le
patriote n° 1063 du 16/03/03
POLITIQUE
Rapport devant le Conseil de sécurité
de l'ONU
A propos des massacres de civils à Bangolo
La France accuse les mercenaires libériens du gouvernement
Le Conseil de sécurité de l'Onu a
entamé une série de consultations sur la Côte d'Ivoire depuis le
vendredi 14 mars dernier. Ces séances de consultations sont annoncées
comme capitales pour la Côte d'Ivoire. Avant de prendre des mesures de
quelque nature que ce soit, les membres du Conseil de sécurité ont
exprimé le souhait de recevoir d'abord le rapport détaillé du
Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, sur la situation en Côte
d'Ivoire au plan politique, militaire et humanitaire.
En attendant ce rapport, l'ambassadeur guinéen, Mamady Traoré,
Président du Conseil de sécurité et les autres membres ont entendu un
exposé du Pr. Albert Tévoedjré, représentant spécial du Secrétaire
général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire. Il a fait le point
de la situation dans notre pays et les activités du Comité de Suivi de
l'accord de Linas-Marcoussis signé entre les Ivoiriens le 24 janvier
dernier. A la lueur du point de situation qui leur a été fait, les
membres du Conseil de sécurité ont appelé toutes les parties
ivoiriennes (pouvoir, partis politiques et mouvements rebelles) à
participer aux prochains Conseils des ministres, faisant cas,
certainement, de l'absence des représentants du RDR et de ceux des
Forces nouvelles dans l'équipe gouvernementale qui devait être rendue
public le jeudi 13 mars dernier à Yamoussoukro. Tout en apportant son
soutien aux efforts du Premier ministre de consensus, le Conseil de
sécurité a demandé au gouvernement de réconciliation d'établir un
calendrier clair pour la mise en œuvre de l'accord de Marcoussis qui prévoit
entre autres, le cantonnement des forces belligérantes en présence, la
démobilisation des 3 000 nouvelles recrues, la révision de la
Constitution.
En plus du représentant spécial du Secrétaire général, les quinze
membres du Conseil de sécurité ont été informés des premiers
résultats de la mission d'évaluation conduite par le Sous-secrétaire
général de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Hédi Annabi.
Ce dernier, avec onze collaborateurs, avaient conduit une mission en
Côte d'Ivoire du 24 février au 5 mars. Après le rapport que leur
transmettra Kofi Annan, les membres du Conseil de sécurité décideront
des modalités de l'envoi d'une Commission d'enquête en Côte d'Ivoire.
Toutefois, ils en savent plus sur les tueries de masses ciblées contre
les populations civiles à Bangolo (Ouest).
Un représentant de la France, dont nous n'avons pu obtenir le nom, est
intervenu pour donner les premières conclusions de l'enquête sur ces
massacres. Selon le témoignage d'un diplomate cité par l'AFP, ce
représentant de la France a indiqué que les forces françaises
stationnées à Guiglo ont intercepté 112 combattants, "ils ont
déclaré appartenir à une force de supplétifs libériens-guéré et
travailler aux profits des Forces armées loyalistes ivoiriennes".
Malgré les déclarations des intéressés et plusieurs indices allant
dans ce sens, le gouvernement ivoirien récuse leur appartenance aux
FANCI.
Selon le rapport des soldats français, les combattants libériens ont
affirmé que lorsqu'ils ont été interceptés par les Forces
françaises, ils regagnaient leur base dans la région de Guiglo,
contrôlée par les FANCI, après avoir attaqué Bangolo. Une
reconnaissance héliportée des soldats français a permis de dénombrer
au moins soixante cadavres de civils. Chiffre qui, précise le rapport,
pourrait être "inférieur à la réalité puisque tous les
quartiers de la ville n'ont pas été visités". Pour sa part, M.
Tévoedjré a fait cas d'au moins cent civils tués.
A l'issue de ces consultations qui ont lieu à huis clos, le Conseil de
sécurité, par un communiqué de son Président, "condamne la
reprise des combats dans l'Ouest", avant d'exprimer son "plein
soutien à l'action menée par les Forces de la CEDEAO et celles de la
France en vue de contribuer à un règlement pacifique de la
crise".
Charles Sanga
Communiqué de presse
Le Conseil de sécurité de l'Onu demande un calendrier pour la mise en
œuvre de Marcoussis
Les membres du Conseil de sécurité ont
entendu un exposé du Représentant spécial du Secrétaire général
pour la Côte d'Ivoire, M. Albert Tévoedjré, sur la situation en Côte
d'Ivoire et les activités du Comité de suivi de l'accord de
Linas-Marcoussis. Ils ont rappelé leur plein soutien au Représentant
spécial et au Comité de suivi.
Les membres du Conseil de sécurité ont salué la première réunion du
gouvernement de réconciliation nationale. Ils ont appelé toutes les
parties à participer aux réunions suivantes. Ils ont remercié la
CEDEAO, sous la présidence du Ghana, du rôle de facilitation qu'elle a
bien voulu jouer à cet égard. Ils ont renouvelé leur appel à toutes
les parties ivoiriennes pour qu'elles appliquent, pleinement et de bonne
foi, l'accord de Linas-Marcoussis. Ils ont encouragé le nouveau
Gouvernement de réconciliation à établir un calendrier de mise en
œuvre de l'Accord.
Les membres du Conseil de sécurité ont été informés par le
Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M.
Hédi Annabi, des premiers résultats de la mission d'évaluation qu'il
a conduite en Côte d'Ivoire du 24 février au 5 mars. Ils ont exprimé
le souhait de recevoir dès que possible le rapport que le Secrétaire
général présentera sur la base des conclusions de M. Annabi.
Les membres du Conseil de sécurité ont été informés par la France
des activités des forces françaises. Ils ont une nouvelle fois
exprimé leur plein soutien à l'action menée par les forces de la
CEDEAO et celles de la France, conformément à la résolution 1464, en
vue de contribuer à un règlement pacifique de la crise. Ils ont
appelé les États membres à apporter le soutien logistique et
financier adéquat à la force de la CEDEAO.
Les membres du Conseil de sécurité ont pris note avec satisfaction de
la décision de la CEDEAO d'assurer la sécurité de tous les membres du
Gouvernement de réconciliation nationale et ont souligné la
nécessité de prendre d'urgence toutes les mesures qui s'imposent à
cette fin.
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné la reprise des
combats dans l'Ouest du pays et les exactions qui ont suivi, en
particulier à Bangolo. Ils se sont déclarés préoccupés par le fait
que ces affrontements ont opposé pour l'essentiel des combattants
libériens. Ils ont demandé à toutes les parties de s'abstenir
d'utiliser des enfants dans le conflit.
Les membres du Conseil de sécurité ont rappelé l'importance pour les
parties de respecter les droits de l'Homme et le droit International
humanitaire en Côte d'Ivoire. Ils ont déploré la poursuite de la
détérioration de la situation humanitaire et ont demandé aux parties,
notamment dans l'Ouest, de permettre l'accès des agences humanitaires
aux populations civiles.
Albert Tévoedjré (envoyé spécial de
l'ONU en Côte d'Ivoire) :
"Près de cent personnes ont été victimes d'exactions à Bangolo"
L'extension du conflit libérien à
l'Ouest de la Côte d'Ivoire et dans le pays voisin inquiète au plus
haut point le Conseil de sécurité de l'ONU qui a décidé de se
pencher là-dessus.
Albert Tévoedjré : "Certains
rapports des forces françaises ont constaté qu'il y a près de cent
personnes qui ont été victimes d'exaction, les 7 et 8 mars derniers (ndlr,
à Bangolo). Il y a une enquête qui a été menée sur le terrain. Il y
a une inquiétude majeure qu'il faut maîtriser en ce qui concerne cette
zone-là (ndlr, à l'Ouest). Dans quelques semaines, le Conseil de
sécurité s'entretiendra sur la question et les répercussions des
conflits internes au Libéria dans la région et notamment en Côte
d'Ivoire. Le Conseil de sécurité a décidé bientôt, d'envoyer une
mission spéciale au Libéria et dans les pays voisins. Il faut faire
quelque chose au niveau du Libéria. Ce quelque chose permettra à la
Guinée, à la Serra Leone, à la Côte d'Ivoire et à tout pays voisin
du Libéria de connaître plus de stabilité. Il y a véritablement un
danger d'instabilité dans la région à partir du Libéria. Le Conseil
en est conscient. Cela ne pourra pas durer très longtemps".
(Source : RFI)
Traits d'esprits
Mauvaises nouvelles
Les nouvelles qui viennent de Bangui. Ne
sont pas bonnes. L'ami Patassé élu "démocratiquement et
légitimement ", est parti. Sans plier bagages. Ses rebelles, à
lui, l'ont chassé. Finis les discours guerriers. Là-Bas, il n'y avait
pas de Licorne. La capitale est tombée. Cela doit donner à réfléchir
. Au "Christ" et à sa horde de xénophobes qui appellent à
brûler la France.
Sanga
Réunion à Bouaké
Les rebelles présentent leurs ministres mercredi prochain
Le mercredi 19 mars prochain, tous les
chefs des Forces nouvelles, à savoir le MPCI, le MPIGO et le MJP seront
à Bouaké. De Soro Guillaume à Dely Gaspard en passant par l'Adjudant
Koné Messamba, le Sergent Félix Doh et Roger Banchi du MPIGO, tous se
retrouveront dans la capitale du Centre de la Côte d'Ivoire.
Les raisons d'un tel conclave de toutes les forces, sont, selon
l'Adjudant Antoine Beugré, Directeur de la Communication du MPCI,
"la présentation des ministres des "Forces nouvelles"
devant participer au nouveau gouvernement de réconciliation nationale,
dirigé par le Premier ministre Seydou Diarra".
