu'une bouchée Sport Plus de Yamoussoukro (28-15). Les militaires de la
SOA ont simplement pilonné Positive et le Red Star en a fait de même
devant Espoir (33-15). Quant à l'opposition entre l'AUC et Sport Plus,
elle fut arrêtée au moment où les jeunes de Yamoussoukro menaient par
13 à 8. Les protégés de MBo sont donc qualifiés pour les quarts de
finale.
Koné Lassiné
Maracana : Tournoi de la fraternité du
trésor
Les choses sérieuses ont commencé
Lancé le 05 avril dernier, le tournoi de
maracana du Trésor de Côte d'Ivoire est entré dans sa phase active le
samedi dernier. Au complexe sportif de la Brigade anti-émeute (BAE) à
Yopougon, neuf rencontres ont meublé cette deuxième journée de la
zone d'Abidjan. Poussés par la musique et les encouragements des
supporters, les agents du Trésor (toutes sections confondues) ont
démontré qu'ils savaient taper dans le ballon rond. ACCD a battu TP
Abobo (4-0) ; AJT + RGS est venu, de justesse, à bout de la direction
du Trésor (3-2), quand TP Yopougon laminait TP Treichville (8-0). La
fusion Koumassi-Port-Bouët a été sans pitié pour ACDP/DP (4-1).
Même score pour ACCC qui a pris le dessus sur TD. UGT s'est incliné
devant SDI (1-3) et TP Cocody a battu SNDI , par le plus petit score,
(1-0). Deux matches nuls ont sanctionné cette journée. En effet, les
oppositions TDA + TP Attécoubé contre DCPP et Direction générale +
SDRHMG contre TGE + ACCT se sont soldées par le même score (1-1).
Notons que la troisième journée se disputera le samedi prochain au
stade de la BAE.
K.L
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