En effet, après le rendez-vous manqué du jeudi dernier, à
Yamoussoukro lors de la première réunion du Conseil des ministres, les
Forces nouvelles qui avaient invoqué des raisons logistiques pour
justifier leur absence, entendent donc présenter officiellement leurs
hommes aux différents chefs des opérations militaires, avant le
prochain Conseil des ministres qui se tiendra le jeudi 20 mars prochain.
Aussi, il s'agira, pour les Forces nouvelles, "d'évaluer
l'application des accords de Marcoussis", depuis leur signature
jusqu'à ce jour. Soro Guillaume et ses compagnons statueront, en outre,
sur la "définition de la mission de l'ensemble des ministres issus
des Forces nouvelles au gouvernement".
Cette rencontre permettra également de faire un point sur la sécurité
des ministres issus de leurs rangs. Tant à Yamoussoukro qu'à Abidjan.
Par ailleurs, le Secrétaire général du MPCI et les responsables des
deux autres mouvements rebelles de l'Ouest du pays s'entretiendront sur
le "recadrage des relations entre les trois mouvements".
C'est-à-dire, juger de l'opportunité d'une alliance ou non des
différents mouvements rebelles.
Issa Bamba
Pour prêter main forte aux forces
loyalistes
Deux responsables du LURD à Abidjan
Oulaï Tako. Voici un nom auquel les
Ivoiriens devront maintenant porter une attention particulière. Ce chef
des rebelles libériens du LURD est, par ailleurs, le Commandant des
"Forces Lima" qui sévissent à Bangolo dans l'Ouest de la
Côte d'Ivoire. Depuis samedi dernier, Oulaï Tako séjourne à Abidjan.
Mais, bien avant lui, un autre responsable de ce mouvement rebelle
libérien, Gnahé Zranka Edmond, ancien ministre de l'Economie et
Finances de l'ex-Président Samuel Doé, a déjà établi sa base dans
la capitale administrative.
De sources bien informées, l'on apprend que ces responsables du LURD
sont à Abidjan pour négocier un contrat d'environs 800 millions de F
CFA avec les autorités d'Abidjan et avoir des entretiens au plus haut
sommet de l'Etat. Ces mêmes sources indiquent que Gnahé Zranka loge
quelques fois au quartier Camp militaire de Yopougon et d'autres fois à
la Djibi à Cocody-Angré. Quant à Oulaï Tako, il a élu domicile chez
un maire FPI (dont nous taisons le nom) à la Riviera III. Au sein des
populations Wê, c'est l'émotion. Parce qu'elles ne comprennent pas que
les "Forces Lima" qui causent tant de tristesse et de
désolation dans l'Ouest du pays, soient dans les bonnes grâce du
pouvoir d'Abidjan.
Edgar Kouassi
Transfert d'autorité entre les forces
françaises et africaines à Bondoukou
Général Bruno Darry (Commandant des forces françaises) :
"Rien n'arrêtera le processus de paix"
La ville de Bondoukou a abrité,
avant-hier samedi, la cérémonie de "transfert d'autorité"
entre les soldats français, basés dans cette ville, et les soldats
ghanéens de l'ECOFORCE.
Cette cérémonie - la première du genre depuis le début de la crise -
marque la volonté des forces françaises de se désengager
progressivement des différentes lignes de front qu'elles tiennent
depuis la crise. Sous un soleil de plomb, dans cette ville de l'Est du
pays, les Généraux Bruno Darry et Papa Kalilou Fall, Commandants,
respectivement, des troupes françaises et de la CEDEAO ont signé des
documents pour matérialiser ce "transfert d'autorité". Pour
ce faire, le drapeau tricolore français a été remplacé par celui de
l'ECOFORCE. "Cette cérémonie est caractéristique de la politique
française en Afrique, c'est-à-dire, la mise en œuvre du concept de
Renforcement des capacités, de maintien de la paix (RECAMP) qui se
résume en trois mots : un concept français, une volonté africaine et
un programme multinational", a déclaré le Général Darry. Il a
également ajouté que "le processus de paix est engagé et rien ne
l'arrêtera".
Cependant, a tenu à préciser le Général français, son pays restera
présent pour soutenir les soldats ghanéens qui auront désormais la
responsabilité de la surveillance du cessez-le-feu sur le front Est.
Parce que, précise-t-il, "la volonté de la France est de dire à
ses amis africains que la sécurité leur appartient. On participera à
leur sécurité, mais à côté d'eux".
Pour le Général sénégalais Fall, "ce transfert d'autorité
marque définitivement notre présence pour remplacer les troupes
françaises dans le secteur Est".
YMA
Sécurité des ministres RDR du prochain
gouvernement
Douze soldats pour chaque ministre
Alain-Richard Donwahi et Me Adama Camara,
membres du Cabinet du Premier ministre Seydou Diarra ont rencontré, à
Bamako, le Président du RDR et une forte délégation des cadres de son
parti. Après plusieurs heures d'entretien avec ces deux émissaires, le
Président du RDR a déclaré à la presse que ceux-ci lui "ont
affirmé que toutes les mesures de sécurité seront prises à l'endroit
des futurs ministres et de leurs familles". Sur la base de cette
assurance, il a annoncé que les sept futurs ministres du RDR
"seront, en principe, à Abidjan et à Yamoussoukro". Pour le
détail des discussions, il faut savoir que les envoyés de Seydou
Diarra ont expliqué à Alassane Dramane Ouattara que l'absence de son
parti au Conseil des ministres du 13 mars a été mal perçue par
l'opinion nationale et internationale. Ils ont affirmé que toutes les
mesures de sécurité avaient été prises pour que leur déplacement
d'Abidjan à Yamoussoukro se fasse sans incident.
Mais, au cours des discussions, l'on s'est vite aperçu des faiblesses
de ce fameux dispositif de sécurité. Dispositif constitué uniquement
de militaires proches du pouvoir, censés protéger la vie de ceux dont
ils avaient brûlé les maisons, pillé les biens et qu'ils avaient
cherché à éliminer. Le Président du RDR a argumenté, en mettant en
avant le fait qu'il est important pour un parti politique de
l'opposition d'avoir une bonne image à l'intérieur et à l'extérieur
du pays. Mais, a-t-il souligné, il est, plus que tout, important pour
un parti que ses cadres soient entourés d'une certaine sécurité et
que leurs vies ne soient pas inutilement laissées à la portée du
premier excité venu.
De commun accord, il a été décidé qu'une force de sécurité sera
mise à la disposition du gouvernement et assurera la protection
rapprochée des ministres. Cette force fournira douze hommes à chaque
ministre, par jour, qui se relaieront en équipe de six. Ces équipes
seront constituées ainsi:
- trois hommes pour assurer la sécurité des ministres à la maison
- deux hommes pour sécuriser le trajet, c'est-à-dire un chauffeur et
un garde du corps
- Un homme pour le garder au bureau
Cette unité sera placée sous le commandement de la CEDEAO. Elle sera
constituée de soldats de "l'Opération Licorne" et de l'ECOFORCE.
L'assemblée a insisté sur le fait qu'elle ne devra pas contenir de
militaires ou de gendarmes appelés loyalistes. Chacune des
personnalités à protéger ayant fait, elle ou ses proches, l'objet
d'une tentative d'assassinat de la part d'éléments incontrôlés de
l'armée ivoirienne.
L'unité de protection du gouvernement va bénéficier de la logistique
française (transmission, notamment) dans l'accomplissement de sa
mission.
Les différentes parties sont tombées d'accord sur ces mesures et ont
engagé le Premier ministre quant à leur application. Sur la base de
ces garanties, ADO a donc annoncé que ses cadres seront à Abidjan.
Leur arrivée est prévue dans les tout prochains jours.
Alassane Ouattara lui-même ayant vu sa résidence pillée et incendiée
par une trentaine de gendarmes appuyés par un blindé, ne rentrera pas
avant quelques semaines.
T.M.
Voici les sept ministres désignés par
le RDR
On avance vers la fin du suspense pour ce
qui concerne les ministrables du RDR.
Lors de l'entrevue qu'il a eue avec les membres de la direction de son
parti, le Président du Rassemblement des Républicains a dressé la
liste définitive de ceux qui endosseront les couleurs du RDR dans le
prochain gouvernement.
Ainsi, ce sont :
- Mme Rose Henriette Dagri-Diabaté, au ministère d'Etat, ministère de
la Justice
- M. Amadou Gon Coulibaly au ministère d'Etat, ministère de
l'Agriculture
- M. Zémogo Fofana au ministère de l'Enseignement supérieur
- M. Amadou Soumahoro au ministère du Commerce
- M. Hamed Bakayoko au ministère des Nouvelles technologies et
Télécommunications
- M. Marcel Amon-Tanoh, au ministère du Tourisme
- Mme Camara Kandia née Kamissoko au ministère de la Famille, de la
Femme et de l'Enfant.
Le dernier portefeuille, celui de Mme Camara est litigieux, en ce sens
que Gbagbo ne veut pas d'elle au gouvernement. Mais dans l'esprit d'Alassane
Ouattara, il n'est pas question de transiger sur le cas de cette dame.
"Mme Camara, une brave femme honnête, est Présidente des femmes
du RDR. Et nous maintenons sa candidature", a déclaré M. Ouattara.
Mais il reconnaît qu'il y a des blocages réels et "qu'à ce
sujet, les discussions se poursuivent". Gbagbo fait pression sur
Seydou Diarra et sur le Comité international de Suivi pour que ceux-ci
fassent pression sur le RDR. Pressions d'autant plus incompréhensibles
que personne n'a contesté un seul ministre de Gbagbo.
Incompréhensibles également parce qu'à Accra, Gbagbo, par la voix d'Affi
N'Guessan, s'était engagé sur l'honneur à ne récuser aucune
personnalité présentée par un parti politique. S'il a fait plier le
PDCI, en faisant changer Dagobert Banzio et Youssouf Bakayoko, le RDR et
les "Forces Nouvelles" n'entendent pas céder à ses caprices.
Fussent-ils présidentiels.
T. M.
VITE DIT
Des miliciens en formation
Un fait curieux suscite de nombreuses
interrogations à Yopougon ces temps-ci. Des jeunes gens au nombre de
trois cents, dont la moyenne d'âge varie entre vingt et trente ans,
crânes rasés, habillés en tee-shirts rouge pour certains vert pour
d'autres, recrutés pêle-mêle dans les quartiers de ladite commune
s'entraînent tous les jours à l'Académie de la Mer à Niangon. Ces
entraînements se déroulent sous l'œil vigilant des soldats qui les
encadrent. Prépare-t-on, du côté d'Abidjan, la reprise de la guerre ?
Encore le RDR !
Dans sa livraison du samedi 14 mars
dernier, le doyen de la presse ivoirienne "Fraternité Matin"
barrait à sa Une qu'un coup d'Etat en préparation, par le
Lieutenant-Colonel Lath, aurait été étouffé. En Côte d'Ivoire, la
rengaine est connue. Coup d'Etat rime avec RDR. C'est pourquoi, personne
ne s'est émue, lorsque le journaliste de service, foncièrement ivre de
haine contre le RDR, a tout fait pour mêler ce parti à cette sordide
affaire. Mais le brin d'honnêteté qui lui reste encore n'a pu lui
permettre de citer des partis ou des personnalités politiques qui,
seraient sont proches du présumé coup d'Etat. On se demande, en quoi
l'absence du RDR à Yamoussoukro lors du premier conseil des ministres,
le rendrait responsable d'un prétendu coup d'Etat. Heureusement qu'avec
le nouveau gouvernement, un grand nettoyage se fera dans ces organes d'Etat
qui n'ont que trop divisé les Ivoiriens.
Analyse de l'arrangement d'Accra et du
gouvernement de réconciliation nationale
Cissé Ibrahim Bacongo :
"Le pire est à venir en Côte d'Ivoire"
Airs circonspects voire suspects,
attitudes préventives, gestes hésitants et maladroits, regards
totalement éteints par une haine fraternelle réciproque et que les
quelques sourires crispés arrachés de temps à autre aux circonstances
n'arrivaient pas à illuminer, les yeux vitreux certainement de peur des
représailles redoutés des "patriotes", l'esprit chargé...
Tous, quasiment, avaient en conscience d'être des exilés potentiels,
en arrivant au centre sportif de ce petit village de Marcoussis, qui
appartient désormais à l'Histoire... Des exilés politiques, pour
trahison à la cause de la mère-patrie, au cas où "ils ne
ramenaient pas la Paix" au pays. Et puis, à mesure que passait le
temps, grâce aux rencontres informelles, aux conciliabules sinon aux
confidences et aux confessions réciproques des pauses café, par le
dialogue franc et constructif, les sentiments de fraternité et de
solidarité étaient revenus, après que la confiance réciproque ait
été restaurée. Alors, une nouvelle espérance était née, qui a
été sanctifiée par l'exécution émue et enfiévrée de l'hymne
national, "l'Abidjanaise", à la fin des travaux de la Table
Ronde, à 1 heure 17 mn, un moment d'aperception, d'équilibre et
d'harmonie parfaite. Hélas, une espérance qui semble déjà trahie par
les faits, après cette autre que la transition militaro-civile de
décembre 1999-2000 avait suscitée.
Alors que la diplomatie africaine avait montré ses limites, après
quatre mois d'atermoiements, sur fond de querelles de leadership entre
des chefs d'Etat de la sous-région, la Table Ronde de Linas-Marcoussis
a été initiée, financée et organisée par le Gouvernement de la
République Française, pour sortir de l'impasse. Son but avoué, qui a
été rappelé par le Président Pierre MAZEAUD à l'ouverture des
travaux, consistait donc, sur la base d'une analyse objective de la
situation socio-politique, à identifier les problèmes que connaît la
Côte d'Ivoire et à proposer les solutions adéquates et pertinentes
permettant de les surmonter, afin de ramener la paix dans le pays.
Outre les trois mouvements rebelles qui revendiquent actuellement les
2/3 du territoire national, la rencontre a réuni, sous l'assistance et
le témoignage de facilitateurs dépêchés par la communauté
internationale, l'ensemble des forces politiques ivoiriennes ayant
quelque représentativité, le parti au pouvoir y compris, dont la
délégation était conduite par son Président, par ailleurs ancien
Premier Ministre et comprenait, le Président de l'Assemblée nationale,
une Parlementaire et deux Ministres.
On peut affirmer que "Marcoussis" a tenu ses promesses. Tous
les problèmes qui empestent la vie politique et sociale de la Nation,
depuis les dix dernières années au moins, ont été posés et
débattus, dans la franchise, sans passion et avec responsabilité.
Comme le médecin, après le diagnostic, il a fallu proposer les
thérapies efficaces pour guérir les maux. Les solutions retenues sont
celles qui sont apparues, de façon consensuelle, aux participants à la
Table Ronde, comme étant les moins mauvaises et, donc, les plus
appropriées, pour résoudre chacun des problèmes soulevés. Dès lors,
l'Accord de Linas-Marcoussis, qui s'articule autour de grands principes
de solutions appuyés de propositions précises contenues dans quelques
annexes et qui ont tous la même valeur juridique, apparaît comme un
contrat moral, pour ne pas dire un nouveau contrat social, par lequel
tous les ivoiriens devaient se sentir liés, à travers leurs
représentants que sont les forces politiques signataires.
Mais, alors même que dans la presse mondiale sa signature était encore
célébrée, après avoir été confortée par la communauté
internationale à l'occasion du sommet des Chefs d'Etat de l'Avenue
Kléber, l'accord était attaqué, sur ses flancs, d'un côté par
"la rue" et de l'autre par le Chef de l'Etat déclarant n'en
accepter que l'esprit et non la lettre. A présent, c'est de façon
massive qu'il est violé, consciemment ou inconsciemment, par tous ses
signataires ou presque, dans une espèce de conspiration du silence.
Récapitulons...
Aux lendemains de la répartition des portefeuilles ministériels, les
25 et 26 janvier 2003, à Avenue Kléber, les "forces
nouvelles" se sont vu contester les deux ministères d'Etat qui
leur avaient attribués, librement et de manière consensuelle, la
Défense et la Sécurité. Le comble, c'est que les prétextes avancés
ont été partagés par des personnes bien pensantes, dont certains
diplomates accrédités en Côte d'Ivoire, qui ont pourtant assisté aux
différentes rencontres de Kléber.
Gbagbo s'attaque à la substance même de
l'Accord de Marcoussis
En réalité, la dénonciation des postes
de la Défense et de la Sécurité attribués aux "Forces
Nouvelles" n'était qu'une simple tactique politicienne permettant
de viser plus grand. Ainsi, elle a permis à la remise en cause de la
composition même du Gouvernement par le Chef de l'Etat, qui avait
proposé une armée mexicaine de 46 ministres. Elle a servi aussi, au
moins objectivement, de justificatif aux tripatouillages effectués dans
la configuration de l'équipe gouvernementale, sous prétexte
d'ajustements, pour sortir du blocage organisé.
En faisant attribuer 10 portefeuilles à son parti, le FPI, dans un
consensus mou, obtenu par césarienne, le Chef de l'Etat a réussi à
faire voler en éclats l'équilibre dans la répartition des postes
ministériels, tel que prévu au point 3-d de l'Accord, qui n'est certes
pas l'égalité, mais un équilibre en nombre et en contenu de
portefeuilles attribués compte tenu de la représentativité des
formations en présence et des rapports de force entre elles. Par la
même occasion, il a réussi à décrédibiliser le Gouvernement mis en
place, qu'on qualifie déjà, non sans raison, dans la presse trop
vertueuse de la sainte famille des frontistes, de "Gouvernement
wouya wouya". Puisque, de 36 portefeuilles arrêtés à Kléber, y
compris 10 ministères d'Etat, la composition de l'équipe
gouvernementale est passée à 41 portefeuilles avec 12 ministères d'Etat
actuellement qui pourraient être portés à 14 après la nomination des
titulaires de la Défense et de la Sécurité.
Mieux ou pire, capitalisant ses succès, le Chef de l'Etat est en train
de s'attaquer à la substance même de l'Accord de Marcoussis. En effet,
celui-ci prévoit la mise en place d'un Gouvernement de Réconciliation
Nationale chargé, notamment, "... du renforcement de
l'indépendance de la justice, de la restauration de l'administration et
des services publics..." et de l'application du "... programme
de la Table Ronde ...", et qui sera dirigé par un Premier Ministre
de consensus devant rester "... en place jusqu'à la prochaine
élection présidentielle à laquelle il ne pourra se présenter"
et disposant "... des prérogatives de l'Exécutif en application
des délégations prévues par la Constitution ..., pour
l'accomplissement de sa mission...".
Le décret sujet à controverse que le Chef de l'Etat vient de se
résoudre à prendre, pour déléguer les "...prérogatives de
l'Exécutif..." au Premier Ministre, bafoue, sur toute la ligne,
ces différents points de l'Accord.
Premièrement, le décret limite, implicitement mais de façon univoque
et sans doute intentionnellement, la durée des fonctions du Chef du
Gouvernement. Ce dernier pourra être révoqué, avant la prochaine
élection présidentielle, pour une raison ou une autre.
Deuxièmement, le texte donne pas au Premier Ministre "les
prérogatives de l'Exécutif", mais seulement, en réalité,
"...l'initiative des actions..., des avant-projets et projets de
textes réglementaires, législatifs et constitutionnels... dans les
matières..." citées limitativement.
Troisièmement, le décret contredit, ouvertement, en divers points,
l'Accord. Ainsi, il vise, notamment :
l "le désarmement des forces rebelles ", alors que l'Annexe
VII parle de "regroupement concomitant des forces en
présence..." suivi de leur "...désarmement et leur
démobilisation, en vue de la ...refonte et de la restructuration des
forces de défense et de sécurité...";
l "la poursuite des opérations d'identification...", quand
l'Annexe I prévoit au point 2-a "la suspension du processus
d'identification en cours en attendant ... la mise en place, dans les
meilleurs délais, d'une Commission nationale d'identification..."
;
l "la préparation des échéances électorales et dans ce cadre
l'élaboration des propositions de reformes électorales",
cependant que, traitant spécialement de l'Eligibilité à la
Présidence de la République, en dehors des questions électorales
abordées par ailleurs, l'Annexe III indique que "... le
Gouvernement de Réconciliation Nationale proposera ... les conditions
d'éligibilité du Président de la République ...".
Au surplus, la presse indique que le Chef de l'Etat est opposé à la
nomination dans le Gouvernement de certains représentants désignés
par les forces politiques en présence. Les noms de Kandia
Kamissoko-Camara du RDR, Dagobert Banzio et Yssouf Bakayoko du PDCI et
de Louis André Dacouri-Tabley du MPCI sont cités en sens. De fait, les
deux représentés cités du PDCI ont été remplacés.
De l'abusif de la part du chef de l'Etat
Bien sûr, aucune raison qui vaille ne
pourrait justifier le refus du Chef de l'Etat de voir figurer les
personnalités concernées au sein de l'équipe gouvernementale. D'une
part, il ne peut pas choisir les représentants de son propre parti et
ceux des autres formations. D'autre part, à travers la signature du
chef de la délégation de son parti, il s'est engagé dans
l'Arrangement d'Accra à respecter le choix fait par les forces
politiques de leurs représentants dans le Gouvernement. La position que
semble avoir prise le Chef de l'Etat, sur cette question, traduit tout
simplement une défiance à l'égard de l'Accord de Marcoussis. Une
telle défiance est encore plus outrancière concernant son opposition
à la nomination du Général Gaston Ouasséna Koné au poste de
Ministre de la Défense.
A ce sujet, l'Arrangement d'Accra prévoit que ce portefeuille sera
attribué, comme celui de la Sécurité, à une personnalité choisie
sur une base consensuelle par le Conseil National de Défense et de
Sécurité nouvellement mis en place. Au terme de sa première réunion,
le Général Gaston Ouasséna Koné a été choisi, pour occuper le
portefeuille de Ministre de la Défense, par la quasi-totalité des
membres du Conseil, à part le Chef de l'Etat, qui, semble-t-il, s'est
déclaré opposé à sa nomination parce qu'elle conduirait à porter le
nombre de ministres de son parti d'appartenance à 8.
A l'évidence, le motif invoqué traduit de l'abusif de la part du Chef
de l'Etat, parce que le consensus n'a jamais signifié unanimité.
Surtout, il constitue tout simplement de la pure diversion, dès lors
que le consensus visé dans l'Arrangement d'Accra peut se faire sur
toute personnalité, sans considération pour son appartenance politique
ou sa confession religieuse, notamment. Et puis, on aurait compris que
le Chef de l'Etat soit opposé à la nomination d'une personne qu'il
suspecte d'être proche de la rébellion, qui est son seul adversaire
dans la crise actuelle.
En somme, fidèle à sa décision de n'en reconnaître que l'esprit,
pour autant qu'on puisse séparer l'esprit et la lettre d'un accord, le
Chef de l'Etat prouve chaque jour sa volonté de rejet total de l'Accord
de Marcoussis. Sans soulever la moindre désapprobation, surtout de la
part du Comité International de Suivi, qui n'a jamais rien suivi,
depuis sa mise en place, quand il ne rend pas complice actif du Chef de
l'Etat.
N'est-ce pas ainsi qu'il faut interpréter la décision prise par ce
comité d'abandonner la sécurité des membres du Gouvernement entre les
mains des forces régulières de défense et de sécurité dites
"les loyalistes". Au mépris souverain de l'Accord de
Marcoussis.
Dans ces conditions, il y a lieu de craindre que le pire que l'Accord de
Marcoussis était sensé éviter à la Côte d'Ivoire soit à venir.
Mais, il est encore temps pour redresser la barre. Ce qui suppose de la
responsabilité de la part de tous et de chacun et de la volonté.
CISSE Ibrahim Bacongo
Docteur en Droit
SOCIETE
Opposition à la pénétration des OGM en
Côte d'Ivoire
Le gouvernement soutient les consommateurs
"Les consommateurs représentent le
groupe économique le plus important. Ils sont les premiers touchés par
toutes les décisions des institutions publiques et privées. Mais, leur
point de vue n'est jamais entendu". C'est à partir de cette
déclaration de John F. Kennedy, le 15 mars 1962, devant le Congrès
américain alors Président des Etats-Unis que va germer l'idée des
droits du consommateur. Il va même proposer l'adoption de quatre droits
fondamentaux du consommateur. Vingt-deux ans plus tard, soit le 15 mars
1983, le monde entier célèbre pour la première fois, la journée
mondiale des droits du consommateur. Cette journée était à sa
vingtième célébration, avant-hier samedi 15 mars.
A l'instar des autres pays du monde, la Côte d'Ivoire, en dépit de la
crise militaire qui la secoue, a commémoré cette journée dont le
thème retenu, cette année est : "L'emprise de l'industrie sur la
chaîne alimentaire : la filière OGM".
C'est la Fédération nationale des associations des consommateurs de
Côte d'Ivoire (FAC) qui a organisé cette manifestation au Centre du
commerce international d'Abidjan (CCIA) sis au Plateau. Le faisant, Me
N'Goran N'Da, président de ladite fédération et ses collaborateurs
avaient une idée claire : amener d'une part les consommateurs à
comprendre le danger que représentent les Organismes génétiquement
modifiés (OGM). Et d'autre part, le gouvernement à mettre des
garde-fous quant à l'entrer en Côte d'Ivoire de ces produits
transgéniques. Sur ce deuxième point, la voix des consommateurs et
celle du gouvernement concordent. "Il faut mettre en place un cadre
politique et réglementaire et informer le grand public", souhaite
M. Raymond Assoukou, Directeur de cabinet du ministre du Commerce
intérieur, M. Odette Sauhet qu'il représentait à cette cérémonie.
Il a également attiré l'attention des uns et des autres sur la
prolifération des entreprises de fabrication des OGM qui se
caractérise par l'augmentation de la surface qu'elles occupent : 1,7
million d'hectares en 1996 contre 52 millions actuellement. C'est
pourquoi, M. Assoukou a témoigné le soutien du gouvernement non
seulement dans les actions qu'ils mènent sur le terrain mais aussi dans
leur opposition à la pénétration en Côte d'Ivoire des OGM. Il a
d'ailleurs cité comme actions menées par l'Etat dans ce sens,
l'élaboration par, le ministère du Commerce intérieur, d'un Code des
consommateurs qui est en voie de définition. Mais pour lui, le succès
de toutes ces actions dépend de l'Organisation sur le terrain, des
associations des consommateurs.
Quant à Me N'Goran N'Da, il a rappelé les huit droits fondamentaux du
consommateur, qui de façon générale, ne sont pas respectés. Il
s'agit des droits à la satisfaction des besoins essentiels, à
l'information, au choix, à la sécurité, d'être entendu, à la
réparation des torts, à l'Education, à la consommation et le droit à
un environnement sain et durable.
Après les différentes interventions, les consommateurs ont eu droit à
une conférence animée par M. Sangaré du Centre national de recherche
agronomique (CNRA) sur le thème de la journée.
Glodé Francelin
Création d'un fonds d'urgence à l'Education
Les enseignants veulent participer à la gestion
Le samedi 15 mars dernier s'est tenue à
l'ex-Ecole normale supérieure (ENS) de Cocody, une Assemblée
générale du Syndicat national des enseignants du second degré de
Côte d'Ivoire (SYNESCI).
Au cours de cette rencontre, le Secrétaire général dudit syndicat a
informé ses camarades du contenu de la rencontre qu'il a eue, le lundi
10 mars 2003, avec le ministre de l' Education. Soro Mamadou a révélé
que cette séance de travail avec le ministre a essentiellement porté
sur la création d'un fonds d'aide d'urgence à l'Education et sur la
deuxième rentrée scolaire du 06 janvier dernier.
Parlant du fonds d'urgence à l'Education, selon lui, le ministre a
annoncé sa création pour les tous prochains jours tout en précisant
qu'il ne sera géré que par son Cabinet. Cependant, tout en saluant la
prise de cette initiative qui permettra, en partie de satisfaire aux
nombreux besoins de l'Education en Côte d'Ivoire, le premier
responsable du SYNESCI a révélé que le Bureau national de son
syndicat a opposé un refus poli à une gestion unique du fonds par le
Cabinet du ministre Amani. "Nous sommes favorables à la création
d'un tel Fonds. Mais, nous souhaiterions que les partenaires de l'Education,
surtout les enseignants, participent à sa gestion", a-t-il
insisté.
Quant à la seconde rentrée scolaire Soro Mamadou n'a fait que livrer,
sans commentaires, les informations du ministre. En effet, selon lui, le
ministre Amani N'Guessan a fait savoir que ses structures ont
enregistré 12500 enseignants déplacés dont seulement 3266 ont été
effectivement redéployés. En outre, seulement 1457 des 3266
enseignants redéployés percevront effectivement les cinquante mille de
primes d'encouragement promis, à condition de présenter tous les mois,
des certificats de prise de fonction et de présence régulière. Aussi,
les 220 autres enseignants redéployés devront attendre l'aboutissement
des négociations engagées avec les bailleurs de fonds pour se voir
payer cette prime.
Par ailleurs, le ministre selon toujours Soro, a affirmé que des 704
300 élèves du public en zones sous contrôle rebelle seulement 122 936
en sont sortis et 121 000 soit 21% sont inscrits dans les écoles dans
le cadre de la seconde rentrée.
Enfin, le Secrétaire général du SYNESCI a informé ses camarades du
report du prochain congrès de son syndicat. Il a justifié cette
décision en avançant des arguments de sécurité et de
représentativité. Car, selon lui, le Bureau exécutif n'est pas en
mesure pour l'instant d'assurer la sécurité des participants. En plus,
il estime qu'il n'est pas possible d'organiser un congrès sans les 66
sous-sections actuellement bloquées en zones sous contrôle rebelle.
Coulibaly Moussa
Commémoration d'"Achoura"
"Al Ghadir" soulage les déplacés de guerre
La communauté musulmane et
singulièrement chiite libanaise a célébré le jeudi 13 mars dernier,
"Achoura" en mémoire du martyre de l'Imam Hussein, fils de
l'Imam Ali (compagnon du prophète Mohamed) et de Fatima (fille du
prophète), mort en 1634 dans le désert en Irak, en croisade pour un
islam authentique.
A cette occasion, la communauté chiite libanaise "Al Ghadir"
a organisé la sième édition de son opération don de sang soldée par
près de neuf cents poches de sang. Par cet acte, il s'agit pour les
fidèles de commémorer non seulement le sacrifice suprême de l'Imam
Hussein et mais de donner à leurs frères ivoiriens ce qu'ils ont de
plus cher, leur sang. Un acte de fraternité, d'amitié et d'humanité.
Les responsables d' "Al Ghadir" ont également annoncé
l'ouverture prochaine d'un Lycée et d'un Centre culturel ultra-moderne.
Ledit Lycée sera ouvert aux élèves de toutes confessions religieuses.
Dans la même dynamique, l'Association "Al Ghadir" a apporté
son soutien, vendredi dernier aux déplacés de guerre, au cours d'une
cérémonie à la grande mosquée de la Riviera Golf.
Plusieurs dizaines de personnes, toutes tendances religieuses confondue
ont été soulagées en recevant des sacs de riz, du sucre, des nattes,
des chaussures, etc. Pour l'Imam, ce geste de la communauté libanaise
est avant tout un acte de solidarité.
"Nous avons vécu au Liban ce genre de situation difficile.
Cependant, il faut en pareille circonstance faire preuve de beaucoup de
patience", a-t-il conseillé.
L'Imam Idriss Koudouss du Conseil national islamique a, au nom des
musulmans ivoiriens, remercié le guide de la communauté libanaise pour
son sens de la solidarité et tous les efforts faits pour la Côte
d'Ivoire. Il a également loué le dynamisme du président d'"Al
Ghadir".
Mamadou Doumbes
Rapprochement entre Chrétiens et
Musulmans en Côte d'Ivoire
L'ONG "Crainte de Dieu" voit le jour
Œuvrer pour l'union, la tolérance et
l'acceptation entre tous les Ivoiriens et particulièrement les
religieux. Tel est le but visé par l'ONG chrétienne "Crainte de
Dieu : égalité, développement et paix sans armes". Son
président, M. Logon Florent, explique que cela se traduira à travers
diverses activités. Notamment, des campagnes de sensibilisation contre
les incendies des édifices religieux.
Il faut, soutient-il, mettre fin à ces actes regrettables, qui ont eu
à créer des frictions entre Chrétiens et Musulmans de Côte d'Ivoire
lors des récents évènements socio-politiques. C'est d'ailleurs pour
rapprocher davantage ces deux communautés que l'ONG "Crainte de
Dieu" entend organiser des séminaires et colloques. Ces assises
tourneront autour des thèmes de l'amour mutuel et de la crainte du Dieu
unique "créateur de toute l'humanité". Ces notions ont été
abondamment évoquées lors de la sortie officielle de l'ONG, le samedi
15 mars dernier à la Paroisse St Michel d'Adjamé.
A cette occasion, l'Imam Coulibaly Komory, représentant le Conseil
national islamique (CNI) a dit que cette initiative de "Crainte de
Dieu" est la bienvenue. Car, estime-t-il, les religieux ne doivent
pas être divisés "parce que nous sommes tous issus d'un même
être : Adam". C'est également l'avis du Père Roustand Pierre de
la Paroisse St Michel d'Adjamé qui a encouragé ses filleuls à aller
le plus loin possible dans leur "noble mission".
Quant au représentant du maire d'Adjamé, M. Diomandé Youssouf, il a
insisté sur la disponibilité permanente de la municipalité à
"encourager résolument et avec conviction" ce genre
d'initiative.
Cissé Sindou
ECONOMIE
Enquête-Express
Hausse du coût de la vie
Après les aliments, les médicaments
Dans les hôpitaux, les frais de
consultation ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Pire, dans
les pharmacies, les prix des médicaments ne font qu'augmenter et
changent, presque chaque semaine, voire chaque mois au grand dam du
consommateur moyen. Notre enquête.
Madame T. Ami, la trentaine passée, est
mère de famille. Elle est également vendeuse de produits vivriers.
Mais ce samedi 15 mars 2003, elle ne s'est pas rendue au marché. Il est
environ 11 heures, elle vient de franchir l'une des entrées du CHU de
Treichville et à pas lents, elle se dirige vers les bâtiments de
soins. La tête légèrement baissée, elle tient dans la main droite un
sachet. Elle nous explique qu'elle vient de la pharmacie. Son bébé de
trois mois fait de la fièvre depuis l'aube.
Après la consultation, le médecin lui a prescrit une ordonnance.
"J'ai acheté quatre types de médicaments. Ce sont des sirops et
cela m'a coûté au total douze mille sept cents francs cfa",
précise-t-elle. Elle ne cache pas non plus le dur coup financier que
cela représente pour elle. Son époux s'est rendu au Mali pour une
livraison de marchandises. Il ne sera pas de retour avant la fin de
cette semaine. Elle a dû puiser dans ses propres économies pour faire
face à cette dépense imprévue. Ce qui l'offusque et l'attriste, ce
sont les prix des médicaments. En effet, Ami qui est actuellement à
son quatrième enfant, est une habituée des hôpitaux et des
pharmacies. Elle achète régulièrement les mêmes médicaments pour
les soins de ses enfants. Ainsi, elle se rappelle avoir acheté pour son
avant- dernier bébé, il y a deux ans et demi, le sirop (30 ml) d'un
déparasitant à mille huit cents francs. Elle venait de prendre le
même produit à mille neuf cents vingt cinq francs. Pire, le sachet d'Aspegic
250 g qu'elle avait l'habitude d'acheter à huit cent cinquante francs,
vient de lui coûter mille quatre cent soixante francs. On voit bien que
tous les médicaments qu'elle vient d'acheter ont connu une hausse de
prix. A une échelle largement au-dessus des estimations d'Ami qui
pensait pouvoir obtenir ses quatre produits à dix mille francs au plus.
Mais que non ! Elle a donc dû "fermer les yeux" pour
dépenser les douze mille sept cents francs cfa. "Comment vais-je
faire ?, s'interroge-t-elle. Mon enfant est malade et je veux qu'il
guérisse".
Les médicaments boudés
Le jeune Ange-Louis B. souffre, lui,
d'une maladie de la peau. Plusieurs fois, il s'est rendu au Service de
dermatologie pour des consultations. La dernière en date remonte à
deux semaines. Le médecin lui avait prescrit une série de médicaments
dont des injections. Le traitement devait s'étaler sur quinze jours.
Mais hélas. Ange-Louis n'a pu acheter qu'une seule pommade sur le lot
de remèdes prescrits. Elle lui a coûté deux mille cent cinquante cinq
francs. Il s'est rendu dans plusieurs pharmacies pour se renseigner sur
le coût total de l'ordonnance.
"Ça ne fait pas moins de trente mille francs. Ce que je n'ai pas,
parce que je ne travaille pas (il est étudiant). J'en ai parlé à mon
père, il m'a dit qu'actuellement, il ne peut pas dépenser trente mille
francs pour des médicaments. J'ai donc laissé tomber les injections
pour ne payer que la pommade qui coûte un peu moins cher",
indique-t-il.
L'utilisation de la pommade en question lui a donné un résultat mi
figue, mi raisin. Il a néanmoins fait le déplacement du CHU pour
honorer le rendez-vous du médecin. Mais, il hésite à aller rencontrer
ce dernier. "Je ne sais pas exactement ce que je vais lui
expliquer", dit-il. Une autre dame est presque dans la même
situation. Il y a une semaine, elle était revenue au Service de
Médecine générale pour des troubles digestifs. L'on lui avait
prescrit des comprimés contre la constipation et un régime alimentaire
à suivre. La boîte de comprimés coûtant quatre mille francs, elle
avoue s'être contentée "tant bien que mal" de suivre le
régime alimentaire. Heureusement, elle se porte mieux. Elle se dit que
le médecin lui conseillera de poursuivre son régime.
La hausse récurrente des prix
De fait, les consommateurs se plaignent
de plus en plus fréquemment des variations de prix dans les pharmacies.
Interrogé, un vendeur en pharmacie révèle que cela est un fait
récurrent. Tout les ans, poursuit-il, il y a de nouveau prix. Pour
preuve, entre l'An 2000 et cette année, la plupart des médicaments
génériques contre le Paludisme et la fièvre ont connu des
augmentations de prix de l'ordre de 30 à 40 %. Ainsi, la boîte
d'Aspirine (30 comprimés) coûte en moyenne neuf cent francs
aujourd'hui contre sept cents francs avant. La boîte de Doliprane qui
coûtait neuf cent francs, est vendu maintenant à mille vingt francs
voire mille cinq cent francs. Le prix de la boîte de Camoquin (neuf
comprimés) est passé de mille quatre cent soixante treize francs à
mille cinq cent quatre vingt francs. Le sirop coûte deux mille quarante
francs aujourd'hui contre mille neuf cents dix francs avant. Le prix de
Vermox (30 ml) sirop est passé de mille huit cent francs à mille neuf
cents vingt-cinq francs.
Le sirop de Clamocxyl (250 g) coûte actuellement mille quatre francs
contre mille huit cent un francs en 2000.
"Tyflox 500" cet antibiotique utilisé également pour le palu
est vendu aujourd'hui dans l'ordre de neuf mille francs contre sept
mille francs initialement. Le prix de l'anti-palu "Arimate"
est passé de trois mille quatre cent à trois mille six cent quatre
francs en moins de deux ans.
Par ailleurs, les produits dits de "spécialité" sont les
plus chers. De même la marge de hausse sur leurs prix est toujours
élevée.
Il s'agit entre autres des produits pharmaceutiques utilisés en
Dermatologie ou en Chirurgie. "Entre deux semaines, le prix d'un
tel produit peut connaître une hausse de plus de mille francs",
précise notre interlocuteur. Dans ce lot se trouvent également les
produits alimentaires pour enfants. Dans cette gamme, on trouve
différentes marques de lait en boîte de 400 g. Telles que "Nursie"
qui coûte deux mille trente-cinq francs actuellement, "Guigoz"
: mille neuf cent quatre francs ou encore "Nan" (Nativa) vendu
en moyenne à deux mille trente francs contre deux mille francs, il y a
peu. Une augmentation de l'ordre de vingt francs est constatée sur
certains types de lait depuis quelques jours. Ces dernières semaines
l'ensemble des génériques ont également connu des hausses de prix.
Ce que confirment certains pharmaciens. Si selon eux les marges
d'augmentation sont négligeables parce qu'étant de l'ordre de dix
francs ou quinze francs cfa, il n'en reste pas moins que ces hausses
inquiètent nombre de consommateurs qui les trouvent anarchiques. Ce que
refusent, les pharmaciens. L'un d'entre eux explique que tout dépend
des fournisseurs.
Les grossistes pointés du doigt
En Côte d'Ivoire, le marché des
produits pharmaceutiques est approvisionné par trois grands
laboratoires.
Ces "grossistes" qui alimentent les différentes pharmacies
sont, selon les détaillants, les premiers responsables de cette hausse
des prix. "Les augmentations viennent d'eux. Chaque fois qu'il y a
une augmentation de prix à leur niveau, nous sommes obligés de le
répercuter sur les nôtres. Ce que les clients ne comprennent toujours
pas", soutient un agent de pharmacie. Selon lui, il arrive parfois
que pour un même produit, ces grossistes pratiquent des prix
différents. "C'est ce qui explique le fait qu'il y a souvent des
différences de prix d'une pharmacie à une autre pour le même
médicament", ajoute-t-il. N'empêche, selon lui, que certaines
pharmacies font souvent de la surenchère. "En principe l'Etat
devrait jouer le rôle de gendarme à ce niveau, mais vous connaissez
notre pays...", regrette-t-il.
Les raisons des hausses
Nos efforts pour rencontrer les
responsables de l'un ou l'autre des laboratoires grossistes sont restés
vains. Mais, certains de leurs collaborateurs, en l'occurrence les
"promoteurs" des produits pharmaceutiques que sont les
Délégués médicaux ont bien voulu nous fournir quelques explications
sur les origines des hausses. Selon l'un d'eux les hausses sont d'abord
liées aux conditions de réception des médicaments, importés pour la
plupart d'Europe.
"Tout dépend des conditions dans lesquelles les bateaux
débarquent les produits. Quand les taxes douanières et autres frais
exigés par les autorités portuaires sont élevés, cela agit
directement sur les prix du médicament. Ces conditions changent
régulièrement et se durcissent au fil des arrivages. Alors, les prix
grimpent", indique-t-il. Par ailleurs, il y a l'épineux problème
de la taxe sur la valeur ajouté (TVA) sur le prix du médicament. Cette
Taxe rapporte-t-on est en perpétuelle augmentation. A cela s'ajoute les
autres frais très variables liés au transport et à la conservation
des produits pharmaceutiques. D'où les incessantes hausses constatées
dans les rayons des pharmacies.
Cissé Sindou
CULTURE
Interview
Barbara Kanam (artiste-musicienne):
"Il faut que cette guerre s'arrête"
Titulaire d'un BTS en commerce
international, la ravissante et séduisante Barbara Kanam, l'une des
plus belles voix féminines d'Afrique, est une artiste électrique, une
vraie touche-à-tout. Le funk, le reggae, le zouk, la rumba et même le
jazz n'ont pas de secret pour elle. Ex-pensionnaire de l'orchestre
"Devotion" de Johannesbourg et formée au gospel à la
prestigieuses "Psalmody academy" (toujours à Johannesbourg),
Barbara Kanam apprend toute seule à jouer à la guitare. Avec cet
instrument, elle crée un répertoire acoustique pour une tournée
"One woman acoustic show" en Afrique centrale en 1993. Deux
ans plus tard, elle débarque à Abidjan pour une autre expérience : la
chorale religieuse. Aguerrie par sa technique vocale et son jeu, elle
sort "Mokili", son premier album en 1999, produit par Koné
Dodo, manager d'Alpha Blondy, qui la révèle au grand public. Cette
année, elle récidive avec "Teti", une galette de douze
titres qui sort le 26 mars prochain chez la Nouvelle Jat Music. De
passage à Abidjan, la chanteuse, qui réside à Paris, a bien voulu
nous parler de ce come back. Entretien.
Le Patriote : Barbara, n'avez-vous pas
peur de sortir un album dans un contexte aussi difficile ?
Barbara Kanam : C'est vrai qu'au départ, on a hésité. Ce n'est pas
adéquat, idéal. Mais, on s'est dit que malgré la situation, les gens
ont envie d'autre chose. C'est une manière de dire aux Ivoiriens que je
suis avec eux. C'est pour montrer mon attachement à la Côte d'Ivoire.
Entre ce pays et moi, c'est un mariage pour le meilleur et pour le pire.
Donc, ce n'est pas le moment d'abandonner les Ivoiriens surtout quand
ils ont des problèmes.
L.P : Pourquoi le titre "Téti"
?
B.K : "Téti" veut dire aussi kibemba en lingala. Cela
signifie "Lève-toi, ne désespère pas". C'est un message
d'actualité. Je sais que la situation va s'améliorer de toute façon.
La Côte d'Ivoire retrouvera sa paix d'antan. On a beaucoup de choses à
faire ensemble.
L.P : Vous semblez énormément optimiste
alors que la sortie de crise piétine...
B.K : ... Vous savez, toute cette situation me rend très triste. Je
viens d'un pays, la République démocratique du Congo où la guerre
s'est installée. C'était un pays paisible comme la Côte d'Ivoire où
les populations vivaient en bonne intelligence. Mais aujourd'hui, c'est
presque un champ de ruine avec les ravages causés par les conflits. Il
faut que la guerre s'arrête en Côte d'Ivoire. Vous êtes allés trop
loin pour reculer. Franchement, je ne veux pas que la guerre continue.
Tuer pour arriver à quelque chose n'est pas la solution. Même si je
sais qu'il y a un Dieu qui ne laissera pas tomber ce pays, apprenons à
dialoguer, à s'asseoir, à se pardonner.
L.P : Justement, pourquoi n'avez-vous pas
composé une chanson pour sensibiliser les Ivoiriens sur la nécessité
de faire la paix ?
B.K : Oh, j'y pense. J'aimerais le faire avec des Ivoiriens.
L.P : Quels autres arguments comptez-vous
faire valoir pour vendre votre produit ?
B.K : Je dirai que cet album est plus dansant que le précédent (Ndlr :
Mokili). Je reste tout de même fidèle à l'acoustique, parce que
j'aime ce style. Quand on fait ce qu'on aime, ça finira pas plaire.
Aussi, j'ai conçu cette œuvre avec beaucoup d'amour, tout en restant
moi-même car les gens aiment ce qui est naturel. Je demeure dans
l'acoustique, c'est ça ma vie.
L.P : Et côté thématique, quels autres
messages véhiculez-vous ?
B.K : Je chante la vie, la naissance, l'amour, Dieu, l'espoir, les
enfants d'Afrique. Avec toutes ces guerres, beaucoup d'enfants sont
soldats, malheureux. Il est important qu'on mette l'accent sur les
enfants. Je tiens à dire aussi que j'ai enregistré à Paris avec des
musiciens de renoms tels les arrangeurs Loraine Romain, Mao Otayeck qui
appartiennent au Solar System d'Alpha Blondy et qui sont très
talentueux. Edgar Yonkeu a également arrangé un de mes titres à
savoir, "Bibi Madeleine". C'est d'ailleurs le titre choc. Le
rythme est un peu à cheval entre les mélodies de la Côte d'Ivoire et
le soukous de la RDC. Dans cette chanson, j'ai repris le célèbre
refrain de Pamelo Mounka, "l'argent appelle l'argent".
J'exhorte ainsi les femmes à garder leur dignité. En tant que femme,
c'est vrai qu'on aime l'argent, mais il faut savoir connaître ses
limites.
L.P : Ce dont beaucoup de femmes se
soucient hélas peu...
B.K : Justement, c'est pour cela que je les interpelle. Vous savez,
contrairement à ce qu'on pense à tort d'ailleurs, l'argent ne
conditionne pas l'amour. Si vous aimez quelqu'un pour de l'argent, le
jour où il ne pourra plus vous en donner, vous allez le quitter. Or, si
vous éprouvez de l'amour pour lui, vous allez vous battre à ses
côtés pour surmonter les difficultés.
L.P : Pendant quatre ans, vous avez
disparu de la scène musicale. C'était un repli stratégique ?
B.K : (Elle éclate de rire) Ah oui ! c'était un choix stratégique. A
dire vrai, j'avais marqué un arrêt pour faire un enfant. Et cela m'a
pris le temps. Quand on donne la vie, on a franchi un pas. Je suis
heureuse d'avoir eu cet enfant. J'aime les enfants.
L.P : Hormis cette maternité, vous
semblez avoir beaucoup mûri. Qu'est-ce qui a changé profondément en
vous, la candide Barbara d'hier ?
B.K : Aujourd'hui, je connais mieux mon public. Je peux même ressentir
ce qu'il attend. J'ai aussi pris plus d'assurance qu'avant. Sur scène,
je danse un peu plus. J'essaye d'être un peu à la page. Tout pour mon
public. Je suis un peu plus sûre de moi.
L.P : Mais, on vous reproche d'être un
peu plus discrète.
B.K : Je pense qu'il faut respecter l'intimité des autres. J'ai des
petites sœurs pour qui je dois être un exemple. Je voudrais
sincèrement rester un peu discrète. Je prie Dieu qu'il m'aide à
demeurer ainsi. Vous savez, c'est ce qui, au contraire, attire les gens,
le fait que Barbara ne soit pas comme les autres. Et puis, à quoi
sert-il de faire du tapage, car nous allons tous mourir un jour ? Notre
devoir, en tant qu'artiste, c'est d'apporter du bonheur aux autres.
L.P : Un coucou aux mélomanes en
particulier vos fans qui attendent depuis longtemps votre retour dans
les bacs ?
B.K : C'est pour eux que j'ai fait ça. J'espère que cet album leur
apportera beaucoup de bonheur. Je voudrais leur dire de garder espoir.
Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finira par se lever. Je
les soutiens de tout cœur. Tout ce qui arrive à la Côte d'Ivoire,
c'est Dieu qui l'a voulu.
Réalisé par Y. Sangaré
En Bref
Serges Kassy attaque Tiken Jah
En réaction à un entretien de Tiken Jah
sur Europ 1, qui a affirmé "être pour la rébellion en Côte
d'Ivoire", l'artiste Serges Kassy a adressé un long courrier dans
certaines rédactions. L'auteur de "John Bri" ne se fait pas
prier pour fustiger le choix de Tiken Jah et surtout s'attèle tout au
long de sa lettre à rappeler au descendant de Fakoly ses leçons de
civisme. "Adepte du rythme et de la philosophie reggae, son choix
choque toutes les consciences éclairées qui voient en l'artiste, la
voix des faibles, le porte-parole des sans-voix, du peuple",
écrit-il notamment, à propos de Tiken. Serges Kassy incarne-t-il,
lui-même, cette vertu de fraternité, de justice, de paix, de non
violence avec ses prises de position bellicistes ? Suivez mon regard.
Joseph Diomandé : l'ultime adieu
Décédé le 23 février dernier, le
célèbre journaliste, Joseph Diomandé, reporter attitré de feu le
Président Félix Houphouët Boigny, a été inhumé samedi dernier à
Moossou. Dès 7h30 min, ce jour, parents, proches et amis de la famille
Diomandé se sont retrouvés, dans une ambiance teintée d'émotions à
Ivosep pour la levée de corps. Puis, le cortège funèbre s'est dirigé
à l'Eglise Saint-Antoine de Padoue pour une messe de requiem. Il a
été conduit dans sa dernière demeure, sous un concert de pleurs.
Adieu doyen !
Une bougie de plus pour A'Salfo
Le leader du célèbre groupe Magic
System a eu un an de plus samedi. Pour fêter l'événement, A'Salfo a
convié ses amis à un show party au maquis Roland Garros de Yopougon.
L'alcool y a coulé, dit-on, à flots.
Burida : Bagarre à l'horizon
Avec l'avènement du gouvernement de
réconciliation, Koné Dramane quitte le ministère de la Culture et de
la Francophonie. Des bruits persistants font état de ce qu'une autre
dissidence verrait le jour au Burida pour exiger le départ de Tantie
Oussou. En fait, les "frustrés" de Koné Dramane auraient
l'intention d'initier une nouvelle Assemblée générale pour des
élections, dit-on, démocratiques.
Affaire à suivre.
Fitini en studio
Le plus "Mignon" des artistes
zouglou s'apprête à entrer en studio pour la confection de son nouvel
album. L'artiste qui n'a plus donné de la voix après le succès de
"Tout mignon", son premier album, il y a deux ans, promet un
retour fracassant. Wait and see.
INTERNATIONAL
Centrafrique : La rébellion prend le
contrôle de Bangui
Le Général François Bozizé renverse Patassé
Le Général François Bozizé est le
nouveau maître de Bangui. Le chef de la rébellion centrafricaine,
s'est autoproclamé hier Président de la République par la voix de son
porte-parole, Parfait Mbaye, au lendemain du coup d'Etat déclenché en
l'absence du Président élu, Angé Félix Patassé.
Le porte-parole du Général Bozizé a lui hier à Bangui, sur les ondes
de la radio nationale, un communiqué officiel du nouveau Président,
demandant aux forces armées et de sécurité de regagner les casernes
dans la journée.
Tout a commencé samedi alors que le président Patassé se trouvait à
Niamey où il participait, au Sommet de la CENSAD (Communauté
Economique des Etats Sahélo-Sahariens). Les rebelles ont profité de
son absence pour attaquer Bangui, sans rencontrer de réelle
résistance. Les rebelles ont pris très vite le contrôle des points
stratégiques de la capitale : Palais présidentiel, aéroport,
radio-télévision, grandes avenues. Bref, en quelques heures, le
pouvoir de Patassé est tombé comme un fruit mûr. Il n'a pas reçu à
cette occasion, le soutien des miliciens congolais et mercenaires du
Mouvement de Libération du Congo, de Jean-Pierre Bemba. Ceux-ci ont fui
dès les premiers coups de canon. Il y a eu de nombreux pillages dans la
capitale. Les forces de la CEMAC (Communauté économique monétaire de
l'Afrique centrale), l'arme au pied ont regagné leurs casernes. L'avion
du président Patassé, qui devait regagner Bangui samedi après-midi a
essuyé des tirs. Il a été dérouté vers la capitale camerounaise,
Yaoundé, où il a passé la nuit, à l'hôtel Hilton.
La France a condamné samedi soir "toute tentative armée de
renverser un chef d'Etat légitimement élu". L'après-patassé a
été déjà évoqué dans la déclaration officielle du porte-parole de
Bozizé.
-Alors que le Général Bozizé a promis de s'adresser bientôt
personnellement à la Nation, le capitaine M'Baye a précisé que le
nouvel homme fort du pays voulait une "transition collective".
C'est un appel du pied aux partis politiques qui avaient mis sur pied il
y a quelques mois, un front de contestation du pouvoir Patassé.
Esseulé, sans soutien politique et diplomatique, le coup d'Etat
déclenché le par Bozizé a eu raison de lui. Pour Patassé, la
rébellion était, comme toujours dans pareille situation, une
"minorité soutenue par le Tchad".
Assoumane Bamba
Ce que la France a évité à Gbagbo
Le Président Centrafricain Ange-Félix
Patassé doit être bien malheureux de ne pas avoir profité de la
protection française comme son homologue ivoirien. Le président Gbagbo
dont le régime est aux prises avec une rébellion a été pouponné par
Paris. Alors que Patassé s'est contenté des maigres troupes de la
CEMAC et bien avant, de la protection libyenne. A moult reprises, il a
lancé plusieurs appels à l'aide. Mais Paris est resté silencieux.
L'ancienne puissance coloniale a déployé par contre ses forces
militaires (Opération Licorne) quarante-huit heures après le
déclenchement de la crise le 19 septembre en Côte d'Ivoire. la France
a évité au pouvoir un coup d'Etat qui aurait emporté Gbagbo et sa
réfondation empêtré dans la fange de l'ivoirité, de l'exclusion et
de la xénophobie.
En visite à Rome en Italie, au début de cette crise, il a pu regagner
Abidjan sans que son avion essuie des tirs d'assaillants. La ligne de
non franchissement imposée aux rebelles pour évacuer les
ressortissants français bloquées dans les zones de combat empêcha une
ruée des rebelles du Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) sur
Abidjan. Le cessez-le-feu obtenu le 17 octobre, sous le regard
bienveillant de la France, l'a également sauvé après des offensives
militaires infructueuses. Les performances militaires médiocres des
Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (baptisées FANCI) et le
soutien des forces de l'Opération Licorne (elles ont freiné les
avancées des rebelles) ont fait dire aux mauvaises langues que les
FANCI sont devenues FAFCI (lisez Forces Armées françaises de Côte
d'Ivoire).
L'attitude bien ingrate du pouvoir ivoirien vis-à-vis de la France n'a
pas pour autant changé les données du terrain. Les Forces de
l'Opération Licorne ont "combattu" les rebelles du MPCI sur
la ligne de non franchissement pendant qu'à Abidjan, après les accords
de paix de Linas Marcoussis le 24 janvier, des "Jeunes
Patriotes", partisans de Laurent Gbagbo s'en sont pris violemment
aux intérêts français. Les entreprises et écoles françaises ont
été saccagées puis pillées. Les manifestations de rue anti
françaises se sont poursuivies des jours durant sans que la France ne
lève son dispositif militaire. Le pouvoir a laissé faire pour punir
Paris de sa politique du "ni indifférence, ni
interventionnisme". Bien que favorable au respect de la légalité
constitutionnelle et à l'intégrité territoriale, la France a refusé
que la Côte d'Ivoire ne devienne une Somalie bis. Une sorte d'Etat
fantôme où règneraient en maîtres des factions rivales. La solution
politique a été préférée à l'option militaire. De Lomé à Paris,
via Accra, Paris est l'objet d'attaques acerbes de la part des
exégètes de la Réfondation. Ce courage français face à une
rébellion qui a séduit la communauté internationale par sa maturité,
a braqué Abidjan contre tous. Le Sommet de l'Etat, avec en ligne de
mire l'épouse du chef de l'Etat Simone Gbagbo, a pris la tête du
combat contre la France, devenue pour les "Patriotes"
ivoiriens, alliés de la rébellion.
"Que les Français s'en aillent, nous n'avons pas peur de la
guerre", disait-elle.
Comme Ange-Félix Patassé hier qui se croyait invicible dans son
palais, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo et son épouse, ont développé
une mentalité de cuirasse qui contraste bien avec la réalité du
terrain. Fragilisé, isolé en Afrique de l'Ouest et dans le reste du
monde, ils sont obligés d'admettre que les rebelles et eux mangeront
désormais à la même table.
L'attitude du régime ivoirien, trop souvent belliciste flirte avec la
fin de Patassé. Dans le scénario centrafricain, les mercenaires de
Jean-Pierre Bemba ont pris la poudre d'escampette lors de l'entrée des
rebelles. Patassé s'est réfugié au Cameroun, laissant "sa"
patrie à la merci de ses adversaires.
Ce dernier soubresaut de l'histoire trop mouvementée du continent noir,
rappelle que la Côte d'Ivoire n'est pas à l'abri du syndrome
centrafricain.
On peut avoir tous les hélicoptères de combat, tous les missiles, tous
les "Ninjas" et, se retrouver seul. Seul face à la Cour
pénale internationale (CPI)
A.B.
SPORTS
Football : Championnat national (5e
journée) : Asec-Stade : (1-2)
Kouadio Georges piège les Mimosas
Le Stade d'Abidjan a réussi une belle
opération en battant samedi dernier, l'Asec Mimosas (2-1). Dans cette
rencontre comptant pour la cinquième journée du Championnat national,
les Yéyés, sans complexe, se sont rués sur la défense de l'Asec.
Dès la cinquième minute, Doumbia Moussa occasionne un penalty. La
sentence suprême est transformée par Largaton Mamadou. Les Partenaires
(supporters du Stade) jubilent puisque leur équipe joue bien. Kouadio
Georges, en fin tacticien, a réussi à museler l'axe médian Jaune et
Noir. Mais peu à peu, l'Asec sort le bout du nez. Les occasions de but
sont vandagées par Koivogui et Bangoura. Le Stade a l'occasion de
"tuer" le match, mais Tia Olivier fait preuve de manque de
lucidité.
A la quarante cinquième minute, sur un corner de N'Dri Koffi Romaric,
Soro saute plus que tout le monde. Ce coup de tête rétablit la
parité. La mi-temps intervient sur ce score d'un but partout.
A la reprise, contre toute attente, Aka Kouamé sort Romaric. Ce
remplacement a le mérite d'affaiblir le milieu de terrain de l'Asec. Ce
qui profite au Stade qui met la défense mimos à rude contribution.
Finalement, les poulains de N'Dri Germain réussiront à trouver le
chemin des filets grâce à un puissant tir de Ottro Gnakaby et
remportent le gain de la rencontre (2 à 1).
Avec cette autre victoire, le Stade confirme sa bonne santé et se
maintient dans le fauteuil du leader de la poule A. par ailleurs, le
Réveil Club de Daloa a battu le Sabé de Bouna (1-0).
Koné Lassiné
Tennis : Assemblée générale élective
Me N'Goan Georges à la barre
Depuis le samedi 15 mars dernier, c'est
Me N'Goan Joseph Georges qui tient les rennes du tennis ivoirien. C'est
la décision qui a sanctionné l'Assemblée générale élective (AGE)
de la Fédération ivoirienne de Tennis (FIT). C'était à la salle des
fêtes de l'hôtel Ivoire. Sur vingt-sept clubs inscrits, vingt et un
ont répondu présents. Le quorum étant atteint, la table de séance
présidée par M. Taouha a enclenché le processus électoral. Après le
dépouillement, c'est un véritable plébiscite que les clubs présents
ont fait à Me N'Goan en portant tout leur choix sur celui qui a
décidé d'écrire les nouvelles pages de la "petite balle
jaune" en Côte d'Ivoire. Notons que son adversaire, M. Kouadjo
Kouamé et ses partisans ont simplement brillé par leur absence.
Protestant contre l'invalidation de onze clubs, le Comité directeur
sortant a, par la voix de M. Jean-Claude Delafosse, demandé le report
de l'AGE. Chose que vingt clubs ont refusé. La fédération étant
l'émanation des clubs, le ministère a tout simplement suivi la loi de
la majorité. "Nous sommes venus et nous avons constaté que tout
s'est bien passé. Le quorum étant atteint, les clubs comme, le
prévoient les statuts de la FIT, pouvaient élire leur président. Le
ministère en prend acte", a laissé entendre Blessi de la
Direction des sports. Après son élection, le nouveau président de la
Fédération a remercié tous ceux qui de près ou de loin lui ont
apporté leur concours. "Mes premiers mots sont ceux de
remerciements à l'endroit de tous ceux qui nous ont aidés. Avec notre
élection, on peut le dire sans se tromper, que c'est le renouveau du
Tennis ivoirien...", a affirmé Me N'Goan Georges. Et pour un
mandat de quatre ans, le nouveau président dispose de vingt et un jours
pour former le Comité directeur .
K.L.
Volley-Ball : Première journée du
championnat national
Eburnea et Variété démarrent en force
Le Championnat national de Volley-Ball a
débuté, le samedi dernier au stade Robert Champroux de Marcory. Avec
deux oppositions masculines à l'affiche. En première confrontation,
les poulains du président Farhat Jawad d'Eburnéa ont défait la
formation de l'INJS par trois sets à zéro (27-25-25-21-25-14). Ouraga
Darius, Kipré Roland, Essoh Paul, Agrey Daniel et leurs coéquipiers
ont ramené le doyen Walid et "ses enfants" de l'INJS à leurs
copies.
Dans la seconde opposition, Abbès, Massa et autres de Variété
Volley-Ball ont déjoué le piège de Plaisir Volley-Ball en trois sets
à zéro (25-22-28-25-25-19). Une première journée jugée
satisfaisante par le président de la fédération, Konnet Jeannot. Qui
en appelle au sens de responsabilité de tous pour faire avancer la
fédération. C'est en ce sens qu'il a procédé à l'installation des
Centres de promotion du Volley-Ball féminin. C'était le mercredi
dernier au Lycée Sainte-Marie de Cocody. Ce projet qui entre dans le
cadre du développement du Volley-Ball, chez les filles, concerne
d'abord trois écoles pilotes que sont le Lycée Sainte-Marie, le Lycée
Mamie Faitai de Bingerville et le Collège Notre Dame du Plateau.
En plus de ces actions, la subvention de l'Etat est toujours attendue
pour la participation des Eléphants aux éliminatoires des Jeux
Africains.
Ouattara Gaoussou
Comité national olympique
Le CNO met en forme physique les femmes
"En mouvement pour des femmes plus
actives et en meilleure santé". C'est avec ce slogan que la
caravane de gymnastique populaire du Comité national olympique a
rythmé les mouvements d'une centaine de femmes, le samedi dernier au
complexe sportif de Koumassi. Pour sa troisième séance, après les
étapes de Cocody et Marcory, la Commission femme et sport du CNO a axé
la séance de Koumassi sur l'enjeu principal des cours de gymnastique
qui est de faire de l'activité physique une partie intégrante de la
vie quotidienne des femmes. Les instructrices de la séance du samedi
dernier, les professeurs de gymnastique, Flore N'Goran, Béatrice Monney
et Cynthia Konan n'ont cessé de rappeler les vertus thérapeutiques de
leurs enseignements. Car, selon elles, "il s'agit de faire
travailler tout le corps. Les bras, les jambes et toutes les composantes
du corps sont mis à contribution. Tout ceci participe à une aisance
physique". Mais, toute cette entreprise ne s'est pas déroulée
sans difficultés. Des pratiquantes ont connu des malaises. "Ce
n'était que des malaises légers provoqués par le vertige ou encore
des hypoglycémies. Il faut surtout rappeler que pour éviter tout cela,
il faut ne pas consommer de la nourriture au moins trois heures
avant", expliquent les médecins du CNO. Le CNO élargit ainsi ses
compétences en donnant des conseils aux femmes afin de préserver leur
santé en participant aux activités sportives.
Adam KHALIL
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